« Ces Messieurs de la gauche, ils ont dit de tout sur moi. Que je suis l’ogre d’Arcore, que je suis comme Hitler et Mussolini, que je suis comme ce dictateur argentin qui, pour éliminer ses opposants les mettait dans un avion avec un ballon, et ouvrait ensuite la porte en disant: ‘c’est une belle journée dehors, allez jouer un peu».
A déclaré Silvio Berlusconi, content de lui et gesticulant du haut de sa tribune, devant deux mille personnes assistant à son show du palais des sports de Cagliari, le 13 février.
Et la salle de s’esclaffer !
Là bas, en Argentine, les mères de la Place de Mai n’ont pas ri.
Au pouvoir de 1976 à 1983 la dictature militaire argentine a éliminé 30 000 personnes, torturé, massacré. Les soutes des avions ont craché dans l’immensité de l’océan des hommes et des femmes artificiellement endormis que leurs proches ont ensuite cherché pendant des années.
Pfffff ! « C’était une blague », a d’abord rétorqué le gouvernement italien quand, de l’Argentine, est monté un légitime cri d’indignation.
« C’est un grand malentendu. Le Président du conseil voulait justement souligner l’atrocité des crimes commis contre les dissidents et la tragédie des desaparecidos pour expliquer à quel point il est se sent offensé et insulté par ses opposants quand on le compare aux dictateurs. »
Le quotidien argentin Clarin ayant ensuite titré : “Berlusconi, macabre avec les disparus » le gouvernement italien s’est empressé de poser son cador en victime en parlant « d’attaque calomnieuse ».
Il n’empêche que ce soir là, à Cagliari, la salle a ri, et Berlusconi, patelin, a ajouté le sourire aux lèvres : « Ça fait rire, mais c’est dramatique ».
Or malheureusement Berlusconi n’est pas seulement un mauvais comique mais aussi et surtout l’homme qui dirige un grand pays occidental, l’Italie.
Il est aussi l’homme qui veut priver les clandestins de soins médicaux, l’homme qui maintient des centaines de migrants dans des conditions inhumaines au centre de Lampedusa, l’homme qui prône la délation, qui ment, qui triche, qui dépossède les femmes de leurs droits à l’avortement, qui attaque la Constitution italienne, qui détient les principaux médias et se joue de la justice.
L’homme qui en 2003 dans une interview à l’hebdomadaire britannique The Spectator et au quotidien La Voce di Rimini avait déclaré que « Mussolini n’a jamais tué personne! Tout au plus, il se contentait d’envoyer des opposants en vacances… »
En plaisantant sur l’ignoble sort des desaparecidos, il en minimise l’horreur, la rend anecdotique.
Ce n’est certainement pas fortuit, banaliser l’horreur est une tactique qu’il utilise depuis longtemps.
Toujours en 2003, lors de sa présidence de l’Union européenne, au député allemand Martin Schulz qui l’attaquait, à juste titre, sur sa probité, il avait rétorqué : «Je sais qu’en Italie il y a un producteur qui est en train de monter un film sur les camps de concentration nazis. Je vous proposerai pour le rôle de kapo. Vous êtes parfait».
Ce faisant il flatte les plus bas instincts de son électorat et ça marche, la victoire tristement éclatante de son parti aux récentes élections pour la présidence de la Sardaigne en est la preuve.
Un récent sondage de l’IRPEF indique que sa cote de popularité s’élève à 55%.
On peut aussi penser que, afin de juguler des mouvements sociaux que la crise économique actuelle ne manquera pas de provoquer, il habitue l’opinion publique qui lui est favorable à l’avènement de la répression, rendue banale, « normale ».
Et la dictature, sournoisement, s’installe.
