Il fut un temps où, à Bologne la rouge, la liberté courait joyeusement sous les arcades.
Elle devait son surnom au courage des partigiani communistes qui avaient lutté contre l’occupation allemande, puis géré la ville, ce qui fait qu’à Bologne il y a une via Rosa Luxembourg et un viale Lenine.
Son importante université, la plus ancienne du monde occidental, dont les bâtiments sont disséminés au cœur de la ville a toujours attiré des étudiants de toute l’Italie, particulièrement du sud.
Au milieu des années 70 on se bousculait aux cours d’Umberto Ecco, les transports publics étaient gratuits, les soins médicaux aussi. Une jeunesse estudiantine enthousiaste, des professeurs hautement éclairés, des artistes et écrivains donnaient à la ville un cachet particulier, d’intellectualisme et de liberté.
Mais en 1977 des remous agitent l’Italie et alors que les étudiants bolognais défilent en réclamant l’imagination au pouvoir, l’un d’entre eux est abattu par la police.
En quelques heures les jeunes se mobilisent et occupent les bâtiments publics.
Une semaine plus tard l’armée déploie ses tanks dans la ville.
Le mouvement étudiant est brisé et le vent de liberté qui courait sera progressivement étouffé sous la bien-pensance. C’est le début des années de plomb.
photo “Bologna marzo 1977…fatti nostri…” (bertani editore)
Trente ans après, Bologne est une grosse ville bourgeoise et riche qui regarde les étudiants de travers alors que leur louer au noir et fort cher des appartements minables constitue une source de revenus non négligeable pour de nombreuses familles de bolognais de pure souche.
Les mêmes observent aussi une méfiance non dissimulée envers les étrangers, les extracomunitari, comme on dit ici, que l’on veut bien sous-payer pour s’occuper jour et nuit de la nonna incontinente, mais ni loger, ni voir et à qui il est hors de question de construire un lieu de culte si celui-ci n’est pas à la gloire de toute sainte puissance catholique.
Bref, une ville lourdasse, prétentieuse et hypocrite où l’on se masse dans les églises pour assister à la messe, en fermant les yeux sur les innombrables jeunes femmes venues d’ailleurs contraintes à se prostituer sur les boulevards. Une cité dont le maire a concentré une grande partie de son énergie à la lutte contre les laveurs de pare-brises aux carrefours.
Pendant que localement Bologne se transformait, l’Italie n’en finissait pas de dégringoler vers la précarité et la pauvreté.
Aujourd’hui, la fortune du pays, massée entre les mains des commerçants et des industriels, qui jouissent d’innombrables avantages, stagne. Semaine après semaine, le pouvoir d’achat se réduit de façon notable. Le pourcentage de jeunes diplômés inactifs ou sous employés, sous payés et condamnés pendant des années aux emplois précaires renouvelables (ou non) tous les six mois est énorme. Particulièrement parmi les jeunes diplômés des classes moyennes venus du sud et pour qui les familles ont fait des sacrifices financiers. A 35 ans, titulaires de deux lauréa , ils sont spécialisés dans les CoCoCo (Contrat de coopération “collaborative”, imaginé par Marco Biagi, expert du gouvernement Berlusconi pour la libéralisation du marché de l’emploi et assassiné par les brigades rouges en 2002) qui prennent souvent la forme de soutien scolaire pour le compte de coopératives qui les paient 6 euros de l’heure. Ils partagent des appartements et n’ont assurément pas les moyens d’envisager de fonder une famille. Ce qui est fort dommage car le taux de natalité de l’Italie est le plus faible d’Europe. Le renouvèlement de population n’est pas assuré et il n’y aura effectivement personne pour financer une retraite publique à ces jeunes sacrifiés des années 2000.
C’est alors qu’une grande partie de la masse des jeunes étudiants, à qui l’espoir d’un futur professionnel épanouissant est refusé, s’est laissée glisser dans l’inaction, devenant amorphe, morne, fermée à autrui, indifférente à la ville.
Le soir, dans certaines rues piétonnes du centre, des hordes de garçons et de filles tournent sans fin tenant à la main des bouteilles de bière qu’ils fracassent sur le sol après les avoir consommées.
Au fur à mesure que la nuit avance les démarches se font plus titubantes et les voix plus perçantes. Des hurlements montent des arcades.
Et chez les riverains grandit une colère irrépressible qui risque de conduire même les plus pacifistes d’entre eux à appeler à une répression drastique
Depuis peu, dans les rues excentrées, des néos nazis bardés de croix gammées attendent leur heure pour se jeter des innocents solitaires arborant un signe de la paix et les bourrer de coups.
Au petit matin les rues sont jonchées de verre, de canettes, de papiers, de mégots. Les portes de demeures anciennes affichent des tags grossiers et des flaques de vomi souillent les trottoirs.
La belle Bologne, si fière de ses palais moyenâgeux, de ses places pavées, et de ses portiques, subit chaque nuit les outrages des nouveaux vandales. Ils n’abiment pas pour détruire, mais pour combler un vide, immense, qui est celui de leur existence.
Aujourd’hui, 20 octobre, se tient à Rome une manifestation contre la précarité, organisée par Rifondazione Comunista. J’espère qu’elle sera un succès.
J’ai de plus en plus le sentiment que tout est lié. Si le travail est précaire, si la vie est précaire à quoi bon respecter les monuments, les demeures d’antan et leurs habitants ?
La décadence avance, irrésistiblement.
photo Pamela Marchio, exposition “Vita in città negli scatti”, organisée avec le concours de l’université de lettres et philosophie de Bologna, villa Serena
58 commentaires sur “Bologne, précarité et décadence”
nous (Avignon) l’intelligence, ciblée, s’est arrêtée avec les jésuites qui étaient déjà décadence. La pauvreté et la précarité du “hors rempart” se voit en très limité à la fermeture des antiquaires et galeries, mais les moyens des très aisés se maintiennent.
