Journal de FR2 , vendredi 5 novembre, 20 heures
Entre les images affligeantes du VRP Sarkozy aplati devant Hu Jintao droit comme un « i » et ô combien conscient de la supériorité chinoise et un reportage qui venait fort à propos signaler au téléspectateur français qui de toute façon n’y mettra jamais un orteil que les grands palaces parisiens sont désormais entre les mains des estrangers (Indiens ou Chinois, Saoudiens, avec ou sans burqua qu’importe le chiffon quand on a le pognon) parce que désormais la France est devenue le contraire d’un pays émergeant et que ses habitants devront bien s’habituer à être soit des figurants folkloriques destinés à amuser les touristes asiatiques, soit des pions travailleurs exploités jusqu’au trognon, dans les deux cas toutes revendications salariales ou sociales enfouies dans la culotte, bref, disais-je, au milieu de ce fatras télévisuel où la détresse des Haïtiens, victimes d’un ouragan et celle des Indonésiens couverts de cendres étaient prestement expédiées, laissant juste au public le temps d’un éphémère apitoiement, arrive une enquête, présentée comme un « coup de projecteur sur la chasse aux abus en matière d’arrêt de maladie », hautement symptomatique des relations entre un patronat de plus en plus avide et des salariés de plus en plus méprisés, entre les deux, une bande de médecins dévoyés, payés par les employeurs.
Le principe est simple, lorsque que les employés, ces feignasses, sont en arrêt maladie, l’employeur alerte une société de contrôle qui envoie un médecin chez les malades. Son but, réexpédier au plus vite les travailleurs au turbin.
Démonstration en image. Madame le médecin, aimable comme une porte de prison, débarque chez chez un homme en arrêt maladie. Questionne, se rend compte que l’homme n’a pas acheté les médicaments prescrits, ne se soucie pas de savoir pourquoi, moralise sèchement « Quand on est malade, on se soigne et on achète ses médicaments » ausculte à la va-vite, et, finalement souriante, le renvoie au boulot dès le lendemain. « Bénéfice de l ’employeur, ajoute , guillerette, la voix off, deux jours d’arrêt de travail en moins! »
La-dessus direction les locaux de Medicat-Partner, au service des employeurs, pour qui officie Madame le médecin (6000 entreprises clientes, 3000 médecins employés) et où Madame Laporte, probablement la patronne (mais qu’est-ce qu’on peut avoir dans le citron pour faire à ce point là son beurre sur la détresse humaine? Car quand même il s’agit de malades en possession d’arrêts de travail établis par des médecins) explique que le contrôle médical n’est pas un « outil de gestion humaine » mais qu’il a pour but « d’éviter que certains salariés n’abusent de leur droit à l’arrêt de travail aux dépens et au mépris de ceux qui sont présents et qui font leur travail ».
Et hop, la petite chansonnette sur les bons employés bien obéissants que les glandeurs malades (ou grévistes) empêchent de bosser.
Heureusement, l’intervention du Docteur Michel Combier, représentant du CSMF, remet les choses au point en expliquant que 5 à 10 minutes d’auscultation d’un patient inconnu ne permettent absolument pas d’évaluer la globalité de ses problèmes et que les médecins contrôleurs ne sont pas aptes à juger de la pertinence d’un arrêt de travail.
Mais qu’importe, en attendant les affaires des sociétés de contrôle des arrêts de travail prospèrent et les médecins contrôleurs, payés entre 50 et 100 euros la visite, estiment qu’un arrêt de travail sur deux n’est pas justifié.
Un sur deux?
Faux « 1,5 million de contrôles ont été réalisés l’an dernier. Près de 170 000 de ces arrêts ont reçu un avis défavorable des médecins de la Sécu », c’est à dire, un peu plus de 10%.
Pas joli joli cette désinformation de la part des médecins contrôleurs, des gens qui, aux premiers jours de leur carrière ont fait ce serment:
« Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.
J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque. »
Serment de l’ordre français des médecins de 1996
A lire en complément, le plan B, Agora Vox, et cette étude très bien documentée
18 commentaires sur “Ces médecins au service des employeurs”
Ils deviennent vraiment odieux dans cette rédaction de France2. J’ai vu moi aussi ce reportage effarant qui fait suite à cette espèce de série de reportages bidouillés et propagandistes sans aucun recul ni analyse . Tu as raison de rappeler les principes de bases de la profession et le serment d’assistance.
