« Les éditocrates font partie de nos vies. Ils sont un élément familier de notre environnement quotidien, comme les placards publicitaires sur les murs de nos rues, ou les platanes au bord de nos routes. Avec, cependant, cette différence de fond que les affiches et les platanes ne parlent pas. Les éditocrates, si. » (Sébastien Fontenelle)
Le ton est donné et il est à la fois drôle et juste.
Car pour parler, ils parlent, les dix éditocrates dont Mona Chollet, Olivier Cyran, Sébastien Fontenelle et Mathias Reymond ont suivi les trajectoires, analysé les volte-face, disséqué les écrits, décrypté les déclarations.
L’omniprésence de leurs voix dans les médias n’est due ni à la pertinence de leurs analyses, ni à leur aptitude à cerner la vérité, avec laquelle au contraire ils s’autorisent des libertés, pas davantage à la permanence de leurs opinions, ces girouettes pontifiantes en changent au gré des gouvernements, mais à un indéfectible conformisme intellectuel allié à une remarquable capacité à claironner haut et fort qu’ils sont des trublions, des iconoclastes, des résistants, le tout servi par d’innombrables renvois d’ascenseurs.
Prêcher le faux pour masquer le vrai mais toujours dans le respect servile du marché dont ils sont les serviteurs zélés.
« L’avantage, quand on est du côté du manche, c’est qu’on peut faire et refaire indéfiniment la preuve de son incompétence et de sa malhonnêteté, sans jamais devoir en subir les conséquences » (Mona Chollet)
De l’inamovible gominé Alain Duhamel, à Philippe Val, le « Torquemada de Radio France », en passant par « l’audacieux touche à tout » BHL, le sautillant Christophe Barbier, capable de se lamenter « d’un débat public accaparé par le sort des exclus du système », Jacques Attali « l’insubmersible imposteur », Alexandre Adler, fan de George.W. Bush, Laurent Joffrin « de gauche mais de droite », Jacques Marseille, défenseur des riches, Nicolas « le capitalisme est une émancipation » Baverez et Ivan Rioufol le croisé binaire, pourfendeur « du totalitarisme bourgeonnant » né de ses phobies malsaines, dix portraits décapants, hilarants, essentiels pour qui ne supporte plus d’être traité comme une oie que l’on peut indéfiniment gaver d’une bouillie nauséabonde dans laquelle la pensée se décompose.
Ces prescripteurs d’opinion vous agacent déjà ?
En refermant le livre vous n’aurez qu’une envie, les éviter.
« Les Editocrates, ou comment parler de (presque) tout en racontant (vraiment) n’importe quoi », un bien jolivre comme on aimerait en lire plus souvent.
Noël est à nos portes, pensez à vos amis!
“Vous les connaissez bien, leur visage et leur voix vous sont familiers.
Ils signent tous les jours un éditorial dans la presse écrite ; ils livrent une chronique chaque matin sur une antenne de radio ; ils occupent les plateaux des grandes – et des petites – chaînes de télévision ; chaque année, voire plusieurs fois par an, leurs nouveaux livres envahissent les tables des librairies.
“Ils”, se sont les “éditocrates”. Ils ne sont experts en rien mais ils ont des choses à dire sur (presque) tout, et, à longueur de journée, ils livrent à l’auditeur-lecteur-téléspectateur-citoyen leurs commentaires creux ou délirants sur le monde comme il va et comme il devrait aller. (…)
A travers dix portraits drôles et corrosifs, ce livre dévoile l’imposture de ces professionnels de la pensée-minute » (Extrait de la quatrième de couverture)
17 commentaires sur “Les Editocrates”
En effet, bonne idée de sapin ! ;-D
Ah ! comme vous, êtes drôle et prévisible ! Philippe Val, le Torquemada de Radio-France ? Mais ma pauvre, rappelez-vous, il ya encore trois ou quatre ans, il était votre Dieu ! Le saint Georges de Charlie-Hebdo terrassant vos dragons imaginaires !
Et Jacques Marseille, le petit Jacques Marseille : je l’ai eu comme professeur en 1978-79 : il ne jurait alors que par le parti communiste, ce parti qui continue à vous fasciner (oh, je vous en prie, ne dites pas non !).
