Le temps, dit-on parfois, passe de plus en plus en vite, et cette phrase me chiffonne.
Pourtant, cette impression de vitesse je la ressens.
Comment le temps pourrait-il passer plus vite ?
La terre aurait-elle accéléré le rythme de sa rotation ?
Non, bien sûr, il ne s’agit que de notre perception.
Or notre vision, occidentale, linéaire, différente de celle, cyclique, des hindouistes et des bouddhistes, a considérablement changé au fil des siècles.
Nos vies, coincées entre le jour de notre naissance et celui de notre mort, sont elles mêmes insérées dans un laps de temps qui va de la création à l’apocalypse.
Tout est bien délimité et comme nous sommes convaincus que cette éphémère période ne se reproduira plus nous accordons à notre vie une valeur inestimable.
Les Védas, dont les premiers furent écrits vers 1500 avant J.C. enseignent au contraire que l’univers est éternellement soumis à des cycles alternant les périodes de destruction et de renaissance. L’être humain, assuré de se réincarner, essaie de faire de son mieux pour revenir sous la forme la plus avantageuse possible et n’accorde pas à sa vie le même attachement exacerbé que l’occidental chrétien, ou non, porte à la sienne.
Bref, cette vie à laquelle nous tenons tant s’écoule de jour en jour, sans espoir de retour et à un rythme qui semble trop souvent s’emballer en une valse endiablée et incontrôlable.
Mais il me semble que c’est précisément parce que nous, les humains, nous sommes acharnés à le contrôler, que le temps farceur, nous échappe de plus en plus.
Fragmentée en une kyrielle de petits moments successifs notre existence perd de sa continuité, n’est plus un flux paisible mais une interminable succession de moments collés les uns aux autres.
Nos journées sont ponctuées par des impératifs horaires continuels et nous avons quasiment en permanence devant les yeux l’indication de l’heure : horloge, montres, ordinateurs, panneaux d’affichage, téléphones portables avec lesquels nous pouvons de surcroît joindre nos proches 24 heures sur 24 ce qui provoque chez nous une gamme étendue d’émotions désagréables, allant de l’agacement à la panique si ceux-ci ne réagissent pas immédiatement à notre appel.
L’heure est partout, impossible d’y échapper
Elle nous poursuit, nous traque et nous stresse sans cesse.
Nous tient en esclavage.
La vitesse fait l’objet d’un véritable et absurde culte, ne va-t-on pas jusqu’à mesurer les exploits des sportifs en dixièmes de secondes!
Mais qu’est-donc qu’un dixième de seconde dans une vie qui peut en compter 2 208 984 820 entières ?
Cet insensé engouement du toujours plus vite se retrouve dans une infinité d’autres domaines dont bien sûr le travail.
L’être humain doit être rapide, efficace, performant, malléable et corvéable à merci.
Il est prié de se pas plus s’appesantir sur son passé que sur son futur. Ancré dans l’immédiateté il en oublie, ou plutôt on ne lui en laisse pas le temps, de regarder autour de lui.
Et quand parfois, dans un moment de lucidité, son regard se pose sur sa vie, il réalise que le temps lui a filé entre les doigts comme l’eau du ruisseau où il trempait ses mains enfantines, il y a si longtemps…
Par leur rapidité, les avalanches d’images d’actualités à laquelle nous sommes continuellement soumis ne nous permettent pas le moindre recul indispensable à l’analyse. Nous subissons, inertes et dépassés, les pires scènes d’horreur, n’en retenant qu’une émotion superficielle, vite oubliée mais qui fragilise chaque jour un peu plus notre raison.
Coupés de la nature et de ses rythmes nous n’hésitons pas à nous lamenter quand il neige en janvier ou quand il fait chaud en août. Incapables d’attendre que la terre nous offre les fruits et les légumes de saison nous exigeons des tomates en hiver, sans nous soucier ni de la façon dont elles seront cultivées ni de la longueur du parcours qu’elles devront parcourir pour parvenir dans notre cuisine.
Terrorisés à l’idée de perdre un temps dont nous avons de toute façon perdu le sens nous empruntons pour nous déplacer, même pour nos loisirs, les moyens les plus rapides.