37 commentaires sur “Berlusconi, l’homme qui plaisante sur les desaparecidos”
Ma chère Celeste, tu cites l’Argentine, un pays qui m’est cher, pour des tas de raisons,(j’ai rencontré en 1979, Miguel Angel Estrella, immense pianiste, que le régime de Videla, a emprisonné, pendant 4 ans, en lui cassant presque tous les doigts…!), à propos de la citation “clownesque” de Berlusconi… Aïe, aïe…; c’est là qu’ils sont forts les néo-fascistes, ils sortent une énorme connerie, et ils attendent que la salle réagisse…!
Sa Talonette, 1er du nom, en fait autant, dans les meetings UMP, mais plutôt du côté de Neuilly, de Rueil, ou de Levallois, (fief de Balkany.., eh oui, on peut toujours trouver pire…!), pas à Aubervilliers ou à Bobigny…ou à Pointe-à-Pitre…,quand on flatte les bas-instincts de la foule, il faut choisir son auditoire..!
Que la prétendue gauche d’en face soit décomposée, encore plus en Italie qu’en France, c’est une chose, que la droite en place soit en mesure d’être réélue dans 3 ou 4 ans, en est une autre! La Sardaigne passe à droite, avec un nouveau venu, Veltroni mange son chapeau et démissionne..on se demande si on n’a pas la…Berlu…!
La France ne fait pas mieux et toute l’Europe est prise par cette fièvre réac…! De l’Angleterre à la Suède, en passant par les Pays-bas, l’Allemagne …l’Espagne…!
L’Italie de Berlusconi ne pourrait pas se permettre ce genre de pitreries funèbres, si la vieille Europe, dans son ensemble, (et je ne parle pas de la Pologne…!), ne penchait pas, plus ou moins, dans le même sens…!
Tragique…!
@vieil anar
En effet si Berlusconi peut éructer ce genre de saillie c’est parce qu’il sait très bien que le climat européen politique actuel le lui permet.
La vague réactionnaire qui balaie l’Europe n’est pas le fruit du hasard mais celui d’années de manipulation.
Même si après les odieux propos de nos dirigeants sont relativisés, minimisés par leurs auteurs, ils laissent des traces dans les esprits les plus ignorants ou les plus pervers.
L’Italie est divisée mais force est de constater, avec une inquiétude grandissante, que les fans de Berlusconi sont les plus nombreux.
La crise aidant, qui alimentera la peur et entrainera un repli identitaire, risque fort de provoquer l’accroissement de pulsions autoritaires, xénophobes.
Les opposants à Berlusconi, néanmoins nombreux et très motivés, paralysés par les errances des partis de gauche, ont encore du mal à exprimer leurs indignations.
Espérons de, tout cœur, un réveil salutaire.
La technique de Berlusconi est la même que celle de Sarkozy. Ils prennent des mesures comparables à celles des régimes fachistes et citent le pire pour contrer l’opinion et assurer qu’ils n’en sont pas là. Ils plaisantent ? Non, ils méprisent. “Les spécialistes des mots” (médias et pseudo-philosophes du pouvoir) sont là pour les amender. Ainsi, le mot rafle ne s’applique qu’à une époque, le mot délation idem. La sémantique au service d’une politique totalitaire. Il faut dénoncer les étrangers ou cueillir les enfants à l’école. Des show men.
@Agathe
Il se sont largement inspirés (ils s’inspirent) l’un de l’autre.
“La sémantique au service d’une politique totalitaire.”
Absolument!
ça toujours été le cas, bien sûr mais avec les moyens de communication et de diffusion actuels et la complicité des médias dominants, vendus depuis longtemps, le phénomène s’est amplifié de façon démesuré.
Dramatique, heureusement nous pouvons (encore) exprimer d’autres discours sur Internet.
baci ma belle 🙂
Nous avons tout intérêt à jouir de cette liberté d’expression momentanée … Apparemment, il y a une forte agitation gouvernementale pour encadrer cet espace.
J’ai lu cette semaine qu’en Europe il n’y avait que Berlusconi qui avait de bons sondages (sur sa popularité), et je me demande si c’est vrai. Quand même des Italiens qui ouvrent les yeux et les oreilles, il y en a non ?