Mais on ne voit pas de bandes de jeunes errant déseuvrés le soir, ou peu, parce qu’à partir de 6 heures je crois, ou 7, il n’y a plus de transport.
Triste de voir une ville universitaire en perte de vitesse. Je croyais pourtant que l’Italie progressait beaucoup, au moins au point de vue richesse, par rapport à ma jeunesse (années 60)
je voulais dire que la pauvreté des plus défavorisés semble s’accompagner d’une baisse de revenus relative des favorisés.
Je ne connais pas Bologne; j’ai du y passer 2 après-midi il y a longtemps pour aller à quelque concert au palais des sports (et je ne me souviens plus desquels, preuve qu’ils ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable- mais j’en ai vu bcp, à l’époque-). Mais en 1977, j’étais déjà en Italie une partie de l’année. En Toscane (je n’en ai jamais bougé, je n’ai jamais habité ailleurs en Italie, je n’aurais jamais voulu habiter ailleurs, à part peut-etre dans le Piémont, et si j’avais habité ailleurs, je n’aurais pas tenu 6 mois, je serais retournée en France, parce que pour moi, si c’est pour etre ailleurs qu’en Toscane -où à la rigueur dans le Piémont, franchement autant etre en France, tout est bien mieux, plus moderne et plus facile). Ce qui n’empèche pas qu’en 30 ans, je connaisse bien l’Italie du nord au sud pour l’avoir visitée et séjourné en bien des endroits différents.
La vie est plus différente d’une région à l’autre, et moins homogène qu’en France. En gros, on ne vit pas de la meme manière dans le nord, dans la “Padanie” chère à l’ineffable Ligue du Nord que dans le Sud où l’ombre de la mafia plane toujours, et dans le Centre, c’est encore différent. Les problèmes ne sont pas non plus les memes. Celui de l’eau (qui ne manque pourtant pas tant qu’on le dit) est spécifique au sud, comme celui du ramassage des ordures l’est à la Campanie. Le nord-est a des problèmes de pollution bien plus grands que les autres régions.
Et pour le reste, on n’en finirait pas d’énumérer les particularismes locaux, l’Italie étant (selon moi) le pays le plus chauvin du monde. Ils appellent ça “campanilismo”, c’est à dire que dans les provinces, bcp ne voient guère plus loin que l’horizon de leur clocher. Pour les italiens, ceux de la région d’à coté sont quasiment des “étrangers”. Ils ont l’impression d’etre “chez eux” dans “leur pays” quand ils sont dans “leur” région. En France, c’est très différent, meme si généralement les provinciaux n’aiment guère “les parisiens”.
Cependant, sur une telle toile de fond, les problèmes que tu énumèrent ne sont pas spècifique à la ville de Bologne. Il en est à peu près de meme partout.
Quant aux “extracommunitari”, c’est à dire les immigrés, le problème n’est pas différent des autres pays occidentaux quant à leur intégration. Ce qui change, c’est que c’est pour l’Italie un problème récent; il n’y a pas si longtemps, l’Italie était une terre d’émigration. L’Italie s’est trouvée confrontée très rapidement, en quelques années, surtout à partir de la guerre dans l’ex-jugoslavie, à une véritable invasion, sans précédents. Péninsule au centre de la méditerranée, il n’est guère possible d’en surveiller les cotes. Et l’on sait à quel rythme arrivent les embarcations de fortune, en dépit des fréquents naufrages…
Il y a 25 ans, il m’arrivait de m’entendre dire de la part des plus ignorants, que les français étaient des vilains colonialistes et des racistes. Je leur répondais alors sans me démonter que ça leur arriverait un jour ou l’autre d’avoir des immigrés et qu’on verrait alors s’ils feraient tellement mieux que nous (ce qui les énervait passablement, parce qu’ils se considéraient du coté des “bons”, des exploités, et souvent inscrits bien comme il faut à la CGIL et au PCI). Et pour le reste, le buonisme de la charité catholique a eu vite fait de montrer ses limites.
Quel triste tableau, Céleste. Le plus inquiétant à mon sens c’est la perte d’espérance en demain. Elle favorise le replis frileux sur soi, la méconnaissance et le refus de “l’étranger”.
Quelle vision ont ces jeunes de la politique dans tout ça ? Déception ? Le “tous pourris” ?
Superbe (photos souvenirs pour moi) et intéressant texte. Ce focus sur une jeunesse désoeuvrée est à l’image de toutes les grandes villes d’Europe. La misère prend racine un peu partout, les pays riches et développés commencent à montrer les signes de la faillite des systèmes…
“Elle favorise le replis frileux sur soi, la méconnaissance et le refus de “l’étranger”.”
Il y a 25 ou 30 ans, il n’y avait “d’étrangers” que les touristes, et principalement des “étrangères” établies là parce que mariées. Les premiers “immigrés”, très peu nombreux, étaient très rapidement intégrés, et assimilés, mieux qu’en France, et le racisme était pratiquement inconnu. En outre, vu qu’il y a 60 millions d’italiens en Italie et à peu près autant émigrés de par le monde, ils avaient meme le sens de l’hospitalité, bcp plus qu’en France.
Les choses ont commencé à changer quand il en est arrivé en grand nombre. Comme quoi les capacités d’absorbtion ne doivent pas etre infinies, je suppose.
Lory Calque, tu as l’air de trouver ça normal, je me trompe sans doute. Il n’est quand même pas normal que de jeunes néo-nazis s’affichent. C’est une horreur, et ce n’est pas la faute des émigrés. L’Alsace est une des région les plus anti-étrangers de France, et ils sont là-bas très peu nombreux.