L’usage de l’automobile a connu ces cinquante dernières années une expansion faramineuse et destructrice. Source de pollution, dévoreuse d’énergie, des sociétés plus sages l’auraient éliminée depuis longtemps.
Nous, non, bien au contraire, nous vouons à la voiture, petite caisse mobile familiale, une passion indéfectible, jalouse, névrotique.
Pourtant non seulement on peut très bien vivre sans, mais l’éliminer de notre mode de vie pourrait justement contribuer à la sauver, la vie, la nôtre, celle que nous ne voyons plus passer, celle qui galope et nous emporte…
A l’aube des grands changements que l’humanité devra accomplir pour continuer à exister sur la planète, je crois que nous devons impérativement réapprendre à vivre différemment, en suivant les rythmes naturels des saisons, des cultures.
Nous libérer du temps.
« Le temps présent est semblable à la boule d’argile, le temps passé à la poussière de la terre, et le temps futur à la cruche. »
Nagarjuna
Merci à mon ami Marc dont une des belles fulgurances m’a inspiré ce texte.
40 commentaires sur “Laisser du temps au temps”
Ainsi que l’affirmait françoise sagan, “Il n’y a pas d’âge pour réapprendre à vivre. On ne fait que ça toute sa vie.”
oups, tu abordes là le thème central de mes interrogations obsessionnelles …
qui est aussi le sujet du livre sur lequel je travaille en ce moment
il y a tant à dire…tout ce que tu dis me semble vrai, cependant, je ne crois pas vraiment en cette notion du temps,
pour moi, le temps n’existe pas, tout simplement…
il ne nous échappe donc pas…
du “temps” nous en avons à revendre, beaucoup, tellement trop si l’on considère toutes nos gesticulations pour tenter de ‘l’occuper’, si perdus que nous sommes quand le temps est là, offert à nous, à notre chronophagie, il nous fiche la trouille quand on ne le tue pas..d’une manière ou d’une autre
@anne
“je ne crois pas vraiment en cette notion du temps,
pour moi, le temps n’existe pas, tout simplement…
il ne nous échappe donc pas…
du “temps” nous en avons à revendre, beaucoup, tellement trop si l’on considère toutes nos gesticulations pour tenter de ‘l’occuper’, si perdus que nous sommes quand le temps est là, offert à nous, à notre chronophagie, il nous fiche la trouille quand on ne le tue pas..d’une manière ou d’une autre”
Je crois que nous sommes trop coincés dans notre vision linéaire du temps, c’est pourquoi nous voulons justement “l’occuper”, mais ce n’est pas lui que nous occupons, c’est nous mêmes, incapables de nous laisser en paix, voulant toujours nous agiter pour remplir ce qui nous semble être des vides .
Car le vide nous angoisse, terriblement.
qu’il soit en dehors ou à l’intérieur de nous.
Alors on dit qu’on veut le tuer, le temps.
La conception hindouiste du temps apporte d’autres perspectives, je ne suis pas experte, loin de là, mais très intéressée, attirée et parfois il me semble “comprendre”, appréhender certaines choses.
merci de ce beau com qui enrichit la réflexion 🙂
@très jolie citation Mohamed.
j’aimais beaucoup Françoise Sagan , j’ai dévoré son œuvre et beaucoup aimé certains de ses romans.
Quand on est enfant, les vacances nous semblent durer longtemps, longtemps.
Quand on est plus âgé, les années semblent passer vite, si vite, de plus en plus vite.
En plus de ce que tu nous dit de très juste, il y a aussi un phénomène de perception différentielle des périodes de temps.
Quand on a dix ans, une année représente un dixième de notre vie. Et un quart (trois mois) d’un dixième, c’est beaucoup.
Quand on a quarante ans, une année ne représente plus qu’un quarantième de notre vie. Et un quart (si tant est qu’on ait ces trois mois, mais c’est pour garder la proportion) d’un quarantième, c’est beaucoup … MOINS.
Alors à quatre vingt ans …
Le temps semble accélérer encore plus.
C’est une peu prosaïque comme explication mais c’est aussi ainsi que nous fuit le temps.
Mais, pour conjurer – un temps – cette situation, j’aime bien cette citation de Daniel Pennac :
“Le temps de lire, comme le temps d’aimer, dilate le temps de vivre.”