@Agathe
oui, cette belle liberté est de plus en plus menacée, mais je fais aussi confiance aux génies d’internet pour toujours trouver des solutions.
@Fauvette
c’est vrai, Berlusconi est toujours positif dans les sondages, la semaine dernière à l’élection du président de la région Sardaigne son candidat a écrasé celui du PD (centre gauche).
un sale coup!
l’Italie est divisée et les moyens de communications sont contrôlés par Berlusconi.
Beaucoup d’Italiens ne veulent absolument plus de lui, mais pas la majorité.
De plus l’extrême droite est en pleine forme 🙁
Très inquiétant, tout ça!
Moi je ne me fie même pas aux mauvais sondages de Sa Suffisance en talonnette pour penser qu’il ne regagnera pas en 2012. La manipulation savamment orchestrée ça marche, l’histoire le prouve.
@Fajua
Je suis moi aussi très méfiante par rapport aux sondages, mais cette dernière élection sarde ne laisse aucun doute, 9 points d’écart, c’est énorme.
Et puis il y a aussi la rue, les discussions entendues dans les commerces ou à la sortie de l’école, les commentaires sur les sites, les infos données par les médias alternatifs…
bref, tout cela va dans le même sens.
Ce qui ne signifie pas qu’il n’y a pas d’opposition mais visiblement, elle est pour l’instant minoritaire.
Le gouvernement vient de faire passer plusieurs décrets (dont certains dégueulasses) du “paquet sécurité” et beaucoup de gens sont contents ils s’imaginent être protégés.
C’est affligeant 🙁
@Fajua
mais évidemment la manipulation est flagrante elle dure depuis des années: diabolisation des étrangers, particulièrement musulmans, ode continuelle au chef….etc
Je voulais dire que Sarkozy semble, contrairement à Berlusconi, perdre des points dans l’opinion mais cela ne veut pas dire qu’il ne sera pas réélu en 2012… Parce que la force de la manipulation est énorme.
Qu’est ce qu’on peut faire ? L’Europe ne sert elle pas aussi à cela ? Que de pouvoir se soutenir entre citoyens des pays qui y appartiennent ? Ne peut on pas saisir la CE et demander sa destitution ?
Sachant que nous sommes en Europe dans un espace censé être démocratique y a-t-il une possibilité de procédure internationale, de pétition internationale et permettant l’audit de Berlusconi en tant que président au vu des risques qu’il représente pour toute la communauté ? (je dis pas que c’est mieux en France par exemple le droit à l’avortement on l’a encore pour 48 heures)
Concrètement que peut on faire sous l’égide de la CE pour arrêter cet homme ?
@Fajua
Ouf, 2012, c’est loin, il est capable d’inventer n’importe quoi pour s’accrocher à la place 🙁
Et les électeurs sont crédules, inquiets, fragilisés…que peut-on attendre de peuples qui ont peur de perdre deux ou trois ridicules petits avantages?
De gens qui sont prêts à la délation en s’imaginant que ça sauvera leur beefsteak (ou leur plat de pâtes) ?
De gens qui sont manipulés, roulés dans la farine, exploités, pressés comme des citrons?
Et ce n’est qu’un début 🙁
Baci ma belle
@Falbala
L’Europe pourrait peut-être freiner certains élans extrême droitistes si elle avait la volonté de le faire.
Je doute fortement que la présidence tchèque actuelle s’en soucie!
Quant aux autres…Sarkozy en tête 🙁
De plus la crise a déjà commencé à générer des replis nationaux, chacun essayant de sauver ses propres meubles.
“un espace censé être démocratique”, ce censé est lourd de sens.
Ceci dit ne pas se décourager, s’indigner, diffuser les infos, convaincre des indécis.
Plus la crise ira bon train plus les gouvernements vont paniquer et sombrer dans l’autoritarisme pour préserver leurs intérêts et ceux de leurs potes.
Ils deviendront aussi de moins en moins crédibles aux yeux des peuples.