Et puis, Sébastien Fontenelle… ce crétin sans idée, qui a très bien compris ce qu’il fallait dire pour vendre du papier…
et toi crétin qui n’a rien à dire, ne dis rien.
Te formalise pas Zolive, c’est comme ça chaque fois qu’il oublie ses cachets …
Question du matin: Répondre ou non, à D.Goux.
Péremptoire personnage sous la plume de qui j’apprends que Philippe Val fut, par le passé mon dieu. Fichtre, mon dieu!!!
Ne vous en déplaise, Didier Goux, je n’ai jamais nourri la moindre admiration pour Philippe Val qui m’est toujours apparu pour ce qu’il est: un arriviste pseudo intellectuel prêt à tout pour accéder à la renommée.
Oui, j’ai aimé Hara Kiri, j’ai aimé Charlie Hebdo, j’aimais y retrouver Cavanna, Reiser, Wollinski, le professeur Choron, Siné.
Quand le journal était bête et méchant, subversif, joyeux!
Toutes qualités que le temps, sous la houlette autoritaire de Val, a effacées.
Alors, Val, non seulement n’a jamais été mon dieu mais je lui en veux d’avoir détruit un espace de liberté, d’avoir transformé un journal réellement satirique en une officine de complaisance envers le libéralisme, en un marigot boueux où se développent des miasmes nauséabonds.
Quant à Jacques Marseille, “il ne jurait que par le parti communiste”, écrivez-vous, “en 1978-79”.
Il y a donc 30 ans.
Vous devriez actualiser vos fiches, vous intéresser davantage à ce qu’écrivent vos contemporains (autres que vos maîtres à penser qui se réclament ouvertement des pires thèses exprimées durant ce siècle et les précédents), vous noteriez alors que Marseille a pris de sérieuses distances avec le communisme.
Car que penser de quelqu’un (Marseille) qui a déclaré dans une émission de télé (Calvi) “La pauvreté, c’est entièrement subjectif. C’est la psychologie individuelle qui est responsable de la pauvreté”
Mais peut-être, pour vous est-ce du communisme, allez savoir!
Au fait, en parlant de parti communiste, non je ne suis pas fascinée.
Oui, bien sûr, je suis pour une société juste, réellement égalitaire, solidaire, joyeuse, libre ou chacun aurait sa place quelles que soient son sexe, son lieu de naissance, sa religion, la couleur de sa peau, son âge, ses aspirations, ce qu’actuellement aucun parti ne propose.
Je suis aussi pour la liberté d’expression et le débat, ce pourquoi j’ai pris la peine de vous répondre.
Je ne doute pas un instant que vous allez, comme à l’accoutumée, vous répandre sur votre blog et sur celui de vos amis en railleries et injures dont je serai l’objet.
C’est votre technique, briller (façon de parler) devant quelques badauds ricaneurs, en insultant, en persifflant, en déformant.
Avec beaucoup plus de “talent” et d’entregent, peut-être auriez vous aimé être vous aussi un éditocrate!
@salut Zolive, salut Yelrah 🙂
Ou comment redire que ce sont les tonneaux vides qui font le plus de bruit…
Bonjour Céleste. Comment vas-tu?
@Marc 🙂
Quel plaisir!
Très jolie formule, celle des tonneaux!
Comment je vais? Bien, vraiment bien 🙂
Merci de votre réponse au tonneau vide, tout d’abord. D’autre part, je n’ai nullement l’intention de me répandre, comme vous dites.
Pour ce qui concerne Marseille, j’ai dû fort mal m’exprimer, ou de manière trop lapidaire. Je voulais juste souligner qu’il avait toujours été dans le sens du vent : communiste lorsque c’était “bien porté”, libéral aujourd’hui. c’est-à-dire toujours nuisible.
Quant à Valk, que j’ai toujours détesté mais pour des raisons opposées aux vôtres, je crois, il me semble que vous recontruisez un peu l’histoire a posteriori : anti-catholique hystérique comme il l’a toujours été, antimilitariste de confort, rebelle par habitude, il avait vraiment tout pour vous plaire, à l’époque de Charlie-Hebdo.
