Boat-people

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Je me souviens des “boat-people” qui fuyaient le Vietnam. De 1975 à la fin des années 80, ils affrontèrent tous les périls pour rejoindre l’Europe, la France. Entassés sur des rafiots, abusés par les passeurs, accueillis dans des camps indignes.  On estime qu’environ 250 000 d’entre eux ont péri, victimes des gardes-côtes, des pirates ou noyés

Comme les migrants d’aujourd’hui.

Mais la compassion s’en est allée.

Il y a une trentaine d’années, le destin des “boat-people” émouvait. Sartre, Aron et d’autres intellectuels, s’élevaient contre la cruauté du sort des migrants.

Désormais l’Europe est devenue forteresse et la France, qui se targuait d’être le pays des droits de l’homme, expulse, refoule, maltraite, abandonne à la rue celles et ceux qui ont fui la guerre, la pauvreté, la dictature.

Des mineurs isolés, venus de loin, dorment dans les rues.

Et des familles, des hommes, chassés comme des chiens, se réfugient sous les ponts, dans les sous-bois, sur les terrains vagues.

Mais les portes restent closes.

Mais les cœurs se sont endurcis.

Ces nouveaux migrants, la France bien pensante ferme les yeux sur leur souffrance, bouche ses oreilles pour ne pas entendre leurs cris.

Quel regard porteront les générations futures sur notre égoïsme, notre lâcheté, notre indifférence, notre brutalité?

15_septembre_lampedusa

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