Pour l’instant, se préparer pour demain, dénoncer tout ce qui peut l’être.
à mon avis
merci de ta visite 🙂
Il faut se battre, même si on n’est effectivement pas sûr de pouvoir barrer la route à ces médiocres pantins. Que les gens sont cons, aussi, de voter pour ces imposteurs ! Ca ne plaide pas pour la démocratie…
Olivier B.> A propos de la Démocratie, un ancien billet qui montre que bien des auteurs de par le passé en percevaient déjà les travers:
http://blogmansarde.blogspot.com/2007/10/la-dictature-cest-ferme-ta-gueule-la.html
“La sémantique au service d’une politique totalitaire.”
Absolument!”
Absolument Bis!!
Et cela fait un moment que ça dure…
Voire depuis toujours.
Du slogan “Le travail, c’est la Liberté”, utilisé pendant la campagne sarkozyenne, inspiré directement des “slogans” nazis inscrit au fronton de funestes camps:
http://infocraties.zeblog.com/190304-quelles-limites/
A l’utilisation à toutes les sauces de la notion de “terrorisme”:
http://infocraties.blogspot.com/2008/02/tous-terroristes.html
Pour finir par le détournement d’expression aussi simpliste que “Le bon sens”:
http://infocraties.blogspot.com/2008/12/droit-dans-le-mur.html
Oui, décidément, les mots sont soigneusement choisis.
Et, effectivement, une propagande pareille semble relever de régimes particulièrement inquiétants.
Il serait temps de se réveiller et de réhabiliter également certains mots:
“Résistance”, “Révolution”, “Lutte”.
Par exemple.
Fort à propos, pour le coup.
@Olivier
En Italie, non seulement ils ont voté mais ils continuent à le soutenir 🙁
@Pierre
merci pour le lien, eh oui, la démocratie, le moins mauvais des systèmes?
En tout cas un système perfectible, qui devrait bouger, évoluer et non s’ankyloser, se durcir comme maintenant.
@infocrate (sorry ton com était resté coincé à cause des liens)
merci justement pour les liens, tes analyses sont excellentes, je les partage tout à fait.
Ton premier texte est visionnaire, Sarkozy avait dès sa campagne posé les enjeux et défini sa politique.
Rien dans les discours de Sarkozy ou de Berlusconi n’est anodin, au contraire.
Berlusconi est un très bon orateur qui maitrise parfaitement la langue.
Sarkozy beaucoup moins mais il est entouré de gens qui savent.
L’un comme l’autre, pervers, manipulateurs.
Vider un mot de son sens, le détourner, c’est monnaie courante dans les médias et chez les “penseurs” vendus au pouvoir.
Ceux qui crachent sur Mai 68, qui accusent d’antisémitisme ou d’islamogauchisme.
Des médiocres prétentieux!
La publicité aussi a largement contribué à vider les mots de leur sens, à affadir les concepts, les diluer, les noyer, les détourner.
Publicité pour des produits, publicité pour des hommes politiques!
On peut aussi se souvenir de la honteuse utilisation de la lettre de Guy Mocquet.
Alors oui, il faut redonner aux mots leur juste valeur 🙂
(dans un coton grippal, tête pesante et gorge en feu, je ne suis pas sûre d’écrire très clairement….sorry)
Drame de la téléréalité …Toujours plus.Il y a quelques décennies dans l’émission culte/racine PsyShow, il aurait été “Le petit Nicolas sujet aux tocs et mythomane étouffant” et puis voilà il n’a pas été tiré au sort … et depuis il se venge…Pourtant Loana quelques années plus tard a bien avoué la supercherie de la piscine…il en démord pas il veut baiser un grande lui aussi…et tout se délabre dans son cerveau en mousse…
Pas plus tard qu’il n’y a pas longtemps( négation hein l’instit;)Donc il y a quelques jours:
-Mais vous savez que je suis face à la plus grande crise du siécle!