Ce truc abject l’a fait penser aux policiers à qui on demande de faire du chiffre pour les expulsions et qui contrôlent au faciès. Ces médecins méritants sont payés à la commission et au jour d’indemnisations qu’il feront gagner à leur boîte. Ils feront du chiffre eux aussi sans tenir compte de l’état réel du malade.
On aurait cru voir une auscultation express du genre marché aux esclaves :hop, bon pour le service.
Ces pratiques m’écœurent.
@salut Captainhaka
”
ce reportage effarant qui fait suite à cette espèce de série de reportages bidouillés et propagandistes sans aucun recul ni analyse”
tout à fait, lamentable, choquant et en plus mensonger, prétendant que un arrêt de travail sur deux est abusif!
ça m’a tellement agacée que je l’ai décortiqué!
et dire que ce seront les mêmes, probablement qui autoriseront, ou non, les salariés malades à prendre la retraite plus tôt!
ça promet!
Une analyse de l’année dernière sur la manière dont ces chiffres sont “fabriqués”, “gonflés”: “Faux arrêts maladie : ce qui se cache derrière les chiffres“.
Et si vous avez encore de la force pour encaisser ces immondes saloperies, allez voir ces pages sur le cas d’un homme raconté pas son médecin: (3/3) “Arrêts de travail et Novlangue de la Sécu – La honte!“; (2/3) “J’avais les larmes aux yeux (Novlangue de la Sécu – suite)“; (1/3) “La Novlangue de la Securitate Sociale“.
Un extrait:
Trouvé ici au départ: Comment l’Assurance-Maladie vous ment… et le gouvernement avec….
Quelques chiffres pour avoir une idée des ordres de grandeur dont on parle et replacer les choses en perspective:
* fraude fiscale et au travail illégal: 15078 millions sur 752 milliards = 2%
– les plus importants en valeur étant les fraudes à l’impôt sur les sociétés (3020 millions) et à la TVA (2809 millions);
– les plus importants en pourcentage étant les fraudes aux droits d’enregistrement (18% du montant total) et à l’impôt sur les sociétés (7%).
* fraude à l’assurance maladie : 116 millions sur 148 milliards = 0,08%
Le montant de la fraude est déjà 100 fois moindre que ci-dessus et ne concerne que 8 sur 10000 du montant global au lieu de 200 sur 10000 ci-dessus. Mais ce n’est pas fini: il faut détailler pour retrouver les fraudes aux arrêts de travail:
1- 46,7 millions aux contrôles de la tarification à l’activité des hôpitaux et cliniques;
2- 11,3 millions à la mise sous accord préalable des médecins prescripteurs excessifs d’indemnités journalières (136 généralistes sur 54000 et 30 spécialistes sur 7400);
3- 7,5 millions aux contrôles des prescripteurs excessifs en matière d’utilisation de l’ordonnancier bizone;
4- 11 millions aux contrôles de la chirurgie esthétique;
5- 8,5 millions aux contrôles des traitements substitutifs aux opiacés;
6- 0,6 million aux contrôles des mégaconsommants;
7- 24 millions aux actions locales;
8- 6,6 millions aux autres contrôles;
Les arrêts de travail sont dans le (2) ce point concerne les médecins et peut-être dans le (7) et (8).
Mais si l’on se fie au rapport, le nombre de contrôles a augmenté mais aucun chiffre n’est annoncé! C’est dire la faible valeur qu’ils doivent représenter.
Si on suppose que les arrêts maladie rapportent 10 millions (ce dont je doute vu la remarque précédente), la fraude représente moins de 0,13%, les indemnités journalières s’élevant à 7498 millions pour 2007.
Dans le point du 5 mars 2009, on annonce des valeurs d’économie toutes théoriques au lieu de donner tout simplement le montant d’indemnités journalières effectivement économisée en 2008. C’est assez suspect… Comme la présentation qui est faite dans le rapport du 18 décembre 2008 où, pour gonfler les chiffres, on annonce des montants sur plusieurs années.