Ma mère est une immigrée “intégrée”. Petite, elle a été confrontée au racisme à cause de son nom et de son prénom. En grandissant, elle a francisé son prénom, s’est mariée avec un français, forcément, elle s’est “intégrée”, en passant inaperçue. Elle avait la peau blanche. D’autres n’ont pas cette “chance”.
Une bien triste description que tu nous fais de cette ville…reflet d’une societé,plus globalement?
vu d’ici, la lorgnette étroite du touriste qui se balade en Italie en fait évidemment une idée bien plus flatteuse!
ceci dit, j’ai été frappée,au carnaval de Venise, du nombre de jeunes (Italiens en majorité) qui se baladaient bourrés à mort avec des bouteilles d’alcool blanc,des jeunes et des très jeunes, garçons et filles…
je m’étais demandée s’il s’agissait des “effets de la fête” ou d’un malaise persistant?
« Bologne est la ville par excellence du roman noir. Elle a à son actif une longue histoire criminelle, de l’attentat perpétré à la gare centrale qui fit 85 morts en 1980 à la bande de l’« Uno Bianco », ces policiers auteurs de hold-up qui agissaient en véritables gangsters, ce qui fait déjà beaucoup.Bologne est aussi la ville des paradoxes. C’est une cité magnifique, où il fait bon vivre, qui bénéficie d’excellentes infrastructures, et en même temps, c’est une ville étrange en proie à de multiples difficultés. Les arcades sont le symbole de ces paradoxes. Certes, on s’y sent protégé, car s’il pleut, on peut rester dehors et bavarder avec des amis, mais en même temps, elles permettent de se cacher. Et l’on ne sait jamais qui l’on va croiser derrière la prochaine colonne. » (Carlo Lucarelli parlant de sa ville natale dans le documentaire « Polar et pasta » de Susanne Dobke.)
Carlo Lucarelli vit dans la province de Bologne. Auteur de romans, dont huit publiés par les Editions Gallimard, et de comédies, metteur en scène de vidéo-clips, scénariste de bandes dessinées, chroniqueur de romans noirs, il est également cofondateur du Groupe 13 qui réunit quelques-uns des meilleurs écrivains de romans noirs italiens. Carlo Lucarelli est le seul auteur de polar italien qui lance une femme à la poursuite d’un tueur professionnel. Mais son inspectrice Grazia Negra évite tous les clichés : c’est une espèce d’anti-héroïne.
Non. Posuto, je ne trouve pas normal que des néo-nazi se balladent comme ça dans la nature, enfin façon de parler puisque Bologne est une grande ville, qui a effectivement une histoire contemporaine assez tourmentée.
Il n’y en a tout de meme pas non plus à la pelle et ça dépend des régions. C’est plus fréquent dans le nord-est, je crois. Et à Rome, il y a toujours eu des groupuscules fascistes depuis la fin de la guerre, avant meme qu’il y ait des immigrés.
C’est drôle mais votre description de Bologne me fait un peu penser à la ville de Lyon.
En France aussi, les jeunes diplomés ont les mêmes problèmes, et la seule solution qui leur est donnée est l’expatriation (quand j’étais au lycée il n’y avait qu’un million de français à l’étranger…combien maintenant ?).
C’est vraiment étonnant, cette faible natalité avec cette précarité des jeunes en Italie…en Allemagne par exemple, la faible natalité a logiquement engendré un grand vide de main-d’oeuvre, surtout au niveau de l’industrie, et un jeune (diplomé ou non) trouve relativement facilement un travail bien payé. En France, nous n’en sommes pas encore là.
C’est moi, ou beaucoup de faux-derches visitent ce blog ?
Posuto, tu devrais réfléchir avant d’affirmer des idioties aussi grosses que toi :
“La part des immigrés est supérieure à la moyenne nationale en Alsace, en Corse, Midi-Pyrénées, Provence – Alpes – Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon”
Tiré du site de l’insee…http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1098/ip1098.html si tu doute. Et bien sûr, personne ne contredit. Décidémment, la pensée unique est à l’oeuvre sur pas mal de monde 😉 à droite comme à gauche.
Quant aux néo-nazis “qui s’affichent”, ça existe aussi en France….mais vous voulez faire quoi ? Interdire “qu’ils s’affichent” ? Et vos idéaux de liberté ? De plus, c’est finalement très rare d’en croiser, en voyez vous-même souvent ? C’est beaucoup plus rare que de croiser des “racailles” (le plus souvent blanches, noires et orientales). Mais on ne va pas leur interdire de sortir dans la rue, non ? Même si leur vue nous gêne…
@Kathar, sur le nombres d’immigrés en Alsace, combien d’Allemands et de Suisses ?
http://www.insee.fr/fr/insee_regions/alsace/rfc/docs/cpar34_1.pdf
Et excuse moi de ne pas trouver les néo-nazis à mon goût.
bonjour à toutes et tous
@brigetoun
Par rapport à l’Italie de ta jeunesse, dont le sud était véritablement très pauvre (on a encore en mémoire les films néo réalistes italiens, Rocco et ses frères, l’émigration);
dans un premier temps il y a bien eu un progrès économique jusqu’au années 90.
puis le déclin a commencé doucement d’abord et de façon accélérée sous Berlusconi.
aujourd’hui certaines régions du nord sont très riches et comme par hasard sous la houlette d’un crétin d’extrême droite , Bossi, elles veulent l’indépendance.
d’autres sont riches comme l’emilie romagne ou la toscane.
le sud , lui est retombé, par encore dans la misère précédente, mais il prend le chemin, gangréné par la maffia.
mais de toutes façons sur l’ensemble du territoire, rien ou presque n’est proposé aux jeunes diplômés des classes moyennes.