Alors …
Lisons…
Aimons …
Vivons …
Pour le temps qui nous reste.
Paz y Salud !
Zgur
L’analyse de Zgur, de ce phénomène bien réel de l’acclération avec l’âge de la vitesse du temps vécu, est exactement celle qu’avait faite Albert Jacquard il y a quelques mois, je crois, sur france-culture.
“le temps, il passe plus vite que moi”. Ca a échappé à ma copine, et nous avons tous éclaté de rire dans le bureau ! Et puis au final, c’est un peu vrai. Cette course eperdue contre le temps comme si cela allait nous sauver…
joli texte, Celeste, vraiment !!
@Zgur
Ce que tu écris est tout à fait juste, j’y pense souvent, merci de l’ajouter en complément.
lisons, aimons, vivons…..yes!
avec enthousiasme 🙂
@kelcun
merci de cette précision, Jacquard est un sage dont la parole n’est pas suffisamment diffusée
@salut cholera 🙂
une course éperdue, c’est souvent à ça que ressemblent nos journées. Cette course artificielle nous épuise, physiquement, bien sûr mais aussi émotionnellement, psychologiquement.
Et c’est la même chose à l’échelle du monde occidental.
bonne journée à toustes
le temps n’a d’importance que si nous nous donnons nous même de l’importance.
à se sentir uniques et irremplaçables il n’est pas possible d’imaginer qu’il continuera sans nous.
Se remettre à sa juste proportion permet peut-être de le regarder passer avec tendresse, d’avant à après nous… 🙂
Sujet intéressant. La perception linéaire du temps est celle de ceux qui au fond croient que la vie est emprisonnée dans un espace limité qui va de la naissance à la mort, du big bang initial à l’implosion finale. Le temps est donc une denrée précieuse, divisable, quantifiable… C’est la course au temps, à un temps qui se dépasse, qui se perd, qui se gagne… qui est donné… c’est celui des civilisations qui avancent, qui progressent vers une fin irrémédiable.
La perception cyclique qui veut qu’après la mort il y aura la vie, n’a pas cette exigence. Le temps ne se mesure qu’au rythme des évènements de la vie. C’est la Chine qui en plus de 2 000 ans d’histoire n’a pratiquement pas changé. Un empereur, une ère. l’empereur meurt, et hop, on change d’ère, on recommence à compter les années à partir de zéro, on revient au début.
Mais la civilisation occidentale porteuse de la première vision est celle qui prédomine.
Quoique la machine soit entrain de s’emballer, quoique les découvertes scientifiques viennent relativiser tout cela.
Une de mes phrases favorites, lorsque l’on me demande ce que je vais faire est : je vais faire rien …
Ce qui me donne droit à d’inévitables yeux ronds .
Pourtant, décider de faire rien est très différent de ne rien faire…
Si on a la sensation que le Temps s’accèlere c’est qu’avec l’âge on prend conscience de son propre temps, restant, sur cette Terre.
Le Temps absolu, lui, personne ne sait s’il est linéaire ou cyclique, et personne ne sait s’il a “démarré” avec la Création pour finir avec l’Apocalypse.
Ma grand-mère m’a toujours dit que “le Temps est le Maître de ceux qui ne reconnaissent pas de Maître”. Et je pensais, en mon for intérieur bien sûr, “punaise, me voilà doublement Soumise…”.
J’ai par ailleurs remarqué que le temps qui passe en un éclair est une spécificité des climats tempérés. Dans les pays chauds, voire très chauds, les journées sont objectivement beaaauuuucoup plus longues!!
Et on a beau s’agiter, rien ne se fait plus vite.
Le soleil rythme le quotidien et le corps humain se plie à ses exigences.
Merci pour ce que tu écris. Je n’en pense pas moins, sauf que contrairement à toi je ne trouve pas les mots justes pour raconter ce que je pense.
Longue vie à ce blog!
Mais, bien sur, comme dit Anne, que le temps n’existe pas, en tant que tel, découpé en ces interminables ou trop courtes, (eh oui, déjà!), secondes, minutes, heures, jours, mois, année… vie d’homme ou de baobab, de tortue ou de colibri,…!
