Ils sont tous les deux des enfants de Namaste. John depuis le début. Quand Valeria a décidé de monter l’association et a créé la première family house il en est devenu l’un des occupants. Sa mère est morte quand il était petit. Son père s’est mis à boire, puis il est parti . Les grands-parents étant trop pauvres pour le garder avec eux, John a été placé dans un orphelinat.
Sunitha est arrivée plus tard, à l’adolescence. Son histoire ressemble tristement à celle de John. A la mort de sa mère, son père a sombré dans l’alcoolisme et a abandonné les enfants.
Aujourd’hui John et Sunitha travaillent tous les deux pour Namaste, lui comme social worker, elle à l’accueil et ils partagent le même bureau.
Ce n’est pas un mariage arrangé. Parmi tous les Namaste boys, Sunitha, fine mouche, a choisi John, transi d’amour pour elle, gentil, calme et sérieux. Elle, elle aime les churidars colorés et avoir les ongles impeccablement vernis. Au bureau, tous s’accordent à dire que c’est elle qui portera la culotte car elle n’a pas pour habitude de laisser qui que ce soit marcher sur ses jolis petits pieds.
Pour l’occasion tout le staff de l’association a été invité. Les chefs et les « social worker », la cuisinière et les couturières, les « house keeper » et les occupantes de la casa delle mamme, les ouvrières de l’atelier de fabrication de cahiers, la comptable et la femme de ménage.
Les enfants ne seront pas de la fête, car c’est vendredi et ils vont à l’école.
Comme le mariage n’a pas lieu sur place mais à Pozhiyoor, la ville où habite la famille de Sunitha, tout près de la frontière avec le Tamil Nadu, et que nous sommes une quarantaine, tous les véhicules de Namaste sont réquisitionnés : le grand bus de 25 places, le petit de 7 et l’Ambassador.
Dès 9 heures les premiers convives commencent à affluer au siège de l’association, les femmes portent d’élégants saris. Valeria et moi aussi, grâce à l’aide diligente de Sasikala car, pour nous, mettre un sari n’est pas chose aisée, l’opération requière une technique affirmée.
Soudain, cinq minutes avant de partir un des chefs s’avise que le grand bus n’a pas d’autorisation pour se rendre au Tamil Nadu et il se trouve que, suite à quelque bizarrerie administrative, Pozhiyoor, bien qu’étant sur le territoire keralais, est du mauvais côté du check point, c’est-à-dire du côté tamil.
Valeria, qui déjà grommelle contre son sari (moi par contre j’adore, j’ai l’impression d’interpréter un rôle), enjoint aux chefs de louer au plus vite un autre véhicule.
Finalement, nous embarquons à quelques uns dans le petit bus, les autres attendront le grand, et en route pour Pozhiyoor !
Sur la porte de Namaste est accrochée une pancarte : fermé pour cause de mariage, ouverture à 4 heures.
A suivre…
5 commentaires sur “Le mariage de John et Sunitha (1)”
tantissimi auguri a John e Sunitha!!!!!!!! 🙂
Bonsoir,
Tous mes voeux de bonheur à Jhon et Sunitha!
Belle histoire .
Jolies photos, ça me fait penser à la rue du faubourg Saint-Denis…
@merci pour eux 🙂