@Lorycalque
bonne explication des différences régionales italiennes. c’est effectivement quelque chose que j’ai découvert en vivant en Italie.
pour en arriver à l’immigration, récente en Italie;
tout à fait d’accord avec Posuto
“Quel triste tableau, Céleste. Le plus inquiétant à mon sens c’est la perte d’espérance en demain. Elle favorise le replis frileux sur soi, la méconnaissance et le refus de “l’étranger”.
en ce qui concerne les néos nazis, une bande d’abrutis dangereux, il y a peu j’avais écrit ça:
http://celestissima.blog.20minutes.fr/archive/2007/09/25/de-l-indiff%C3%A9rence.html
parce que justement les manifestations agressives des néos nazis se multiplient.
à bologne, c’est pratiquement sans arrêt. la dernière en date: ils sont envahi le lycée artistique qui était occupé par les élèves, et les ont violemment frappés.
Je ne crois pas que cette saloperie de mouvance soit en progression à cause des immigrés.
il y a toujours en italie un culte de mussolini qui est bien vivace.
je vois plutôt une dégradation de la société en son ensemble.
l’ère Berlusconi a “décomplexé” la droite et l’extrême droite. tout semble permis.
@Kathar, j’ai déjà remarqué que nous n’étions pas d’accord et que vous contredire ne sert à rien.
par contre, je vous prie à l’avenir de respecter les intervenants de ce blog;
malgré vos provocations, personne sur ce blog ne manque de courtoisie à votre égard.
faux derches à votre goût, mais civils, documentés et capables d’analyses pertinentes.
ce qui n’est pas votre cas, qui vous contentez d’aligner les clichés.
@Cat
c’est effectivement frappant ces jeunes qui se promènent ivres dans les rues.
a chaque retour d’inde où la jeunesse est très différente, c’est un choc.
@merci Momo
j’aime beaucoup Lucarelli. il dépeint très bien Bologne, c’est à dire sans concessions, mais avec amour.
Rien à dire, sinon que la lecture de ton billet était particulièrement agréable… Je ne partage pas l’ensemble des combat ‘des rouges’, mais je confesse un réel respect pour ces gens qui s’engagent et se battent pour un idéal, souvent trahis par leurs élites.
Bologne, c’est une demifinale d’UEFA dans les années 98′ avec Courbis comme entraineur de Marseille : un bon souvenir aussi. Signori d’un coté, Maurice, Ravanelli, Blanc et Pires de l’autre. Bon souvenir. Annexe, hors sujet. Mais j’y pense.
Bonne fin de semaine
Bon, je vais encore faire du mauvais esprit, mais associer la liberté à Lénine, tout de même !
Sinon, et la beauté un peu massive de son architecture y est sans doute pour quelque chose, Bologne donne un peu l’impression d’être une ville prisonnière du passé. On comprend mieux la littérature d’Eco en voyant cette bastide de la culture occidentale (un peu bourratif, Eco d’ailleurs, personnellement j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour ingurgiter “le pendule de Foucault”… mais sinon chez les bobos parisiens tu passais pour un idiot…). Je crois beaucoup à l’influence de l’architecture et de l’urbanisme sur les mentalités.
Quant aux jeunes sans espoir… que pourraient dire comparativement les jeunes irakiens, iraniens, afghans, les jeunes des campagnes chinoises ou indonésiennes, les jeunes birmans, bengalis, pakistanais, cubains, haitiens, centraficains… ? (et j’en oublie…) combien de ces millions de jeunes troqueraient bien volontiers leur misère contre le spleen alocoolisé d’un jeune bolognais…?
c’est vrai. c’est fin le raisonnement de poilagratter. faut niveler par le bas. Quand on sera tous chomeurs on sera tous frères dans la misère.
Je parie qu’il n’a pas de problèmes lui. C’est toujours ceux qui n’ont aucun problèmes qui viennent prècher.
@ poilagratter:
“ingurgiter “le pendule de Foucault”… parce que “sinon chez les bobos parisiens tu passais pour un idiot”
Moi aussi, je vais faire du mauvais esprit, mais on dirait que t’as pas besoin de Lénine pour te piquer ta liberté!
Un chômeur en occident a un niveau de vie 100 fois supérieur à un travaileur forcé cubain… et a une espérance de vie 3 fois plus élevée qu’un paysan chinois… il faudrait peut-être arrêter de se plaindre la bouche pleine, ça finit par être indécent.
J’irais même plus loin que Lory, avec un raisonnement comme ça, seuls les morts ont le droit de se plaindre, et encore à condition d’avoir été jetés à la fosse commune, de pourrir dans des charniers ou au fond de l’eau.
Remarquez, ça pourrait faire un super scénario de film, vu le nombre de morts sans sépulture, imaginez qu’ils se lèvent tous et viennent demander des comptes?
Ce que j’aime dans tes papiers, Céleste, c’est que chaque fois tu décris des personnes humaines, pas des généralités.
Pour Bologne, c’est bien de savoir qu’elle s’inscrit dans l’histoire de l’Italie, et même du monde, mais qu’elle s’y inscrit à sa manière, avec ses particularités et celles de sa population.
Le seul truc que j’avais vaguement en mémoire, à propos de ce qu’on appelle “les années de plomb” à Bologne, c’est l’attentat meurtrier de la gare de Bologne, tu n’en parles pas. La mémoire de la ville a pourtant dû en être marquée?
bonjour,
Que de réactions sur une ville en mutation. La vie des cités est ainsi faîte qu’elle est souvent dicté par le poids de ses traditions. Elle accumule une certaines faune qui elle même, attirera une autre par sa présence, puis une autre…
Les villes peuvent-elles donc echapper aux lois de la nature, et à l’inertie de leur biotopes ? La prédation du passé et de son histoire.
Voir aussi, plus contrastée, plus tumultueuse, la vie rêvé de Belfast, l’éternelle adolescente. Sûrement moins indolente que cette bourgeoise italienne.