Le temps n’est qu’une invention comptable de l’homme!… Pourquoi diviser en 60, les secondes, les minutes, ( 5 x 12…!), les heures, 24, (2 x 12), les jours, solaires ou lunaires donnant des mois inégaux, mais soumis à des cycles planétaires, et les années… 364 jours,3/4, réglées tous les 4 ans, par l’année bissextile…!
Tout ça, parce qu’on a besoin de compter, de comptabiliser, de rendre “utile”, de payer, de ramener à la dimension “échappatoire” de l’homme, le temps “universel”, qui n’a rien à voir avec le temps biologique, si différent, suivant les uns ou les autres…!
Le temps est une impasse, justement, parce qu’il est une création de l’homme et que, comme toutes les créations de l’homme, il le réduit à sa dimension…., parfois chétive…!
Le temps minéral, très lent, celui, de la cristallisation, par ex, est sans commune mesure…!
Le temps végétal est soumis aux lois impondérables, suivant les espèces, de la reproduction et des saisons!
Le temps animal est, lui aussi, en grande partie,soumis aux lois variables de la reproduction…!
Le temps de l’homme est soumis au méridien de Greenwich et au découpage en 24 parallèles, plus ou moins réguliers, (intéressant de consulter les planisphères…!), et c’est là, entre autres, que je me mets à douter de la mondialisation….!
@yelrah : tout à fait, c’est la différence entre la négation active et passive de Paul Watzlawick.
“J’aime pas” ou “J’aime” pas
Pour le temps, l’homme a tout ses sens en réponse logarithmique, et je ne vois pas pourquoi sa perception du temps ne serait pas non plus ainsi.
Bergson disait que la courbe logarithmique est celle qui tend le plus lentement vers l’infini, ce qui, pour nos sens, est la meilleur courbe pour appréhendre celui-ci et Dieu. Rapporté au temps, cela signifie que pour avoir l’impression qu’on ajoute, on doit multiplier la durée et donc pour sentir une doite linéaire, il doit croître exponentiellement. Suis-je clair ?!?
Donc c’est normal qu’il file de plus en plus vite avec l’âge, mais c’est uniquement car on se réfère aux années, aux saisons, à tout ce qu’on compte linéairement. Si on laisse passer sans s’accrocher dessus, ça tombe.
Merci à vous toustes pour ces beaux commentaires que je suis trop fatiguée ce soir pour commenter mais qui ouvrent de nouvelles pistes de réflexion passionnantes.
Plein d’idées intéressantes, plein de talent…bravo à vous.
Moi qui venais traîner mon cafard dans mes chaussette et ma brique sur l’estomac, me vl’à renvoyée dans mes vingt-deux, dis-donc !
Allez ouste, ma fille, va donc réviser tes choix de vie !
D’accord, j’y vais, j’y vais.
Merci Céleste pour ta façon élégante de nous botter le train 🙂
PS Yelrah est un sage. J’espère que quelqu’un prend note de tout ce qu’il dit !
Ma reste-t-il encore une seule minute à vivre?
Mon temps est mon drame
Je ne sais qu’en faire
Je ne le vends a personne
L’offre parfois…
Sur ma montre
Une seule seconde me manque déjà
Demain est un autre
Tant.
Temps est si bien
Que je gaspille
A le voler
Alors…
Il me restait plus d’une minute 🙂
Pas bcp plus…
Tiens donc, que Yelrah soit un sage, ça ne se discute pas, (# 17, de notre cher Gabian…!), c’ est une évidence, comment l’est-il devenu et le reste…, semble-t-il, est plus énigmatique…!
Deviens-t-on un sage à plein temps,… à plein temps ou à temps partiel, pourquoi pas…, mais la sagesse ne se décrète pas…!
Le temps c’est aussi, cette impermanence du réel, cette nuit, assez tard, je ne sais plus…, tard quoi!! J’ai vu un…”témoignage”, un doc… de Rithy Panh, sur les jeunes (14, 15…, 18), prostituées, à leur corps défendant souvent, au Cambodge, tourné en 2006, je crois…!
Bouleversant, ces filles, très belles pour la plupart, sont enlevées à leur famille, à 12, 13, 14 ans, vierges, souvent, et livrées aux fantasmes masculins, sans recours, vraiment, sans recours… que leurs larmes..!