Et les quatre cons en face …ils bavent sur la table…
Pas un qui réponde
-Ben oui petit président mais en même temps il reste 90 ans pour vérifier…Et puis de crise …y a crise et crise…là on pourrait plus parler d’arnaque….
-Plus terrible qu’en 29…
-2029?
Benoit 16S ne s’y ait pas trompé il a reconnu tout de suite dans ce gars là un camarade de chantier…
Arbeit!Arbeit!
Mais y un truc que personne ne voit venir:
Le miracle!!!
Et un putain de miracle en début de siècle comment que ça remettrait tout le monde à l’heure…
Mais du top le miracle hein!
Du Mondivision!
A Dubaï ils sont sur le cul!
Ségala tape dans les boites on ne peut plus compter sur lui.
Bigard? Parle pas anglais…
Mais oui !!!
Carla…
Pas vierge vierge…Mais bon elle parle tout doucement et c’est déjà bien pour parler à la Trinité.Ben oui…Parler aux Sables ça fait un peu nunuche…
Comme disait Zola a son pote J Moulin ” Ben voyons!”
Et voilà 🙂
J’ai dit du mal…
Je suis content 🙂
sur la démocratie:
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=51861
@salut Dom
Beau com 🙂
Reality show, c’est bien ça!
Un miracle?
Oui, ils aimeraient bien un miracle…
Pour berner les naïfs, manipuler, endormir.
Ils pourraient même en fabriquer un, comme le faisaient les religieux dans le passé, un peu de fumée, une jeune fille exaltée…et hop, Bernadette (Soubirous par Chirac par Bernie question miracle!).
Et après des hordes de fidèles illuminés: merci mon dieu saint Bernadette.
De la “démocratie-cause toujours” à la “dictature-ferme ta gueule”, le chemin n’est pas si long qu’on le croit. Nous sommes en train de le parcourir.
Nous devrions nous interroger sur la véritable nature d’une démocratie qui masque fort mal les longues oreilles du loup sous le débonnaire bonnet de la grand maman.
Il serait peut être temps qu’on cesse de nous “vendre” une démocratie fictive en se servant comme repoussoir de la dictature, et de ce vieux lieu commun, que c’est quand même mieux que si c’était pire.
L’Italie ne serait-elle pas hélas en avance sur son temps, avec un politicien qui joue sur les peurs, flatte les plus instincts, et utilise les médias de façon hors- pair pour manipuler l’opinion dans un contexte où le débat démocratique est perverti ?
@jardin
La dictature?
Il me vient d’un dicton: “Quand on parle du loup c’est qu’on en voit la queue”
Hypocritement utilisée comme repoussoir elle s’insinue dans la société.
Et quand le processus est engagé, ça peut aller très vite.
La preuve, l’Allemagne des années 30 ou l’Italie de Mussolini: 1922-1945
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fascisme
20 ans au gouvernement, installé en 10 ans.
Quand les gouvernements jouent sur le peur, divisent les peuples, stigmatisent une partie de la société et favorisent ostensiblement leurs clans la démocratie bat de l’aile.
Et pourtant elle est notre bien commun.
@Pas perdus
Que Berlusconi ait, dans sa manière de faire, influencé Sarkozy me semble indéniable.
On assiste à la prise et au contrôle du pouvoir par des gens sans foi ni loi, guidés par leurs propres intérêts, dénués du moindre sens de l’avenir comme de la plus petite empathie envers les peuples qu’ils gouvernent.
Des années de soupe télévisuelles, et en cela la télé italienne est un modèle du genre, ont consciencieusement abêti les esprits, endormi les vigilances.
Résultat, des personnages sans scrupules, utilisant remarquablement les médias, sachant se “pubiciser ” eux mêmes sont arrivés au pouvoir.
Alors l’Italie en avance sur son temps, c’est malheureusement possible.
Sauf si nous réagissons ou que la crise qui n’est pas encore et loin de là, à son apogée vienne redistribuer les cartes.