A plus
Bagdad :
Université de Mésopotamie.
En pleine mutation aussi.
@mc
je réponds tout de suite à ta question:
j’ai hésité à parler des attentats de bologne (il y en a eu plusieurs, dont l’horrible de la gare qui a marqué les mémoires)
mais je ne l’ai pas fait, car j’ai axé mon texte sur les étudiants, les jeunes adultes et les graves problèmes de précarité qu’ils rencontrent. En Italie il n’existe ni les indemnités chômage, ni le RMI.
pour en revenir aux attentats ils ont été perpétrés par l’extrême droite qui bénéficiait de la connivence de l’état, et ils entraient dans le cadre de la stratégie de la “tenzione”.
l’attentat de la gare de Bologne (1980) a traumatisé la ville entière et c’est encore une blessure béante.
mais les jeunes d’aujourd’hui en sont loin, ils sont nés après.
comparer comme le fait poilagratter une souffrance, une misère à une autre est à mon sens contre productif (pour ne pas dire stérile)
je ressens chez ces jeunes italiens un malaise profond, le taux d’alcoolisme est très élevé dans cette tranche d’âge.
quand la jeunesse d’un pays disjoncte, c’est le signe, très fort, d’un profond malaise dans la société.
l’ignorer serait se voiler la face, mener la politique de l’autruche, lâcher….
une société qui est incapable de donner un travail correspondant à leurs compétences à ses jeunes dipômés (ou non, point n’est besoin d’être bardé de diplômes pour avoir des aptitudes ou des dons particuliers, ou simplement le désir ou le besoin de travailler) est une société qui va très mal et qui n’a pas de futur.
en l’état actuel des choses c’est ce que l’on ressent trop souvent à Bologne.
il n’empêche que d’autres étudiants militent fréquentent les centres sociaux etc…mais de façon minoritaire
et puis j’aime bien ce rappel de spamy: bologne est une ville en mutation.
rien n’est désespéré mais différents gouvernements italiens, y compris l’actuel, ont plombé la situation économique, négligé les avances sociales et méprisé les travailleurs.
gestion nulle = peuple en souffrance
dernière note: ils étaient plus de 500 000 dans les rues de rome samedi, c’est pas mal!
@ Poilagratter
“Un chômeur en occident a un niveau de vie 100 fois supérieur à un travaileur forcé cubain… et a une espérance de vie 3 fois plus élevée qu’un paysan chinois… il faudrait peut-être arrêter de se plaindre la bouche pleine, ça finit par être indécent.”
Vous etes chomeur? Je suppose que non, mais je vous souhaite très sincèrement de le devenir au plus vite et pour longtemps. Vous aurez ainsi droit au RMI et vous pourrez ainsi commencer à penser à tous ceux qui ne l’ont pas (et ça fait déjà +sieurs millions). Vous serez ainsi mieux placé pour énoncer vos considérations moralistes.
Hello,
J’arrive ici par l’intermédiaire de Falcon et de Brigetoun et, en lisant ce passionnant article, je visualise maintenant très bien pourquoi ils vous tiennent en haute estime. Merci beaucoup pour toutes ces informations, aussi bien le rappel historique que la description de la réalité actuelle. Cela m’a donné envie d’en savoir plus, et aussi d’aller plus loin dans la consultation de ce blog.
Bonne soirée. @ + …
Kriss : tu as bien visualisé, et tu as bien fait de nous suivre ^___^ (c’est sympa ici, non ? et en plus, la patronne est cool et interressante, reviens y mon ami ^^)
fascinant le silence des journaux français sur la vie politique italienne, qui qu’est riche actuellement non ?
Bridge : les journaux français demeurent pour la plupart trés “francofrançais”. La vie politique espagnole et anglaise est trés riche aussi, avec des oppositions de style trés marqués.
Et que dire de l’absence de commentaire de la presse française sur les évènements en Belgique ? Où un réel évènement politique, qui aura une forte portée européenne, est totalement passée sous le silence ?
Fascinant. Et frustrant. Y a pas que le rugby dans la vie 😉
bienvenue Krissolo!
@brigetoun
comme le souligne falconhill les journaux français sont très hexagonaux, qu’ils soient presse ou télé, ils tournent autour de la France et c’est tout.
ne relatant que les faits internationaux les plus marquants (ou ceux sélectionnés comme tels)
par contre en Italie les journaux rapportent l’actualité française (et internationale en général).
le divorce a fait la une des journaux, mais on a aussi parlé de la lecture de la lettre de Guy Môquet dans les pages intérieures.
Moi je trouve que les malaise des jeunes a quelque chose de mondial. Même si les situations économiques sont très différents, le point commun, très effrayant, c’est l’absence d’espoir. Je reviens sur le site que j’ai déjà cité sur le blog de Céleste, à savoir celui de Moncef Marzouki; dans une interview il dénonce la mollesse des opposants dans son pays qui est une dictature; je me demande si le raisonnement des habitants de ce pays n’est pas en quelque sorte : ne luttons pas pour nos droits, parce que d’abord il nous faut nous enrichir, et après on verra; et je me demande si ce raisonnement n’est pas, à quelques nuances près, mondial; plus d’idéaux : des sous. Or, comme la crise rend plus aléatoire les revenus, et qu’en même temps on nous présente tout le temps des produits (il faut les acheter pour être heureux) et pas des valeurs, qui s’acquièrent sans argent, eh bien les gens sont malheureux de ne pouvoir tout s’acheter; où que ce soit. Dans les PVD, les filles et les garçons se prostituent parfois pour acquérir les gadgets de la modernité; portables, vêtements de marques. Tu les as, tu es heureux, et bien vu des autres. Tu les as pas, tu es nul. Et ça, c’est partout; et pas seulement chez les riches des pays riches; on le trouve aussi chez les pauvres des pays pauvres. Un monde d’argent; un monde sans idéaux; un monde sans espoir. Oh, comme je me sens triste d’avoir écrit ça! Peut-être faut-il toucher le fond pour remonter ensuite?