Parfois, elles ne retrouvent leur dimension “chronologique”, qu’à travers les enfants, souvent accidentels, qui leur incombent…!
La plupart du temps, elles restent, dans cette enfance qu’on leur a volé,… longtemps… jusqu’à basculer, brutalement dans une vieillesse précoce, avant l’âge…!
Pauvres filles, beautés de marbre…, où coule l’amertume d’un présent avorté…!
Vieil anar !
Je suis aussi tombé sur ce “témoignage” boulversant, révoltant. Ces filles très belle qui n’ont rien que leurs larmes.
Et à un moment, on apperçoit le bas d’un client, des mains de blanc, âgés, moches, cochonnes, vulgaires…
Le temps est bien long pour elles.
Pauvres filles
C’est sûr que si elles étaient laides, ce serait moins grave.
Nous fais pas dire ce qu’on a pas dit.
héhé Christine veille 🙂
bien sûr, vous n’avez pas voulu dire…mais parfois l’on s’exprime par stéréotypes (pas seulement vous 2 bien sûr, nous tous): jeunes, belles, contraintes à la prostitution…
Si vous aviez parlé de garçons (la prostitution d’adolescents est elle aussi florissante dans certains pays) auriez-vous écrit: jeunes, beaux?
Ce stéréotype de la beauté féminine est récurrent et nous les femmes, ça nous agace ou nous indigne car il est extrêmement réducteur.
Cette importance attachée à notre aspect extérieur est pénible, injuste, discriminatoire.
Celles qui ne sont pas conformes aux canons artificiels de la beauté sont ignorées, niées.
Celles qui le sont, sont supposées éveiller le “sacro saint” désir masculin qui en vérité est beaucoup plus trivial.
Le langage est extrêmement révélateur du sexisme.
Alors vous qui êtes des hommes éclairés et qui certainement ne vous comportez pas comme des gros machos de base, please, take care à la sensibilité des femmes, elles représentent la moitié de l’humanité. Beaucoup d’entre elles sont exploitées, battues, violées, leurs droits sont inférieurs à ceux des hommes.
C’est grave, c’est tragique!
Le sexisme est à la base de tous les racismes car il assimile la différence physique à l’ infériorité.
Dans cette lutte pour la cause des femmes nous devons être tous concernés, vigilants.
voili voilou 🙂
heu…là je vous trouve duraille. Ce que j’en ai compris du commentaire, c’est que par “belles”, Zolive sous entendait “émouvantes”. C’est comme ça que je l’ai perçu.
Je suis un peu siderée pour être franche
@salut cholera
Une poussée aigüe de féminisme 🙂
Christine est beaucoup plus active que moi sur ce front là!
Mais c’est vrai que belle et émouvante, ce n’est pas la même chose, c’est vrai que le langage est sexiste, c’est vrai aussi que je pense que l’on peut expliquer gentiment (j’ai dit les choses gentiment, non?) aux hommes de bonne volonté que parfois tourner une phrase différemment, employer un autre mot est un début pour chasser les stéréotypes.
Je n’ai pas vue ce documentaire, mais j’ai vu les petites prostituées Cambodgienne, particulièrement à la frontière avec la Thaïlande, des gamines, c’est monstrueux.
Elles ne sont pas là pour les touristes mais pour les hommes thaïlandais qui viennent jouer dans les casinos de la ville.
Elles viennent souvent des tribus montagnardes, achetées aux familles.
L’humanité a de sérieux progrès à faire!
“Pauvres filles, beautés de marbre…, où coule l’amertume d’un présent avorté…!”
“Ces filles très belle qui n’ont rien que leurs larmes.”
Je persiste à penser que la compassion exprimée a à voir avec la beauté du spectacle. Mais je suis rien qu’une féministe qui a mauvais esprit… Et je suis même pas gentille ;-))
Je crains qu’on ne s’éloigne du sujet mais franchement, les filles, on pourrait quand même se décontracter sur le féminisme, non ? Je sais pas, on est en France. Il faut pas systematiquement frapper de suspicion les propos tenus par ces messieurs.