Encore plus beau: dans le Chiffres et repères 2007, page 23, on trouve que l’objectif pour les arrêts de travail était de 80 millions et que le réalisé est de 0!!!
Il faut évidemment lutter contre tous les types de fraudes mais l’effort fourni et la publicité faite devrait être plus ou moins proportionnés aux montants en jeu. Tout excès dans la communication ou l’acharnement est suspect à mon avis.
Sources :
* La fraude aux prélèvements obligatoires et son contrôle, Cour des Comptes, 15 février 2007
* Lutte contre les abus et les fraudes : résultats 2007 et programme 2008, Caisse Nationale d’Assurance Maladie, 6 décembre 2007
* Analyse des dépenses de prestations pour l’ensemble de l’année 2007, CNAM, 18 décembre 2008
* Chiffres et repères, édition 2007, CNAM, décembre 2008
* Contrôle et lutte contre les abus et la fraude: des sanctions toujours plus lourdes, CNAM, point d’information du 5 mars 2009
@merci MatNat pour toutes ces précisions et ces liens (c’est à cause d’eux que votre com était resté coincé)
“Il faut évidemment lutter contre tous les types de fraudes mais l’effort fourni et la publicité faite devrait être plus ou moins proportionnés aux montants en jeu. Tout excès dans la communication ou l’acharnement est suspect à mon avis.”
tout à fait,on sent une volonté d’infantilisation, de domination, de déstabilisation des travailleurs.
Ecoeurant, je n’ai jamais été contrôlée par un médecin, mais si c’était le cas, j’appellerai en direct le médecin traitant. Au nom de quoi ce mercenaire de la médecine qui ne me connait pas aurait un diplôme plus valide que l’autre ?
On peut être apparemment en forme et subir une dépression. Les médecins de la secu faisaient des contrôles pendant les heures de présence pour être sûrs qu’on ne travaille pas au noir.
Mais ceux-là n’ont qu’un but : remettre les gens au boulot puisqu’ils sont payés par l’employeur. Comment osent-ils salir le sens de leur métier à ce point ?
Ils ne roulent que pour l’argent. Sur la porte de mon médecin, il est écrit :”entrez avec votre carte Vitale dans la main”. Pourquoi pas un billet de banque ?
Bon, de mon côté, je suis chômeuse, mais de toutes façons, je laisse les gens non annoncés dehors, ce qui est mon droit : je suis chez moi, je commande et basta !!!
Baci à Céleste
Mensonges, mépris et provocation, de la part de ces affairistes de la santé à la santé morale chancelante, c’est bien mais pas suffisant puisqu’aucune révolution n’est en marche: Encore un petit effort, mesdames et messieurs les dénonciateurs de la fainéantise crasse du peuple, cet écoeurant ramassis vulgaire qui court après sa retraite peau-de-chagrin, comme cela est bas et vilain, j’en parlais avec mon concessionnaire de berlines allemandes ce matin!
Pour ma part, je n’oublierai personne au jour des comptes et les nuisibles véritables auront du souci à se faire.
@coucou geno 🙂
oui, c’est franchement écœurant!
Ce n’est pas étonnant qu’il ait autant de suicides au travail, tout ce qui relève de la dépression ne peut absolument pas être évalué en 5 minutes.
baci à toi
@bonsoir Cyclomal
Affairistes de la santé, bien dit!
Au début de l’adolescence je lisais avec passion A.J. Cronin, je me souviens particulièrement des “Années d’illusion”, l’histoire d’un jeune homme qui voulait devenir médecin des pauvres et j’ai longtemps eu une image magnifiée des médecins.
Ah ! Cronin, toute une époque ! Bon, les médecins ne sont pas mes amis, la plupart ne travaillent que par routine, bobo là = tel médicament sans même rechercher les causes. Et pourtant je pense être très claire, c’est moi qui dois leur dire où chercher.
Et leur égo hypertrophié, chacun veut défaire ce qu’a fait le précédent, un peu comme un chien marque les arbres du quartier… non, je n’ai pas un respect débordant pour cette caste.
Ecrire, c’est bien mais c’est encore mieux quand on connaît le sujet dont on parle !!! Par ailleurs, moi je ne me cache pas derrière l’anonymat : je suis celle qui a pris la parole sur Antenne 2, et je sais de quoi je parle.
