Chaque année, 50 millions de femmes accouchent sans aucune assistance médicale.
350 000 d’entre elles n’y survivent pas.
8,8 millions d’enfants meurent, dans des souffrances horribles, avant d’avoir 5 ans dont 41% pendant leur premier et unique mois.
99% de ces morts surviennent dans des pays en voie de développement.
Ce sont les chiffres du rapport annuel de Save the Children.
Dans les pays où les populations sont les plus démunies (Afghanistan, Niger, Tchad, Guinée Bissau, Yémen, République Démocratique du Congo, Mali, Soudan, Erythrée, Guinée Equatoriale) survivre est le fait du hasard.
Une femme sur 23 meurt durant la grossesse ou des conséquences de l’accouchement. Au Niger c’est 1 femme sur 7 et, à titre de comparaison en Italie, 1 femme sur 26 000.
Un enfant sur 6 n’atteint pas 5 ans.
Plus d’un mineur sur 3 souffre de malnutrition
1 enfant sur 5 n’est pas scolarisé.
En moyenne, une femme est allée 5 ans à l’école.
9 mères sur 10 ont de fortes possibilités de voir mourir un de leurs enfants
Dans les pays qui sont en tête du classement (Norvège, Australie, Islande, Suède, Danemark, Nouvelle Zélande, Finlande, Pays Bas, Belgique, Allemagne) les choses, sont, sans surprise, radicalement différentes.
Si l’on compare les conditions de vie et de mort des Norvégiennes et les Afghanes :
Les premières étudient environ 18 ans et ont une espérance de vie de 83 ans
82% d’entre elles utilisent la contraception
Une Norvégienne sur 132 perdra un enfant avant qu’il ait 5ans
Les secondes vont à l’école pendant 4ans.
Leur espérance de vie est de 44ans
Toutes les Afghanes risquent de voir périr leur enfant en bas âge.
Une fatalité ?
Non, bien sûr.
On estime que 250.000 femmes et 5.5 millions d’enfants qui meurent claque jour pourraient être sauvés grâce à des mesures simples et peu coûteuses : assistance pendant l’accouchement, vaccin, traitements contre la pneumonie, la diarrhée et la malaria
« La formation et l’emploi à grande échelle d’opérateurs sanitaires, particulièrement d’opératrices, pourrait sans aucun doute, réduire le nombre de décès » explique Francesco Aureli, responsable italien de Save the Children qui préconise l’emploi et la formation d’un personnel paramédical à même de se rendre dans les maisons isolées des zones rurales afin d’enseigner aux mères de simples mesures d’hygiène, des soins élémentaires, de leur expliquer les symptômes des maladies les plus meurtrières et de leur fournir les médicaments nécessaires.
Alors que des milliards de d’euros et de dollars tournoient follement, destinés à enrichir les banquiers et les spéculateurs, à engraisser les gouvernants, à acheter des armes, à confisquer les ressources de la planète, des femmes meurent en donnant la vie à de fragiles bébés que la mort traque à tout instant.
“C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches.”
Victor Hugo
7 commentaires sur “De la vie à la mort parfois il n’y a qu’un souffle”
Merci de nous rappeler quelques fondamentaux du vrai prix de nos …conforts.
Ainsi que le poids de nos impuissances.
@salut Patrick 🙂
Oui, curieusement les rapports de ce genre ne font pas la une des journaux…pourtant…
En France même, la mortalité maternelle (liée à l’accouchement) est DEUX fois plus élevée chez les femmes de nationalité étrangère (14.9 pour 100 000 naissances contre 6.8).
Le “Comité national d’experts sur la mortalité maternelle”, créé en 1995 dans le cadre d’un plan périnatalité destiné à réduire la mortalité maternelle estime que dans 78% des cas les soins étaient “non optimaux” contre 57% de soins non optimaux chez les femmes de nationalité française.
56% des décès ont été jugés évitables contre 45% chez les femmes de nationalité française.
Source: la revue Prescrire du mois de Mars.
@jardin
malheureusement ça ne m’étonne absolument pas!
médecine à deux vitesses!
D’ailleurs, la France n’est pas parmi les dix premiers pays du classement!
Médecine à deux vitesses ? Pire : médecine à deux chemins (propos empirique).
Priorité des budgets…
Et l’on voit notre gouvernement faire la morale à la Grèce (et aux Français qui vont devoir se serrer la ceinture, mais il ne s’agit en aucun cas d’une “politique de rigueur” !) dans le même temps où il s’apprêtait à lui vendre six frégates “multimissions” (“Le Canard enchainé” du 5 mai) pour la somme de 2,5 milliards d’euros, sans compter les 40 à 45 Rafale escomptés par Dassault.
Hélas, tout cela est tombé à l’eau.
La Grèce, surarmée, sauf sur le plan financier, est la proie des agences de notation et des banques. L’Etat sarkozyste suit et le FMI impose ses mesures de restrictions au peuple grec, en contrepartie d’une aide qui rapportera quelques centaines de millions d’euros à la France : le malheur des uns…
DSK se donne ainsi une stature de grand manitou mondial qui lui servira, croit-il, à sa candidature aux élections présidentielles de 2012.
Alors, la natalité, dans tout ça : il faudrait aussi se mettre la ceinture ou le préservatif !
Merci Celeste, tu rappelles un fait bien connu, mais chiffres à l’appui. Ne jamais oublier le prix de vie, mais aussi de notre confort quotidien, sur le dos d’autres pays qui eux n’ont pas “d’autres” pour.