Belle : synonyme
absolue, accomplie, achevée, adéquate, admirable, adorable, adroite, agréable, aimable, amie, angélique, appropriée, astucieuse, attrayante, avantageuse, bath, bellissime, bien, bien balancée, bien bâtie, bien élevée, bien faite, bien moulée, bien proportionnée, bien roulée, bienséante, bien tournée, bizarre, bonne, brave, brillante, calme, céleste, charmante, chérie, chic, choisie, chouette, civile, claire, comique, considérable, consommée, convenable, coquette, correctte, cultivée, curieuse, décente, délicate, délicieuce, désirable, digne, distingué, divin, doux, drôle, dru, éblouissante, éclatante, élégante, élevée,
éminent, émouvant, enchanteur, enjoué, énorme, ensoleillé, épatant, esthétique, estimable, étonnant, étrange, excellent, exquis, extra, fabuleux, fait au tour, fallacieux, fameux, fantastique, fastueux, faux, favorable, féerique, fichu, fieffé, fier, fin, flatteur, flirt, florissant, formidable, fort, fructueux, gai, galant, galantin, généreux, génial, gent, gentil, girond, glorieux, goût, grâce, gracieux, grand, grandiose, gras, gros, habile, harmonieux, haut, heureux, honnête, honorable, idéal, important, imposant, incomparable, intéressant, joli, juste, limpide, lucratif, magique, magistral, magnanime, magnifique, majestueux, mensonger, menteur, merveilleux, mignon, mirifique, monumental, noble, non pareil, paisible, parfait, passionnant, perfection, piquant, pittoresque, plaisant, poétique, poli, précieux, printanier, profond, propice, proportionné, prospère, pur, radieux, ravissant, remarquable, resplendissant, riant, riche, robuste, rupin, sacré, saint, sans pareil, sculptural, séduisant, sélect, sensationnel, serein, seyant, simple, solide, somptueux, sortable, splendide, stupéfiant, sublime, super, superbe, supérieur, trompeur, unique, vertueux, vigoureux.
Excusez moi, j’ai tartiné…
@Christine
“Pauvres filles, beautés de marbre…, où coule l’amertume d’un présent avorté…!”
la phrase est belle, poétique, la “beauté de marbre” est une image
“Tu es belle ô mortelle comme un rêve de pierre”
(Baudelaire)
Si on veut chipoter, c’est plutôt celle-ci qui me plaît moins:
“Bouleversant, ces filles, très belles pour la plupart, sont enlevées à leur famille, à 12, 13, 14 ans, vierges, souvent, et livrées aux fantasmes masculins, sans recours, vraiment, sans recours… que leurs larmes..!”
Cette spécification de la beauté est superflue, pire, elle peut distraire de l’intention, ô combien louable, de s’indigner du sort réservé à ces jeunes filles.
De même la mention de leur virginité, évidente étant donné leur âge, apporte un autre élément en accordant de l’importance à quelque chose extrêmement intime pour ces jeunes filles.
A la place de VA ( si tant est que l’on puisse se mettre à la place de quelqu’un) je ne l’aurais pas spécifié.
Quant à Zolive, je pense qu’il a voulu créer un contraste entre l’innocence, la “beauté” de ces jeunes filles et la laideur des mains blanches du client.
Et ça fonctionne.
Sorry vieil anar et zolive pour cette étude de texte dont vos coms sont l’objet.
N’y voyez rien d’agressif ou de moqueur, j’essaye simplement de démontrer, de comprendre les mécanismes qui font que ce que vous avez écrit a fait tilt chez Christine d’abord et moi ensuite.
Si on comprend ces mécanismes, stéréotypes, etc…on peut peut-être arriver à progresser.
baci
Bonsoir Céleste
Marc a inspiré Céleste !
Le temps de Céleste me rappelle lorsque je traquais le temps.
Les commentaires qui s’éloignent du sujet, me donnent aussi l’occasion de vous transmettre un mail reçu :
LE MOUVEMENT FRANCAIS POUR LE PLANNING FAMILIAL DES ALPES MARITIMES A LA RUE?
L’Etat programme l’arrêt, dés 2009 de toutes les interventions quotidiennes des
associations mettant en œuvre depuis 40 ans la Loi Neuwirth !
celle ci prévoit que l ‘état subventionne les missions de base des
établissements d’information qui interviennent sur les questions de sexualité
…8€ de l’heure actuellement…ce qui est insuffisant mais indispensable pour
le fonctionnement de structures comme la notre.