Si ma société tient depuis 22 ans, c’est justement parce que mes médecins ont l’objectivité nécessaire pour faire ce travail. Vous ignorez sans doute que les salariés que nous sommes amenés à contrôler sont une population très marginale et non représentative du monde du travail dans sa globalité. L’ensemble des employeurs est convaincu que leur salarié triche et pourtant nous confirmons la justification de leur arrêt dans 53 % des cas. Je fais partie de ces gens qui souhaitent que notre système social perdure alors qu’il est en train de s’écrouler lamentablement. Oh bien sûr, ce n’est pas à cause des fraudes à la maladie mais, il y participe. Je sais ce qu’est la maladie, la vraie, j’en ai souffert et je veux que les gens malades continuent à pouvoir se soigner. Ce que je ne supporte pas par contre ce sont les salariés qui pervertissent notre système aux dépens la plupart du temps de leurs collègues de travail qui sont aujourd’hui les vrais demandeurs des contrôles.
La vérité c’est qu’une frange de travailleurs, certes minoritaires, utilise notre système pour en tirer des avantages personnels sans état d’âme. Et pourquoi se priveraient-ils ? la France est le seul pays à payer un salaire identique à un salarié malade et à un salarié au travail (pendant un laps de temps très connu des tricheurs). Et d’ailleurs vous le savez très bien car nous connaissons tous autour de nous des gens fiers de nous informer qu’ils ont pris une semaine (ou souvent bien plus) de maladie pour… aller à la chasse, faire les foins, terminer leur maison, déménager, prendre les vacances avec les enfants, partir en vacances, aller voir leur copine… ou simplement ne plus voir la tête de leur patron.
Qui fait leur boulot pendant ce temps, ceux qui restent. Et vous trouvez cela juste ? Alors vous êtes un hypocrite (si moi je n’ai rien dans le citron) qui cherche à tirer de faits réels et non discutables des conclusions politisées à but démagogique. Sachez que nous intervenons tout autant pour le petit boulanger du coin ou la boîte de 20 salariés (qui est mise en danger par un fort absentéisme) que pour les sociétés de taille plus importante. Assez de langue de bois,parlons franc. La France est la spécialiste du râleur et du tricheur car il y a gros à gagner.
Autre chose, ce n’est pas 100 € mais 50 € que les médecins touchent et ce n’est pas du vol car il y a des temps de déplacement. Le contrôle médical est une spécialité comme une autre où des experts, des sdpécialistes et des généralistes interviennent.
Enfin oui, il y a près d’un arrêt frauduleux sur 2, et voici les statistiques depuis 20 ans : 53 % d’arrêts médicalement justifiés, 30 à 33 % d’absents (souvent partis en vacances, de surcroît à l’étranger) pendant les heures de présence obligatoire au domicile, 5 à 7 % d’arrêts non médicalement jsutifiés (seulement), 6 % d’adresse non trouvables (ce sont des gens qui se cachent volontairement pour la plupart : monsieur habitant chez une dame qui touche des indemnités pour femme seule et qui ne veut pas mettre son nom sur la boîte aux lettres ou l’interphone, par exemple) et 1 % de refus de contrôles.
Alors arrêtez de polémiquer, de feindre d’ignorer que notre système génère des effets pervers et que sans notre intervention il y aurait des conséquences graves pour les entreprise comme pour les salariés qui y bossent.
Pour terminer je tiens à préciser que nous sommes dans le plus grand respect de l’homme, certifiés Made In Respect. J’ai créé par ailleurs un département Medicat Prevention qui a pour but de mettre en place des politiques de prévention de l’absentéisme par l’étude des causes profondes de cet absentéisme et la mise en place d’ateliers destinés à améliorer les conditions de travail des salariés, et ce dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises et dans un but de Santé au travail.
Michèle Laporte, créatrice et directrice de MEDICAT-PARTNER
http://www.medicat-partner.fr
@Michèle Laporte
Tout d’abord je suis désolée, votre commentaire était coincé dans les limbes, ce n’était pas de mon fait et je l’ai libéré dès que je l’ai découvert.
Ensuite je vous remercie d’avoir pris le temps de réagir à mon billet.
Une précision pour continuer, même si j’écris, par jeu, sous un pseudo, je ne suis pas anonyme, mon identité est affichée à plusieurs reprises sur ce blog.