PS : Je n’affirme rien; je m’interroge.
Ma moitié maritale a une théorie sur une certaine évolution de la société (je vais essayer de l’exposer, mais je ne sais pas si je ne vais pas être un peu “fouillis”).
D’après lui, il y aurait une fracture entre ceux qui pensent (c’est-à-dire qui vont tenter de se référer à un idéal, à une idéologie, à des principes, quels qu’ils soient, ceux qui vont s’appuyer sur les travaux ou remarques d’intellectuels, qui vont essayer de mettre les faits en rapports, de prendre de la hauteur, de ne pas juger trop vite, ceux qui cherchent des cohérences, une vue à long terme, une réflexion historique, des racines aux évènements présents, enfin tout ça avec des etc…partout) et ceux qui “refusent” une pensée qui ne serait pas pragmatique, ceux qui trouvent que se scandaliser d’un mot à la place d’un autre est stérile, ceux qui veulent se remonter les manches au lieu de blablater, ceux qui constatent et disent “un chat est un chat” et vont conclure au plus direct, sans faire confiance ni même s’intéresser aux penseurs qu’ils trouvent vieux, obsolètes et loin de la vie réelle, ceux qui vont “tirer parti” pour obtenir une satisfaction presque immédiate, enfin, je ne sais pas si je suis très explicite.
Et comme les seconds seraient “ceux qui réussissent” et donc ceux qui peuvent promouvoir leur vision du monde (réussite par l’argent, la possession, l’affichage de cette réussite matérielle), cette vision deviendrait prépondérante, et encouragerait l’égoïsme individuel.
Je ne sais pas ce que vous en pensez (et surtout si j’ai été claire).
En même temps, en me relisant, j’ai l’impression d’avoir réinventé l’eau chaude. C’était plus finaud que ça ce qu’il disait, ma moitié. Faut que je prenne des notes quand il parle.
🙂
@antagonisme
en Inde, pays qui connait un développement économique fulgurant, les nombreux jeunes que j’ai rencontrés sont enthousiastes, confiants dans l’avenir. Entrainés par la croissance de leur pays, ils ont une vision très positive de l’avenir.
Par contre, je les trouve très peu informés par rapport aux problèmes écologiques.
pour rejoindre @Posuto (j’ai bien compris ce que tu voulais dire et je suis plutôt d’accord), je pense qu’il risquent peu à peu devenir individualistes, sauf si l’influence, énorme, de la culture indienne millénaire, ne les en empêche.
il est probable que Gandhi n’aurait pu être qui il était dans aucun autre pays, nulle part ailleurs il n’aurait pu entrainer des milliers de personnes sur la voie de la non violence.
il y a bien une fracture entre ceux pour qui la réussite sociale (et financière) est primordiale et ceux qui privilégient la pensée, l’art, la création.
les premiers s’illusionnent en croyant au bonheur matériel personnel, égoïste, les deuxièmes, enracinés dans l’humanité se préoccupent de son bien être et de son devenir.
Tant qu’il y a un équilibre entre les uns et les autres, tout va bien et chacun a sa place, mais actuellement en occident l’équilibre est rompu. le marché a tout envahi, créant des faux besoins, des conflits, des injustices.
et les seconds vont s’afficher comme étant le but, la réussite, un idéal humain, en se débrouillant pour que ceux qui les admirent ainsi et les soutiennent donc ne soient pas trop capables de penser. Faute de quoi ils pourraient au choix reconsidérer la réalité de cet idéal, ou leur faire concurrence en ayant réellement les moyens de le faire.
Céleste je parlais de l’Italie parce que notre madone qui ne renonce pas à incarner “l’opposition” est venue se faire adouber et prendre des leçons auprès du maire de Rome et ne perd pas tout espoir de nous amener à aimer une union du centre et de la “gauche”. Comme les socialistes ont renoncé à demander un référendum pour le traité et s’apprètent à devenir aussi raisonnables que leurs frères italiens (Prodi pour les journaux français est socialiste ou peu s’en faut).
A un autre niveau parce que les histoires entre les ministres et la magistrature me font toucher à quel point nous sommes de même civilisation.
Veltroni, le maire de Rome, c’est le libéralisme soft, un genre Bayrou, d’ailleurs il a créé le Partito Démocratico (en France les initiales auraient été douteuses).
ras le bol de leurs velléités d’union de la gauche et du centre.
ben oui justement – et je crois que mon acte manqué : m’être trompée d’une semaine pour la première réunion de section était la matérialisation du fait que je renonce à essayer de lutter contre “la modernisation” du PS, d’autant que je suis ici très isolée
Oui, c’est exact, Ségolène ou Veltroni, c’est le libéralisme soft. Et Prodi n’est pas de gauche. Mais vous voulez quoi? Sarkozy, Fini? Avec eux c’est pire et on le sait très bien parce qu’on peut le vérifier tous les jours.
Les beaux discours blablamachin qui se terminent en débandade comme on a pu le voir aux dernières élections en France avec l’extrème gauche, ça mène à quoi? A se retrouver avec Sarkozy. Alors moi je voterai peut-etre pour l’extrème gauche, mais quand Veltroni et Ségolène seront ou pouvoir et pas avant. Parce que compter sur l’extrème-gauche, c’est bien gentil, très romantique, mais ça renvoie les choses aux calendes grecques (ou gauloises, ou ce que vous voulez), et en atttendant, je préfère que ça aille moins mal plus lentement plutot que plus mal plus vite pour arriver à quoi? Au chaos? Je sais bien que c’est ce que pas mal de baltringues altermondialiste souhaitent, d’arriver au chaos. Mais quand on y arrive, c’est assez difficile d’en sortir, et généralement ça a de bonnes probabilités de se terminer par une dictature dont on a eu vaguement l’avant gout avec Berlusconi et à présent avec Sarkozy. Mais ce n’est qu’un avant-gout, contrairement à ce que pensent les crétins patentés qui croient qu’on y est déjà. Et contrairement à eux, je préfère ne pas y arriver, et pour ne pas y arriver et redonner une possibilité de retour vers la gauche (parce que dans des élections locales ou régionales on peut toujours voter pour l’extrème-gauche) je ne vois pas d’autre solution que de voter pour Ségolène et Veltroni.
