Je fus, ce weekend, conviée à un séminaire de blogueurs. Je m’y suis rendue en compagnie de Fabio, un peu inquiet il est vrai de devoir passer deux jours en compagnie de la fine fleur de la blogosperme blogosphère intellectuelle de gauche dont chacun peut imaginer le sérieux.
Même si la pluie n’a pas jugé bon de cesser, ne serait-ce que trente secondes, de dégouliner bruyamment et sans complexe sur la demeure qui abritait cette première rencontre internationale, je peux aujourd’hui affirmer que cette réunion, tant par la haute tenue des échanges que par le comportement digne, modeste et studieux des participants, fut une totale réussite.
Les nombreux ateliers organisés au cours du séminaire ont rencontré un vif succès, chacun ayant à cœur d’apporter sa petite pierre à l’édifice.
Dès notre arrivée, nous étions conviés à participer à un atelier apéro qui donna lieu à de riches échanges culturels. En véritables gourmets nous pûmes savourer quelques gouttes de différents breuvages alcoolisés qui avaient parcouru, en train, voiture ou avion de longues distances pour parvenir jusqu’à nos verres. Petits vins de terroir, bières exotiques, eaux de vie savoureuses, cocktail de fruits légèrement agrémenté de rhum, la variété des boissons proposées enchanta les palais les plus délicats.
Alors que les derniers arrivants sacrifiaient au rituel de l’apéritif, un atelier cuisine permanent se mettait en branle sous la houlette éclairée d’une célèbre gastronome marseillaise. Des petites mains fraîches, agiles et silencieuses, rivalisèrent d’entrain pour trancher les légumes, touiller les sauces, ouvrir les paquets de pâtes, laver les salades, couper les melons, dégraisser les tabliers de sapeur et trancher la morue.
Dans la salle à manger l’atelier mettage de table battait son plein en alternance avec l’atelier goûtage de pinard.
La pause repas permit à de passionnantes discussions de fleurir aux quatre coins de la table.
A la nuit tombée, grisés par l’air frais du soir et les arômes parfumés de l’herbe automnale nous devisâmes longuement sur la terrasse. Au loin, les montagnes répercutaient l’écho de nos rires légers et de nos boutades.
Dès l’aube du samedi, à peine avalée une légère collation, les activités reprirent de plus de belle : épluchage de patates et de carottes, dégustation de produits vinicoles variés, pratique de la guitare, jeux de construction sous la direction de Martin et Alice.
L’après-midi, après un repas diététique à base d’aïoli et tandis que les plus recueillis d’entre nous se livraient à la méditation sur canapé, d’autres dressaient de leurs voix harmonieuses une véritable anthologie de la chanson francophone de qualité des cinquante dernières années : de « La rue de la tombe Issoire » à « La complainte d’un phoque en Alaska » en passant par « Le petit vin blanc », « L’homme à la moto », « Que je t’aime », une interminable succession d’œuvres musicales majeures.
Puis l’austérité des travaux culinaires fut égayée par quelques pas de danse au rythme de la voix de Moussu T.
Mitonnés avec amour des tabliers de sapeur panés vinrent apporter une note raffinée à un dîner à base d’anchoïade et d’humous.
Lors de l’ultime soirée quelques hommes de l’assemblée proposèrent d’enrichir le séminaire en pratiquant d’innocentes activités corporelles communes. L’un d’entre d’eux offrant de mettre à disposition un instrument d’une remarquable dimension. Après un débat animé mais néanmoins fort courtois, et malgré l’impossibilité d’arriver à un réel consensus il fut décidé, à titre purement expérimental, de débuter les exercices à moins le quart.
Malheureusement, à l’heure fatidique, les membres masculins durent essuyer une véritable débandade : l’un s’enfuit dans le jardin, d’autres se réfugièrent à la cuisine.
Quand ils réapparurent moins le quart était passé…
Un peu déroutée par cet échec, l’assemblée continua néanmoins courageusement à chercher des points d’entente pouvant donner lieu à une décision commune.
Finalement, peu avant deux heures du matin, une proposition téméraire fut soumise au vote : Olivier devait-il, oui ou non, interpréter à nouveau la gracieuse balade belge « Chef, un petit verre on a soif », œuvre du Grand Jojo, qui avait enchanté une partie de l’assistance lors de l’apéritif.
Et là, ô joie, toutes les mains se levèrent.
Fiers et heureux d’être parvenus à un accord sur un sujet essentiel, les participants se retirèrent peu à peu dans leurs cellules ou leurs tentes.
Mais hélas, les meilleures choses ont une fin. Dans la journée de dimanche chacun reprit la route, ravi de ces deux sereines journées de réflexion et emportant dans ses bagages les rires et les chants.
33 commentaires sur “Le Vazyblogstock, un weekend au sein de la blogosphère.”
Quel talent ! On croit réellement au sérieux de l’affaire !
c’est vrai qu’oser le tablier de sapeur, l’oumous et l’anchoiade en même temps c’était révolutionnaire et risqué.
Mais les participants étaient forts et joyeux, à coeur vaillant, rien d’impossible !