En ce qui concerne le sujet abordé, j’ai écrit en fonction de ce que j’avais vu et entendu dans le reportage du journal de FR2 et j’ai fait des recherches sur Internet, les sources étant citées en fin de l’article.
Dans la mesure où votre société a été mentionnée dans le journal télévisé il me semble normal que le public puisse réagir, commenter ou critiquer.
Et, pour la téléspectatrice lambda que je suis, le reportage était choquant.
“Si ma société tient depuis 22 ans, c’est justement parce que mes médecins ont l’objectivité nécessaire pour faire ce travail”
Ce n’est pas l’opinion du CSMF, comme l’a exprimé Michel Combier. Je ne suis effectivement pas spécialiste de l’argument mais lui, oui!
En ce qui me concerne, une certitude, les médecins doivent être au service des malades et totalement indépendants des employeurs comme de l’Etat.
Sinon, c’est la porte ouverte à tous les abus.
D’ailleurs, le serment de l’ordre des médecins ne dit pas autre chose.
“Vous ignorez sans doute que les salariés que nous sommes amenés à contrôler sont une population très marginale et non représentative du monde du travail dans sa globalité.”
Alors s’il ne s’agit que d’une population marginale, à quoi bon en faire un sujet dans un journal télévisé, à une heure de grande écoute, si ce n’est pour laisser à penser aux téléspectateurs que la pratique est courante et par là, jeter le discrédit sur l’ensemble des travailleurs?
Manipulation de l’opinion? Désinformation?
“L’ensemble des employeurs est convaincu que leur salarié triche et pourtant nous confirmons la justification de leur arrêt dans 53 % des cas. ”
L’ensemble des employeurs ferait bien de se souvenir que sans employés il n’est rien au lieu de profiter des difficultés économiques et sociales actuelles pour exploiter ses salariés, les mépriser et les soupçonner de fraude!
Vous justifiez dans 53% des cas, donc vous confirmez dans 47%, c’est énorme!
“Je fais partie de ces gens qui souhaitent que notre système social perdure alors qu’il est en train de s’écrouler lamentablement. Oh bien sûr, ce n’est pas à cause des fraudes à la maladie mais, il y participe.”
D’accord sur ce constat.
“Ce que je ne supporte pas par contre ce sont les salariés qui pervertissent notre système aux dépens la plupart du temps de leurs collègues de travail qui sont aujourd’hui les vrais demandeurs des contrôles.”
Vous soulignez quelque chose d’important et de parfaitement affligeant: la division des travailleurs.
Dans un système professionnel pervers, en vogue ces derniers temps et qui créé des conditions de travail très difficiles à supporter psychologiquement ( voir la dramatique augmentation du taux de suicides en entreprise), la solidarité n’a plus cours et le harcèlement prolifère. C’est la lutte à tous les étages et tous les coups sont permis.
Pour la gauchiste que je suis (vous l’aviez sûrement compris ;-), c’est désastreux! La division des salariés ne peut profiter qu’aux patrons! Lesquels patrons qui, lorsqu’ils sont avides (ils ne le sont pas tous heureusement même si le système les pousse à l’être), peuvent entretenir chez leurs employés un perpétuel sentiment de peur . User de l’insécurité pour contrôler le personnel.
“Et d’ailleurs vous le savez très bien car nous connaissons tous autour de nous des gens fiers de nous informer qu’ils ont pris une semaine (ou souvent bien plus) de maladie pour… aller à la chasse, faire les foins, terminer leur maison, déménager, prendre les vacances avec les enfants, partir en vacances, aller voir leur copine… ou simplement ne plus voir la tête de leur patron.”
En toute franchise, non, plus maintenant. Il y a vingt ans, trente ans, oui, plus facilement mais aujourd’hui, c’est rarissime.
Par contre, je connais des gens qui ne prennent pas d’arrêt maladie, même quand ils en auraient besoin.
J’ai rédigé il y a peu un billet à ce sujet:
https://www.celestissima.org/de-la-resignation-a-lesclavage/
La personne dont je parle ne s’arrête jamais. Je l’ai déjà vue travailler en grelotant de fièvre.