Je vois plus une régression qu’une avance moi…l’adaptation d’un modèle connu…
Si c’est une dictature acceptée et même choisie par la majorité ça devient une démocratie…roule ma poule:)
@Dom
Exact, ça n’a rien d’une avancée
Alors on va dire que l’Italie est en régression sur son temps. 🙂
Très révélateur : les déclarations “humoristiques” de Berlusconi ne provoquent que peu de réactions, notamment en France.
Ce Le Pen transalpin a la majorité des médias à sa botte (si j’ose dire) et joue sur du velours avec ses sous-entendus perceptibles par les anciens nostalgiques du “Duce”.
Il faut se rappeler que le dernier livre de Sarkozy, “Témoignage” (paru avant qu’il ne soit élu à la tête de l’Etat, maintenant il n’a plus le temps de lire, surtout pas “La Princesse de Clèves” !) avait été traduit en italien avec une préface laudatrice de Gianfranco Fini, chef du particule néo-fasciste Alliance nationale.
http://www.wsws.org/francais/News/2007/fevrier07/270207_sarkozy.shtml
Mais à part ça, il n’y a évidemment aucune comparaison à établir entre Berlusconi et Sarkozy : ce dernier est président de la République, quand même !
Il faut croire en la démocratie car c’est nous qui l’exerçons cesser de croire en la démocratie serait cesser de croire en nous. Et nous l’exerçons.
En France où il est maintenant établi que beaucoup des votes pour Sarko étaient des votes par dépit (entre 15 et 20%) et que tous se sont rétractés nous continuons pourtant de respecter l’importance du vote en acceptant qu’il continue son mandat. Pourtant il est clair qu’il n’a que 30% plus ou moins de votants derrière lui.
Notre problème : Nous laissons entre des mains malhabiles voire malententionnées le gouvernement de notre pays – la France – car c’est une tradition historique.
Pourtant nous avons les moyens de réagir et le Conseil Constitutionnel est un de ces moyens. Il y a des lois très strictes et des obligations au mandat présidentiel Sarko a depuis longtemps légalement dépassé les bornes. Mais nous ne voulons pas le savoir et personne ne veut prendre l’initiative de saisir le Conseil Constitutionnel. Pourtant nous le devrions avant qu’un tour de passe passe de la présidence en réduise les pouvoirs de façon à ce que nous perdions le seul organe politique qui soit là pour nous permettre de réagir et de faire entendre nos voix.
J’ai confiance en la démocratie car c’est nous qui la faisons régner. Il est illusoire de croire que les élus servent à quoi que ce soit au final c’est toujours nous les citoyens qui faisons tourner la baraque. L’urgence en France est l’unification des forces d’opposition en vue des prochaines présidentielles mais là encore personne ne veut s’y coller.
Berlusconi me fait horreur j’ai beaucoup de mal à croire qu’il n’a pas été élu “faute de mieux” comme l’a été Sarko.
@Dominique
“Très révélateur : les déclarations “humoristiques” de Berlusconi ne provoquent que peu de réactions, notamment en France. ”
Effectivement très peu de réactions!
En fait en Italie, sur le moment, il n’y en a quasiment pas eu. C’est lorsque la presse argentine, indignée, a réagi que finalement les médias italiens en ont parlé, c’est à dire, 5 jours après la déclaration!!!!
ça en dit long.
En ce qui concerne Fini, qui vient effectivement de l’extrême droite, il convient de nuancer.
Actuellement la dérive dictatoriale ne vient pas de lui, mais de Bossi et de la Lega nord qui ont une influence énorme sur le gouvernement Berlusconi.
Fini au contraire, apparait beaucoup plus mesuré.
Deux exemples:
-affaire Eluana, lorsque Berlusconi a attaqué le Président de la République et la Constitution pour faire passer d’urgence un décret interdisant à la famille d’Eluana d’arrêter de l’alimenter, Fini a réagi contre et a soutenu le Président.
-l’impossibilité d’accéder aux soins pour les clandestins, il s’est aussi positionné contre.