En diminuant de 42 % pour 2009 (et de 100% en 2010) dans le Projet de Loi de
Finances le montant des actions déconcentrées sur le conseil conjugal et
familial, l’Etat programme à très court terme la suppression totale de nos
actions d’information, d’écoute et d’accompagnement sur toutes les questions de
sexualité notamment : CONTRACEPTION, AVORTEMENT,IST/SIDA, VIOLENCES SEXUELLES…
CE QUI TRES RAPIDEMENT ENTRAINERA LA FERMETURE DES CENTRES DU MFPF DONT LE
NOTRE
Disposition relevant du Titre 1 de la Loi Neuwirth (déc. 1967), il est
inconcevable que l’Etat n’affirme plus l’exigence de l’éducation à la sexualité,
le droit des personnes à une information sur les droits sexuels et reproductifs.
Est-ce pour le laisser à la volonté de quelques associations bénéficiant d’un
soutien à une autre politique ou pour laisser cette information à la loi du
marché ?
Cette mission d’utilité publique a pourtant été explicitement confiée et
organisée par la Loi Neuwirth aux associations.
d’une manière symbolique comme de nombreux autres centres en France
le Planning Familial des Alpes Maritimes organise une permanence dans la rue
@bonsoir Christian et merci pour cette très inquiétante info!
Le planning familial fait depuis des années un remarquable travail auprès des femmes et des familles.
d’autres infos ici:
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20090127.OBS1810/le_planning_familial_lance_une_petition_contre_la_baiss.html
et le site du planning familial:
http://www.planning-familial.org/ouverture.php
un pétition sera bientôt en ligne
@ Vieil Anar
“Le temps n’est qu’une invention comptable de l’homme!… Pourquoi diviser en 60, les secondes, les minutes, ( 5 x 12…!), les heures, 24, (2 x 12), les jours, solaires ou lunaires donnant des mois inégaux, mais soumis à des cycles planétaires, et les années… 364 jours,3/4, réglées tous les 4 ans, par l’année bissextile…!”
Ce n’est pas si arbitraire que ça en a l’air… les premiers astronomes, et partant les premiers calendriers, de l’humanité étaient Sumériens. Or si nous sommes habitués à utiliser un système décimal, les Sumériens eux utilisaient un système sexagésimal, avec une base 60. Ils quantifiaient donc les êtres et les objets en fraction et puissance de 60. Et ce système était lui-même une synthèse de deux systèmes plus anciens, quinaire (base 5) et duodécimal (base 12).
Nous leur devons donc, entre autres, la mesure du temps, les coordonnées géographiques (exprimées en degrés), et le fait d’acheter nos oeufs à la douzaine! 🙂
Pour ce qui est du commentaire sur la traite de ces jeunes filles encore enfants au Cambodge et parce que vous parlez “d’impermanence du réel”, ce que j’en comprends c’est qu’il y a un Temps du Malheur. Et que celui-ci reste figé pour qui en est prisonnier, les jours d’une vie qui n’en est pas une défilant comme au ralenti.
Ce serait le Temps du Bonheur qui filerait beaucoup trop vite.
Hey les filles, je vous trouve duraille, voir franchement sidéré je suis, alias choléra.
Bien sûr que moche cela n’y change rien. Hé : belle ne veut pas dire sexy, merci pour les synonymes choléra. Une vieille femme ou homme peut être beau sans se référer au corps, au sexisme et autre.
Par belle, j’entend émouvante – merci aussi choléra de me l’avoir soufflé – mais surtout jeune. Si belle, si JEUNE.
Et je revendique le droit de VA d’avoir parlé de virginité car cela ajoute à l’horreur, que non seulement elles usent leur corps avec des porcs sans respect et qui même les frappent, mais de plus elles leur arrivent vierges, soit leur première expérience est celle-ci. Je ne vois pas pourquoi cette intimité révélée est choquante dans cette horreur montrée.
Bon les filles, et toi Christine, franchement vous exagérez, au post #22 j’ai failli être agressif, puis je me suis dit que cela vous regarde finalement cette interprétation de nos textes. Vous êtes bien parties d’ailleurs !!!