Un autre exemple, je pourrais vous en donner des dizaines, la caissière du supermarché où j’ai fait mes courses hier. Mère célibataire d’un enfant de 5 ans, elle me dit qu’elle travaillera le 11 novembre et que ce sera compliqué. Elle tousse, elle a mal à la tête et les yeux fiévreux mais pas question de s’arrêter.
Et, parfois (souvent malheureusement), celles et ceux qui supportent tout pour ne pas perdre leur emploi craquent. Ils deviennent dépressifs, ne peuvent travailler.
Comment évaluez-vous alors, en dix minutes, si leur arrêt de travail est ou non justifié?
“Qui fait leur boulot pendant ce temps, ceux qui restent. Et vous trouvez cela juste ?”
Bien sûr que non!
Je déplore que les personnes en arrêt de maladie ne soient pas remplacées!
ça devrait-être automatique, évident!
Au point de chômage où nous en sommes, il est hallucinant qu’un système de remplacement des salariés malades, efficace et ne lésant personne, ne soit pas en place.
“Alors vous êtes un hypocrite (si moi je n’ai rien dans le citron) qui cherche à tirer de faits réels et non discutables des conclusions politisées à but démagogique”
Vous savez, pour ce qui est de la démagogie, j’écris à titre personnel, je n’ai pas le souci de représenter qui que ce soit. Par contre mon billet à été largement repris ce qui tend à prouver que mes idées sont partagées.
Je n’ai pas écrit que vous n’aviez rien dans le citron, je me demandais ce que vous y aviez, c’est différent!
Car, sincèrement, pour moi, créer une société comme la vôtre, c’est incompréhensible. Même après avoir lu votre commentaire.
“Autre chose, ce n’est pas 100 € mais 50 € que les médecins touchent et ce n’est pas du vol car il y a des temps de déplacement. ”
Je ne l’ai pas inventé, c’était dit par la journaliste et j’en ai trouvé confirmation sur Internet, dans certaines sociétés, le tarif est même plus élevé.
“Alors arrêtez de polémiquer, de feindre d’ignorer que notre système génère des effets pervers et que sans notre intervention il y aurait des conséquences graves pour les entreprise comme pour les salariés qui y bossent.”
Encore une fois dans la mesure où vous exposez publiquement votre société et vos méthodes de travail, libre à chacun de réagir!
Notre système ne génère pas des effets pervers, il est pervers!
C’est contre le système que je lutte, à ma façon, avec mes moyens et votre entreprise contribue à sa perversité c’est pourquoi j’ai écrit ce billet.
“Pour terminer je tiens à préciser que nous sommes dans le plus grand respect de l’homme, certifiés Made In Respect. J’ai créé par ailleurs un département Medicat Prevention qui a pour but de mettre en place des politiques de prévention de l’absentéisme par l’étude des causes profondes de cet absentéisme et la mise en place d’ateliers destinés à améliorer les conditions de travail des salariés, et ce dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises et dans un but de Santé au travail.”
Et bien bravo, je suis enchantée de l’apprendre, moi je ne ferais que ça, de la prévention et de l’aide!
Voili voilou, merci encore, je suis sincère, d’avoir commenté mon billet. Nos points de vue sont totalement divergents mais nous avons pu, l’une et l’autre les exprimer.
Débattre, c’est toujours bien!
“la France est le seul pays à payer un salaire identique à un salarié malade et à un salarié au travail (pendant un laps de temps très connu des tricheurs)”
C’est faux ! D’une part, cela dépend de la convention collective et de l’ancienneté du salarié, d’autre part, pour avoir été salariée de nombreuses années en Allemagne, je vous assure que le salaire reste identique en cas de maladie, accident ou arrêt maternité.
Que cette dame défende son beefsteack est compréhensible, mais ce genre de désinformation me hérisse le poil.
“Par contre, je connais des gens qui ne prennent pas d’arrêt maladie, même quand ils en auraient besoin.” à rapprocher de “mettre en place des politiques de prévention de l’absentéisme par l’étude des causes profondes de cet absentéisme”
En voilà, une bonne idée!