Évidemment il ne s’agit probablement que d’une tactique, Berlusconi est âgé (le seul point positif en ce qui le concerne c’est qu’il est vieux, un jour ou l’autre, qui se rapproche, il devra bien lâcher l’affaire) et nul doute, Fini aimerait récupérer la place.
Se montrer moins extrémiste peut créer un climat de confiance, et lui permettre de récupérer l’électorat du centre (le PD par exemple, que Veltroni vient de lâcher et qui va très mal), voire même de centre gauche….voir toutes les chiffes molles stupides se disant de gôche qui ont voté Sarkozy…!
Si ça a marché en France, la “politique d’ouverture ” (berk), pourquoi pas en Italie.
Fini est un renard, rusé, pas un imbécile, il est d’autant plus dangereux!
Par contre la Lega nord, très suivie par une partie de la population, ne nous faisons d’illusions, est complètement rejetée par une autre.
@Falbala
Bien sûr qu’il faut croire en la démocratie, mais il faut aussi et surtout veiller sur elle;
Or, en France comme en Italie, elle est en danger.
“Mais nous ne voulons pas le savoir et personne ne veut prendre l’initiative de saisir le Conseil Constitutionnel. Pourtant nous le devrions avant qu’un tour de passe passe de la présidence en réduise les pouvoirs de façon à ce que nous perdions le seul organe politique qui soit là pour nous permettre de réagir et de faire entendre nos voix.”
Tu as tout à fait raison, personne ne veut prendre l’initiative.
Le parti socialiste est dans l’attente et les chamailleries, conscient probablement de sa totale incapacité à gouverner.
“L’urgence en France est l’unification des forces d’opposition en vue des prochaines présidentielles mais là encore personne ne veut s’y coller”
Unifier les force de gauche, sacré défi, car j’ai quand même l’impression que cette unité, les partis de gauche, ne la veulent pas.
Il faut dire que mettre dans le même panier politique DSK et Olivier Besancenot, ça parait quand même difficile !
Moi qui suis plutôt tendance OB, je ne me trouve aucun point commun avec DSK!
En Italie c’est différent, malheureusement Berlusconi n’a pas été comme Sarkozy, élu faute de mieux.
Il a été choisi, délibérément (si tant est que l’on puisse utiliser ce terme pour parler d’un population manipulée, fragilisée apeurée depuis des années par une pression médiatique insupportable) par une majorité d’Italiens.
Pire, il bénéficie toujours de 55% d’opinions favorables.
La partie de la population qui le soutient n’est certes pas la plus éclairée mais c’est la plus nombreuse.
je rejoins Olivier…parce que quand même, ces hommes là ne sont pas emparés du pouvoir par la force…ils ne portent donc pas la responsabilité, seuls, de leurs frasques verbales , pensées infâmes et actions dégradantes, leurs électeurs y sont étroitement associés. Tout comme un criminel n’est pas jugé seul pour ses crimes mais sont jugés aussi tous ceux qui lui a permis de les commettre….
Dans ce tableau, ne doit-on pas parler d’une gauche italienne qui a perdu son identité?
@Anne
“ils ne portent donc pas la responsabilité, seuls, de leurs frasques verbales , pensées infâmes et actions dégradantes, leurs électeurs y sont étroitement associés.”
On n’en revient aux limites de la démocratie.
D’un côté, des partis politiques sans scrupules qui parfois, comme en Italie, possèdent les médias, ou les contrôlent comme en France, ce qui leur permet de mentir, de manipuler et d’exposer leur propagande.
De l’autre, des citoyens dont beaucoup, pris dans la spirale travail/ famille, exploités, pressés comme des citrons, fragilisés ont beaucoup de mal à fair la prt des choses.
Résultat, une illusion de démocratie.
http://blog.monolecte.fr/post/2008/11/16/L-illusion-democratique-au-service-du-capitalisme
@pas perdus
La gauche italienne est très mal en point!
