C’est aujourd’hui que le fameux décret 133, dit aussi décret Gelmini, du nom de la ministre de l’instruction, doit être validé par le Sénat afin de devenir une loi.
Hier plusieurs dizaines de milliers d’étudiants et de professeurs ont fait un sit-in devant le Palazzo Madama, siège du Sénat. Quelques échauffourées contre les policiers ont eu lieu.
Jusque tard dans la nuit ils ont occupé l’espace et crié des slogans.
Ils avaient d’abord parcouru les rues de Rome en un long cortège qui s’est scindé en deux quand les étudiants du « Blocco Studentesco » en ont pris la tête.
Le Blocco Studentesco est un mouvement d’extrême droite, ouvertement Mussolinien. La lecture de son site et la vision de leur vidéo fait froid dans le dos.
S’étant de lui même associé à cette lutte contre le décret il est très présent dans de nombreuses universités et lycées. Hier, lorsque dans le cortège romain ses représentants ont entonné « Duce duce » les autres participants se sont dissociés et ont changé de parcours.
A l’intérieur du Sénat, dans une ambiance électrique, ponctuée par les cris des manifestants, les amendements proposés par l’opposition ont été refusés les uns après les autres;
Puis la séance a été suspendue.
De nombreuses actions ont été menées dans les villes italiennes. A Bologne ce fut une fiaccolata (retraite aux flambeaux), ailleurs des leçons sur la place et à Rome, devant le Rectorat de l’Université La Sapienza, des étudiants et des chercheurs en psychologie se sont mis en sous-vêtements pour protester contre qui « déshabille la recherche ».
Le vote doit avoir lieu ce matin et les manifestants sont déjà au rendez-vous.
Demain, jeudi, une grève de tous les enseignants devrait exprimer un mécontentement général. Organisée par les principaux syndicats (Cgil, Cisl, Uil, Snals et Gilda) elle sera certainement très suivie et une grande (espérons-le) manifestation est prévue à Rome.
« Pffffff…a dit Berlusconi, il y a eu une vaste campagne de désinformation et on a dit d’énormes mensonges sur des modifications qui relèvent du simple bon sens ».
En attendant les étudiants crient haut et fort “Non è che l’inizio” (Ce n’est qu’un début).
On a très envie de les croire !
Mise à jour, mercredi soir:
– ça y est le décret est devenu loi, les deux partis d’opposition présents à la Chambre des Députés et au Sénat, le PD et Italia dei Valori, ont demandé un référendum
– à Rome, Piazza Navona, les étudiants ont été agressés par des jeunes d’extrême droite appartenant au mouvement “Blocco Studentesco”. la Police est intervenue et a procédé à des arrestations.
– “la récréation est finie” a déclaré un élu de la Lega
5 commentaires sur ““Non è che l’inizio” (Ce n’est qu’un début)”
Très envie oui.
A méditer
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=10747
@Yelrah
merci pour lien, l’article est excellent, très bien documenté, j’approuve tout ce qui est écrit.
Cossiga est une vieille fripouille, proche de la mafia mais qui ne s’est jamais fait épinglé.
il bénéficie au contraire de beaucoup d’honneurs
Berluconi est-il pire que Sarko ? En tout cas, les Italiens me semblent beaucoup plus remontés contre leur président que les Français devant le leur. Je pense malgré tout qu’en France, sous le calme apparent, la situation devient explosive.
Je reviendrai lire la suite
A bientôt, celestissima !
la politique ne se fait pas dans la rue, trouvaille rafarinesque que les ministres de l’Education nationale ressortent allègrement ici, dans notre pays frère de l’Italie – et que les parents défilent avec les professeurs ne les gènent pas, ils pensent à tous ceux qui ne le font pas et sont donc (forcément) en accord avec la politique suivie