Lundi, premier rendez-vous avec les élèves.
Les cours auront lieu tous les jours de 17 heures 30 à 19 heures 30, dans une école privée hindoue, la Swami Pranvanand School.
Si les informations données par Ali Murad il y a deux jours sont toujours valables, je ne devrais pas avoir d’élèves. Fabio, si. Ce qui est bien dommage car alors que, depuis Bologne, je trimballe dans ma valise un livre de grammaire française pour débutants, lui, persuadé que l’italien n’aurait pas de succès, n’a pas la moindre fiche à disposition.
Il improvisera, ce qui n’est pas si facile car il s’agira d’expliquer l’italien en anglais à des gens qui ne maitrisent pas forcément cette langue mais parlent hindi.
On a beau savoir que l’hindi est une langue indo européenne ça ne la rend pas pour autant compréhensible. Notre lexique actuel se limite à deux mots : pani (eau) et pedal (marcher) que nous rétorquons systématiquement et en rigolant aux innombrables chauffeurs de rick-shaws qui nous pourchassent dans la rue de Khajuraho. Nous connaissons aussi des titres de films : Kabhi kushi kabhi gham (parfois on rit parfois on pleure), Hum Tum (toi, moi) et Kuch kuch hota hai (Il se passe quelque chose).
Ce qui bien sûr n’est pas suffisant pour mener une conversation.
A l’heure dite un groupe d’hommes nous attend devant l’école. Guruji et Ali Murad sont venus nous apporter leur soutien. Ana est toute excitée, normal c’est son projet, Fabio espère que tout compte fait les aspirants italianistes auront changé d’avis et moi que finalement quelque original aura décidé d’étudier le français. Aurai-je un élan patriotique ? Non, mais l’expérience m’amuse et si je n’ai pas d’élèves nous nous partagerons ceux de Fabio, je devrais donc moi aussi improviser en italien !
Surprise surprise, en deux jours tout a changé : Ana a dix candidats pour l’espagnol, Fabio quatre et moi deux pour le français.
Ouf, l’honneur est sauf !
Après un petit discours général qu’Ana exécute en hindi nous nous répartissons dans les classes pour faire plus ample connaissance.
Un de mes élèves est guide touristique. Actuellement il travaille seulement en hindi et aimerait se diversifier. Il s’appelle Israel Khan.
L’autre, Rajeev Shukla possède un petit restaurant et a déjà appris un peu de français l’année dernière à Delhi.
Nous papotons laborieusement, leur anglais est loin d’être académique et surtout, il est très différent du mien.
Puis j’écris l’alphabet et commence articuler les sons ce qui me permet de mesurer à quel point la tâche sera ardue.
Le « u » accroche sérieusement, sans parler des nasales qui ne font pas partie de la sonorité de l’hindi.
Bref, une heure plus tard nous nous retrouvons tous les trois sur la terrasse de l’école, contents, certes, mais épuisés.
Et dire que l’on nous croit en vacances !
à suivre…
2 commentaires sur “Khajuraho : l’école de langues, le lancement”
de l’avantage de parler mal l’anglais – cela facilite la compréhension du mauvais anglais des autres.
en tout cas ça marchait comme ça dans ma jeunesse lors des ribotes (très convenables malgré l’ivresse des jeunes officiers anglais) sur les bateaux “NATO” avec les italiens
Bonjour,
Ana vient de me donner l’adresse de cotre site et je voulais juste vous souhaiter bonne chance dans votre projet. Alors, MERDE!!!!