(Pour ce qui concerne le Charlie “seconde période”, il me semble que nous devons être à peu près d’accord, en fait.)
Tsss, tsss, que c’est bas Céleste, que c’est bas toute cette flagornerie… en plus, moi je sais pourquoi tu flattes Seb ainsi :-DDD
Pour ce qui est de ta question initiale “Faut-il répondre ou non”, j’étais tenté de te répondre non. Mais après avoir lu cette réponse : total respect ! Reprezent !, Céleste 😉
Et je reprends à mon compte ton appréciation :
« Oui, j’ai aimé Hara Kiri, j’ai aimé Charlie Hebdo, j’aimais y retrouver Cavanna, Reiser, Wollinski, le professeur Choron, Siné.
Quand le journal était bête et méchant, subversif, joyeux! »
Tout pareil, lorsque CH était insolent avec les puissants et méchamment drôle (tout le contraire de l’actuel).
Un site pour retrouver les couv du CH première période :
http://palladio.free.fr/harakiri/ChH/index01.html
Pour moi, le véritable héritier du Charlie de Reiser, ce n’est évidemment pas l’actuel ni Siné-Hebdo, mais Le Plan B et CQFD… où l’on retrouve d’ailleurs, entre autres, les zoteurs du jôlivre.
Dans les médias, comme ailleurs, on a qu’à écrire nous mêmes nos éditos, ou nos articles, comme c’est très bien fait par ici.
Nous on a fait un film, sans argent, et on le met bientôt en ligne, gratuitement.
http://www.jmoinscombien.com
en tout cas continuez par ici, on repassera, ça a l’air chouette
ps: n’achetez plus siné hebdo, vive cqfd!
Céleste
Ne vous occupez pas de ce Monsieur Goux (qui traita chez Mitslav le bloggeur, BiBi de “petit con” en se vantant de n’avoir rien lu de lui). Ce Monsieur avec un peu de pouvoir aurait pu compter dans la belle brochette de Sebastien Fontenelle. Laissons ses insultes de côté et poussons un dernier soupir.
Merci d’avoir signalé ce livre. Oui un beau cadeau de Noël. Tous ces commentateurs sont des intellectuels dominants dans le champ des médias. Un problème de société ? C’est Delarue qui nous en parle. Un problème de l’Europe ? On entend Bernard Guetta. Une pensée-rebelle ? On invite Laurent Joffrin. On veut de l’impolitesse et de l’insulte ? On laisse une petite place à Monsieur Goux. 🙂
lls sont les bons petits soldats des médias dominants, ceux qui font semblant de polémiquer en nous expliquant que les réformes sont indispensables techniquement… ET que ce n’est même pas la peine de les discuter sous peine d’être classé parmi les archaïques…
Relire les nouveaux chiens de garde de Serge Halimi.
Tu as raison lorsque tu dis que pour faire censure, ces petits chefs ont un vocabulaire à leur disposition : “passéistes”, “archaïques”, “soixantehuitards”, ” d’un autre temps” etc.. surmontés de leurs petits rires cyniques qui – croient-ils – nous… impressionnent.
@salut Pescade
merci pour le lien, superbe!
que de souvenirs!!!
@mathieu
sympa de montrer ce que vous faites!
j’aime beaucoup la gratuité, l’échange…
et cqfd bien sûr plutôt que Siné hebdo, le problème c’est qu’on ne le trouve pas partout
@Bibi 🙂
Ils sont très forts pour détourner, récupérer les mots, les vider de leurs sens
comme la pub!
@des pas perdus
Les chiens de garde d’Halimi, toujours d’actualité!
malheureusement!
J’espère que ça ne dérange pas que je déterre ce billet, mais le trouvant toujours d’actualité (plus que jamais même), je me suis permis de le mettre en lien.
Merci.
ça ne dérange pas du tout, au contraire, merci!
oui, plus que jamais d’actualité, un bouquin à relire!
Bonjour tout le monde, j’ai un commentaire composé à faire sur ce pamphlet!!! Il y a tellement à dire que je n’arrive pas à déterminer clairement 3 axes principaux!!! Il y a leur caractère omniprésent, omniscient et interchangeable mais je trouve que c’est légè comme plan … quelqu’un pourrait m’aider ? -_-‘