Bon excusez les fautes, c’est terrible depuis que je vis en inde, mon français se perd et je dois faire un effort pour conjuguer.
@salut zolive
“Je ne vois pas pourquoi cette intimité révélée est choquante dans cette horreur montrée.”
choquante, n’exagérons rien, je dis simplement que je ne l’aurais pas écrit, sensibilités différentes!
agressif? non, ce serait vraiment dommage de se disputer méchamment alors que l’on peut discuter, faire l’effort d’essayer de comprendre ce qu’a voulu dire l’interlocutrice ou l’interlocuteur.
le point de vue féministe peut parfois paraître exagéré mais sans les mouvements féministes les femmes auraient beaucoup moins de droits.
Certains de ces droits, comme celui à l’avortement, sont d’ailleurs menacés actuellement, comme l’illustre bien le com de Christian relatif à la fermeture des plannings familiaux.
En période de crise, si le travail vient à manquer (processus déjà entamé) les femmes seront les premières victimes du chômage. Déjà quand tout va bien les conditions d’embauche hommes/femmes sont différentes, alors dans la tourmente….
Aaaaaah, Pondy…à Bologne le ciel est couleur de plomb et une petite pluie glaciale dégouline du ciel depuis ce matin….brrrr…t’as fait le bon choix 🙂
@merci Malak pour ces précisions historiques qu’il est toujours intéressant de rappeler
“parce que vous parlez “d’impermanence du réel”, ce que j’en comprends c’est qu’il y a un Temps du Malheur. Et que celui-ci reste figé pour qui en est prisonnier, les jours d’une vie qui n’en est pas une défilant comme au ralenti.
Ce serait le Temps du Bonheur qui filerait beaucoup trop vite.”
En effet notre perception du temps change selon notre état d’esprit, notre condition psychologique aussi.
Toutes ces considérations sont très intéressantes et méritent d’être pensées.
merci à vous toutes et tous et bonne journée, la mienne consistera à éviter mettre le nez dehors plus que le strict nécessaire.
J’aime le “féminisme éxagéré”
Mais moi ce qui ma bcp choqué c’est la description des mains…j’ai pas dormi de la nuit, je suis resté à regarder mes mains…des mains de “quoi”?
Le temps passe aussi sur nos mains.
Ces petites taches
Cette peau “lente”
En vieillissant nous regardons nos mains…
@salut Dom 🙂
Ah oui, les mains vieillissent, elles sont des révélateurs qui peuvent être cruels pour qui veut tricher sur son âge.
Elles portent les stigmates des vies difficiles, mains usées par les travaux manuels ingrats, déformées, abimées.
Ou mains préservées de qui ne les a utilisées que pour des tâches “propres”, délicates.
Les mains en disent long.
@toustes
pour continuer sur le temps, je signale un billet très intéressant de Christian:
http://senioractif.over-blog.com/article-27184183.html
Ah les mains…
J’adore les mains et ce qu’elles représentent. C’est fascinant de voir comment le temps passe dessus et les marque.
Je ne me sens pas le besoin de me justifier, même pour la clarté du débat, à propos de la beauté de ces jeunes cambodgiennes… elles sont belles, même très belles, ça n’amoindrit pas, (ni n’augmente!), la triste réalité de leur jeunesse volée!
C’est plutôt là dessus que je voulais mettre l’accent, puisqu’on parle du temps, qu’elles soient belles ou pas, on leur vole, non seulement leur enfance et leur jeunesse, mais toute possibilité d’évolution, comme à tous les esclaves, dont l’humanité ne compte pas..!
@vieil anar
“C’est plutôt là dessus que je voulais mettre l’accent, puisqu’on parle du temps, qu’elles soient belles ou pas, on leur vole, non seulement leur enfance et leur jeunesse, mais toute possibilité d’évolution, comme à tous les esclaves, dont l’humanité ne compte pas..!”
absolument d’accord avec toi, les siècles défilent et l’esclavage perdure; il a seulement parfois changé de forme, de nom mais l’exploitation et son lot de souffrances iniques, restent.
Merci d’être revenu vieil anar !
Et voici des mains et encore des mains…
http://olemelai.grimberto.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=103:maintes-mains&catid=22:photos&Itemid=9
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