S’il y a vraiment de l’espoir en Inde (j’avoue avoir un peu de mal à y croire; mais tout ce que je sais des Indiens me fait constater leur dynamisme), c’est peut-être là que je devrais aller. Le développement économique de ce pays ne fait-il pas au prix de l’appauvrissement des plus démunis, et au profit des plus riches (l’argent appelant l’argent)? Y a-t-il une place pour les hommes nouveaux? N’assiste-t-on pas à un phénomène similaire à ce qui se passe dans les pays de l’est, ou au Viet Nam? J’ai tendance à faire des assimilations, peut-être abusives.
@Lory
ce que je voudrais?
une vraie gauche, qui ne favorise pas les entreprises au détriment des travailleurs, qui propose et qui installe un modèle de société égalitaire, sans privilégiés, en respectant la liberté de tous, en ne cédant pas aux sirènes néolibérales et atlantistes, une société où l’art, la culture et l’éducation seraient valorisés.
je suis plus Rifondazione Comunista que Veltroni
et plus proche de Bové que de Ségolène Royal.
même si j’ai voté pour elle (au deuxième tour), et que je trouve désastreux que Sarkozy soit président, Ségolène Royal, n’incarne pas la gauche que j’aime.
au PS je préfère, et de loin, Mélenchon.
ce n’est pas parce qu’on est minoritaire qu’on a tort, qu’on doit accepter, se contenter, faire des compromis.
@antagonisme
j’envisage sérieusement d’aller vivre en Inde plusieurs mois par an.
je ne sais pas, si leur enthousiasme saura résister au modèle marchand néolibéral qui pointe le bout de son nez dans leur pays. Je l’espère.
en ce moment, en Inde, tout bouge, dans tous les sens.
la classe moyenne progresse.
mais la situation des plus pauvres non, particulièrement celle des paysans qui dans certains états sont poussés au suicide à cause des OGM (ils n’ont pas les moyens de racheter chaque année les plants), ou à la fuite dans les périphéries des grands villes.
je suis incapable de prévoir l’avenir de l’Inde, j’oscille entre pessimisme et optimisme, mais je pense que les indiens sont aujourd’hui les plus aptes à trouver un équilibre économique, dramatiquement absent dans les pays qui ont choisi le libéralisme effréné.
Mélanchon, c’est du local franco-français qui ne représente que lui meme, 3 pelés et 2 tondus.
Moi aussi, je préfère Rifondazione Communista au Partito Democratico. Mais au moins, en Italie, Rifondazione Communista représente vraiment quelque chose, et n’a rien de moins qu’un Président de Région, dans les Pouilles.
En France, ils représentent quoi les partitini d’extrème-gauche? Que dalle à part la LCR qui n’a pas (encore) d’élus mais un discours cohérent (encore que Besancenot en est encore à sa soupe Che Guévariste vieille de 20 ans; en regardant davantage vers Chavez, ça serait déjà plus contemporain, meme si ce qui est bien en Amérique latine n’est pas nécessairement ce qu’il faut en Europe).
Sans parler de Bové, ce ringard islamogauchiste. ça me fait bien marrer ses batailles romantiques anti-OGM, ma parole il se prend pour le Zorro des paysans-soldats gaulois! En italie que je sache, les OGM sont tout simplement interdits, ce qui évite le problème (au moins dans la Région toscane j’en suis sure, qui a très intelligemment misé depuis longtemps sur le bio et la qualité).
“La gauche que chacun aime dans son petit coin”, ça ne veut rien dire et ça ne mène à rien sans une vision politique d’ensemble.
Quand aux béatitudes de l’Inde, de l’Afrique où d’ailleurs, c’est très bien pour le tourisme et se faire une culture, mais franchement je ne crois pas que l’Homme y soit différent grace à une religion, une culture différente. Il est inique et apre au gain comme partout et arrivera au meme résultat qu’en Occident où on a au moins l’avantage de commencer à s’apercevoir des dangers d’une civilisation que les autres cherchent à copier en pire.
Ce n’est pas une question de justice, mais de survie. La justice n’interviendra que si on se montre suffisemment intelligents pour comprendre que la survie néssécite une répartition plus adéquate des biens nécessaire à la vie. Sinon on va dans le mur, et il n’est pas dit du tout que ce soit les occidentaux à y aller les premiers si on regarde les chinois, et les indiens avec leurs OGM.
Si ton analyse est bonne, quelle bonne nouvelle. Que quelque part dans le monde il y ait une alternative au libéralisme effrené, et une voie de développement respectueuse et qui permette aux pays en retard économiquement de se développer pour pouvoir jouer un rôle dans le monde… Moi je vois l’argent partout qui dévore tout comme un cancer et je ressens plutôt un découragement, mais fasse le Ciel que je me trompe!
Euh, je parlais de l’analyse de Céleste. Pas de celle de Lorycalque. Je veux penser que Céleste a raison et Lorycalque tort.
(Dans le respect des idées de Lorycalque, que je partage le plus souvent. Mais j’en ai marre d’être pessimiste.)
C’est fini, je ne commente plus, je ne veux pas monopoliser.