Extraordinaire ! Mince, j’aurais bien aimé y être 😉
Malgré la regrettable dissidence de l’atelier météo (je ne donne pas de noms ici, mais bon, ceux qui ont passé l’après-midi à encourager avec force vocalises cette manifestation de pure déstabilisation barométrique digne des sombres heures du régime ketchup-mayo, se reconnaîtrons) c’était parfait.
Et pis c’est pas pour critiquer l’esprit subversif de la dernière photo, mais les chaussettes dans les nu-pieds, franchement…
En effet ! Qu’il est bon de se ressourcer quelques jours à la montagne, loin du tumulte des villes et des contingences quotidiennes, en harmonie avec la nature, avec soi-même et avec le pinard aussi.
Trop forte Céleste ! t’as tout bien raconté : un témoignage de plus pour les RG.
Ah ben si j’avais su…
Et encore, sur la dernière photo il n’y a que les bouteilles… Vous vous rappelez de ces petites caisses en carton avec un robinet rigolo ? Il me semble bien qu’il y avait du vin dedans (si, je vous jure !)
@Patrick : tu sais ce qu’elles te disent les chaussettes en sandales ?
Monolecte, tu auras droit à ma reconnaissance éternelle et tes chaussettes roses me seront sacrées à l’avenir.
quitte à devoir devenir croyante pour être dans l’air du temps, je choisis l’Eglise du Grand Partage.
“Mes chaussettes sont tes chaussettes” dit le Croyant.
Ps : Pour l’atelier météo, si un gratteux n’était pas venu titiller le Brassens sous le nez des participantes, il n’y aurait pas eu dégradation du climat de méditation constructive.
T’as oublié le mélé : rien que ce truc ne pouvait qu’empêcher la tenue de l’atelier partouze. D’ailleurs faudrait envoyer la recette aux fondamentalistes chrétiens : en matière d’abstinence, ça fait des miracles!
Je ne voudrais pas jouer la grincheuse de service après cette pluie de commentaires très réussis et tous aussi drôles les uns que les autres sur un billet excellent mais, Agnès, sache que ça s’écrit “mélet”… Voilà pour l’atelier “orthographe des spécialités locales”…
Plat logique pour la mère d’un rugbyman
En sirotant un… demi !
Agnès, elle fait rien qu’à répéter quoi j’ai mis dans mon billet (sur les raisons de la non-tenue de la partouze, je veux dire) ! (mais moi j’avais été vérifier l’orthographe de mélet parce que je ne voulais pas me faire gronder par Fabienne…).
Quant aux chaussettes roses, j’ai une photo impérissable (avec les blanches du Il de Le Gabian aussi) qu’il faudra que j’aille mettre chez Swâmi…
Je découvre à peine ton texte, Céleste. Avec l’avalanche d’infos à gérer, je ne sais plus où regarder.
C’est bien tout comme si on y avait été à cette réunion virtuelle.
Hélas, toute cette histoire fait bien partie des phantasmes du blogueur solitaire.
Agapes, chansons à boire, partouzes: qui peut croire cela? Le pire, c’est la pluie – ce weekend, il a fait beau partout en France – et les chaussettes roses dans des sandales. Une faute de goût qu’on ne peut commettre que tranquille chez soi devant un clavier. Et encore!
@la Sardine : je “titille sous le nez”, moi ? meuuh non !
@Patrick : si. tu titilles, je maintiens.
@Traou : t’as des photos et tu le dis pas ?! Grrr
@Fabienne : ça c’est du tacle ! Yelrah a raison !
je confirme, dans les petites caisses en carton munies d’un robinet et communément nommées “cubis” (appellation dont la pertinence fut longuement commentée lors du séminaire), il y avait bien du vin…délicieux.
en bref on a super bien bouffé, bu, rigolé, chanté…
avec ou sans chaussettes!
Ça m’apprendra à filer mes chaussettes pour dépanner…
Tu files tes chaussettes ?
Oui, à ceux qui ont froid aux pieds!
Et à tous ceux qui n’ont pas froid aux yeux et qui ont le coeur sur la main …
@emcee
🙂
c’est bien comme ça que je la vois la sardine
j’ai déjà regardé ton album trois fois depuis ce matin, tendre, malicieux…j’adore
D’ou la célébre phrase résumant à elle seule le temps qui passe:
-Alors c’était beau le Mt St Michel?
-Oh Oui ! On a bien mangé!
moi aussi, pour sardine.
Oui, l’album restitue assez bien l’atmosphère que vous avez su créer.
J’attends avec impatience le film de Fabio. Ça va être un grand moment.
@ Dom, mais nous n’étions pas au Mont St Michel!
Ceci explique peut-être cela ;-D
Ah c’était pas le Mont St Michel ??? C’était donc ça !
Brillant résumé Céleste 🙂
Des bises
@Sardine toi, je sais pas mais les chaussettes de Gwen ne l’ont pas empêché d’être tout balade ! boi aussi d’ailleur…
boi aussi !
ma bauvre !
berci !
le plaisir est bour boi !
ça va mieux, merci à vous tous , z’étes trop gentils les gens, j’vais rougir 🙂
Moi je les achète toutes faites mes chaussettes…