Mme Laporte et sa compagnie seraient bien inspirées de contrôler non pas seulement “une population très marginale et non représentative du monde du travail” (pour ensuite appliquer une règle de trois à l’ensemble des salariés et faire croire que tous les arrêts maladie sont dans le même sac; allez lire le pointeur “Faux arrêts maladie…” que j’ai posté ci-dessus) mais l’ensemble des salariés au travail pour vérifier qu’ils sont bien en état de travailler ce jour-là…
Ah mais c’est ballot, il y a déjà une médecine du travail à laquelle le gouvernement et le patronat rognent les moyens et le champ d’action (leurs dernières manoeuvres ont été retoquées par le Conseil constitutionnel mais ne doutons pas qu’ils reviendront à la charge bientôt).
Tout à fait, d’autant plus que les médecins du travail connaissent en général très bien le domaine d’activité avec les spécificités des métiers, la pénibilité, les nuisances etc
Rien à voir avec ces mercenaires qui en cinq minutes, sans rien savoir du passé médical du patient ou de son métier se permettent de renvoyer au travail des gens qui souffrent.
Ils ont des quotas ou quoi ?
Question : qui est le vautour tournant autour des carcasses des malades ? Qui est le profiteur de système, et ça parle d’éthique, ahaha !
Renier à ce point son serment est pitoyable. Pour faire le flic sanitaire et revenir pointer les forçats chez son employeur…
Bonjour, je connais un peu le problème, ayant eu maille à partir avec les zélés auxiliaires du patronat.
suite à accident du travail, j’ai eu un de ces valeureux toubib (je ne sais pas si la dénomination de docteur est bien appropriée),qui m’a ausculté
J’avais une hernie discale avec un blocage du nerf sciatique,et cet abruti, ne trouve pas mieux que de me relever brutalement la jambe à la vertical, (j’étais allongé)bilan des opérations, je suis reparti en me trainant,et deux mois de soins intensifs de mieux.Le même quelques années plus tard suite à un autre accident du travail, avant bras droit presque entièrement sectionné et greffe du nerf radial, m’examine très docte et conclu que je n’avais rien, jusqu’à ce que je lui fasse remarquer qu’il m’avait regardé le bras gauche, et qu’il était bien mentionné que c’était le bras droit qui avait été accidenté. Ce sont des couillons comme celui ci qui se permettent d’infirmer des confrères qui eux soignent des malades et ne sont pas à la solde des patrons ou de la direction de la SS qui elle ne se grattent pas pour aller en congrès aux, Maldives ou autres petits paradis, je sais de quoi je parle, ayant le père d’une amie, directeur dans cet organisme
@merci beaucoup, Régis, pour ce témoignage!
Oui enfin bof, c’est la télé… pas plus réalité que l’inénarrable “qui veut épouser mon fils ?”… et qui a le temps de regarder le JT de Fr 2 ? (hormis ceux qui sont en congé de maladie, à la retraite ou au chômage !)
Pour se prosterné aussi puissamment devant la racaille patronale, et insulter de cette manière les salariés, il faut vraiment être une sous-race. En réalité ce ne sont que des petits bourgeois, qui s’enrichisse sur la violence psychologie et physique que subisse les travailleurs souvent pauvre, car ils savent très bien que la souffrance au travail et un fonds de commerce qui porte. La fin des barrières douanières, l’euro, et surtout le libre-échange qui a mis en compétition de tout le monde avec tout le monde, fait que les politiques n’ont plus de pouvoir sur le patronat tant qu’il ne reviendront pas sur certaine de s’est mesures. Ne pouvant donc plus rien imposer au MEDEF (la racaille patronale) les politiques ont donc créée la fausse lutte sur la souffrance au travail et parallèlement fermer les yeux sur des sociétés qui suent la collaboration a la racaille patronale. Les médecins généralistes qui eut ce nourrissent dans leurs, et donc dans celle de MEDEF, transpirent eut aussi comme des ports tellement ils n’ont pas la conscience tranquille quand ils vont sonner a la porte d’un salarier en arrêt de travail. Certaine leurs donne le non de médecin flic. Un flic c’est un policier qui a à faire a des voyous souvent dangereux. Pour moi le surnom de médecins flic ne reflète pas le profil du médecin control, je dirais plutôt médecins sous race, ou sous t’appète, ou sous homme, car ce travail et un travail de soumis, ou de vielle pute qui font le trottoir dont Médicat-Partner sont leurs macros.