Ce n’est pas une question de pessimisme mais de réalisme et de lucidité, de capacité de regarder les choses comme elles sont au lieu de se réfugier dans un idéalisme qui n’a d’autre effet que celui d’un voeu pieux.
@lory
on ne se réfugie pas dans l’idéalisme, c’est au contraire céder à la facilité que d’accepter la réalité avec fatalisme en disant “moi je suis lucide”
ceux qui ont aidé l’humanité à progresser n’ont jamais accepté la réalité, ils l’ont combattue.
je n’ai pas la prétention d’aider l’humanité, mais pas non plus l’intention de me laisser étouffer par un ordre mortifère, qui soumet, asservit, tue les forces vives de la société.
Tiens, cette description des jeunes à Bologne, qui n’ont pas les moyens de fonder un foyer, etc, ça me rappelle des descriptions que j’entends à propos des jeunes en Espagne.
Pourtant l’Espagne est censée avoir une économie bien plus dynamique ces temps-ci (et je veux bien le croire). Donc je me dis, mais peut-être me trompe-je, que dynamisme économique ne se traduit pas forcément par mieux-être, épanouissement…
la personne qui parle d’Avignon ne dois pas vivre dans la même ville que moi…jeunes arabes et majoritairement des arabes oisifs, inoccupés, arrachage de boite à lettres, casse de bouteilles de bières, etc..etc..voilà ce qui se passe et pas hors des remparts dans le centre: rue de la Ré, quartier du portail magnanen, par exemple dans lequel vit une population mélangée pauvres et classes moyennes..on trouve même des canettes cassées devant le palais des papes, des combats de chiens dans les quartiers..on a même retrouvé un lionceau blessé dont on se demandait si il n’avait pas servi de proie pour les chiens de combat.A Bologne aussi vous avez çà? alors vraiment où vit cette personne? Je maintiens que Bologne n’ certainement pas atteint ce degré de décadence d’Avignon , où les riches restent bien entre eux et n’ont même pas joué les mécènes dans l’histoire eux…où alors oui, mais ce sont les italiens du temps des papes….
@ Céleste
Je n’accepte pas particulièrement la réalité; je la regarde en face, c’est différent, et ça me demande une bonne dose d’ironie pour ne pas céder à la facilité de céder au fatalisme. Et je n’ai pas plus que toi la prétention d’aider l’humanité. Mais si je ne suis pas disposée à me laisser bouffer par un ordre mortifère, je ne suis pas non plus disposée à me laisser bouffer par les autres.
@ Marie
La personne qui parle d’Avignon passe sans doutes beaucoup de temps au festival et le reste du temps à vivre de ses revenus modestes mais confortables, ainsi que devant son ordinateur à prècher la bonne parole; ça ne lui coute pas cher et ça lui passe le temps.
Ceci dit, je réside moi aussi en Italie et je ne compte plus le nombre de fois où je me suis entendu dire: “Mais pourquoi vous ne vous etes pas gardé le pape en Avignon?”. Il y a certains mécènes dont l’entretien coute fort cher à tous points de vue.
@Lory, ce que tu as écrit est injuste.
A quel propos, du mécénat?
“Mais si je ne suis pas disposée à me laisser bouffer par un ordre mortifère, je ne suis pas non plus disposée à me laisser bouffer par les autres.” (Lory, 49).
On peut aussi se laisser bouffer par sa propre amertume, hélas, et ne pas pouvoir faire autrement…
“On peut aussi se laisser bouffer par sa propre amertume, hélas, et ne pas pouvoir faire autrement…”
Le genre de propos des gens qui prèchent le “faites ce que je dis mais pas ce que je fais” , et qui n’ont jamais eu trop de problèmes à résoudre.
Comme j’ai été plus utile aux autres qu’ils ne m’ont jamais été utiles à quoi que ce soit, je me méfie de ceux qui prèchent.
Je ne vois pas ce que ça change, posuto…ce que je disais reste vrai.
Désolé de m’être énervé, Celeste, j’éviterai ce genre d’écart par la suite. Mais je n’aime pas une argumentation construite à l’envers, sur des exemples totalement faux.
Quant aux néo-nazis, évidemment personne ne les porte dans son coeur. Mais ce ne sont pas les seuls personnes gênantes à “s’afficher”! Il faudrait se battre sur les causes de leur apparition, plus que contre eux-même…comme l’immigration, non ? Ou la misère des jeunes italiens…
merci Céleste!
Que voici un récit éclairant, et un destin exemplaire hélas que celui de Bologne.
Voilà aussi le chemin que suit la France grâce là aussi à tous ces gens aux tempérament de “Tatie-Danielle” qui votent Sarko (Sarko, comme Sarcome, comme c’est indiqué!)
Bonjour Céleste !
Ravie de découvrir ton blog qui me plait beaucoup 🙂 çà fait juste du bien 🙂
Une remarque au passage pour confirmer que les boulevards périphériques de Bologne – à la nuit tombée – sont vraiment très tristes – enfin bon j’ en dirais pas moins de certains quartiers de Rome… c’ est pas le parc Borghese mais on s’ y attend plus – là est la différence .
Ah si la poésie pouvait remplacer dans le discours le billet …
Alla prossima 😉
@bonjour apollonia
tu es à Bologne, toi aussi?
Non… je connais juste via des transits vacances vers le Sud.
Par contre, ce qui n’ est pas rassurant, dans tes propos, c’ est que justement je pensais m’ y installer en colocation pour ‘piger’ et étudier – j’ ai fait des études spécialisées dans la littérature de la Renaissance et j’ aurais aimé replonger….
Bah! tu as quant à toi bien fait de tout plaquer . L’ éducation nationale c’ est un sacré casse-têtes – j’ ai failli m’ en arracher les cheveux 🙁
Buona serata e a presto 😉