Tout au moins au niveau des partis politique, elle est par contre vivante et combattive au niveau des personnes (individuel)
Par “forces d’oppositions” je n’entendais pas forcément “la gauche” quelle qu’elle soit car elle ne représente plus les français ni les valeurs qui aujourd’hui les intéresse et vers lesquelles ils pourraient s’orienter. Le positif dans cette histoire c’est que tout est à réinventer.
Disparaîtrons je le souhaite les Besançenot, les Bové, les DSK, les Sarko, les Fillon ect…Ils n’ont pas leur place en politique. J’espère voir de mon vivant la fin des opportunistes.
🙂 en même temps les voir de mon mourant ça serait difficile…je sais pas d’où sort cette expression mais elle m’aura fait rire…Je file commenter de mon vivant donc le post sur Julien Coupat.
“quand même, ces hommes là ne se sont pas emparés du pouvoir par la force…” (Anne, 30):
Non, ils se sont emparés du pouvoir par la ruse. Je me refuse, décidément, à considérer comme “démocratiques” les processus qui ont conduit nos deux pays, et bien d’autres, à être gouvernés par ces pantins.
Nos élections sont largement aussi truquées par l’argent et les médias qu’elles l’étaient au moment des pots de vins triomphants, des maquillages de listes électorales, et même du suffrage censitaire.
Et je parle pas des sondages, c’est vraiment superflu.
Relisez donc “La conquête de Plassans”, par Emile Zola, c’est dans un vieux pot qu’ils ont concocté leur minable soupe. Avec juste assez de nouveauté pour tromper nombre d’entre nous.
A retrouver aussi cette caricature de Daumier, où un futur élu s’adresse à un peuple d’oies:
“Mes chers concitoyens, nous nous avons réunis pour savoir à quelle sauce vous voulez être mangés”.
Pas si bêtes, les oies s’exclament:
“Mais nous ne voulons pas être mangés du tout!”
Et le petit malin de répliquer doctement:
“Tsst tsst, vous sortez de la question”.
SORTONS DE LA QUESTION!
@Falbala
Merci de tes coms emplis de bonne humeur 🙂
Effectivement an niveau politique, tout est à réinventer.
Ceux qui nous dirigent sont vendus au consumérisme et ceux qui devraient s’opposer sont désorganisés, brouillons et parfois incohérents.
Les opportunistes pullulent dans leurs rangs, à droite comme à gauche.
Par contre, sur le plan local, il existe des tas de collectifs, de cellules de partis, d’associations qui font un super boulot.
Un des problème de la politique actuelle est la “peopleisation”: quelques vedettes continuellement sous le feu des projecteurs au détriment de milliers de militants.
Il faudrait permettre à la base, au peuple, nous, de plus s’exprimer, de reprendre le pouvoir en fait.
En finir avec les ors de la république, que nos gouvernants soient au service de la France, de leurs élus au lieu d’en utiliser honteusement les forces pour leur propre gloire.
@jardin
“SORTONS DE LA QUESTION!”
Bravo, envoyons paître tous ces pantins, ces faiseurs de trouble, ces profiteurs, ces minables endimanchés, ces larbins du capital
Vite, avant qu’il ne soit trop tard
La crise économique et la crise écologique (dont ne parle quasiment pas alors que le feu est déjà dans l’écurie, quand il s’attaquera à la grange les victuailles deviendront cendres et nous n’aurons plus rien à manger, enfin nous, les pauvres, car d’autres, protégés par des hordes de soldats et des murs coiffés de barbelés continueront à se goberger)
Bref, les deux crises conjuguées vont complètement redistribuer les cartes, c’est à nous d’imposer notre jeu et de gagner.
Bon d’accord ça ne va pas être facile facile, va falloir utiliser aussi bien notre intelligence que notre culture et notre imagination.
L’imagination surtout, car ils en ont peu
Et l’humour car ils n’ en ont aucun.
Autre avantage des pauvres sur les riches, nous savons vivre de peu, eux, non!