250 migrants Africains, dont 74 Erythréens voulant rejoindre l’Europe afin de demander l’asile politique sont détenus depuis un mois dans le désert du Sinaï par des trafiquants. Ils sont menacés de mort s’ils ne payent pas chacun la somme de 8000 euros.
L’ultimatum expire aujourd’hui, le 5 décembre 2010, dans la totale indifférence internationale.
Seules des ONG italiennes se se sont jusque là préoccupées du sort des prisonniers. C’est en effet une conséquence directe de la criminelle politique d’immigration menée par Berlusconi. Depuis les accords italo-libyens, sur le contrôle de l’immigration clandestine, les migrants arraisonnés en méditerranée ou arrêtés, sont enfermés dans des centres de rétention en Libye, autrement dit, dans des prisons. C’est pour échapper à la police de Tripoli et se réfugier en Israël que les 250 migrants ont chacun payé 2000 euros à des passeurs. Mais ceux-ci n’ont pas respecté le marché et retiennent le groupe en otage.
Six migrants ont déjà été exécutés. Il semblerait aussi que les ravisseurs aient déjà emmenés quatre autres personnes dans l’incapacité totale de payer afin de les contraindre à une ablation d’un rein.
Ce qui indique aussi une monstrueuse complicité avec des structures médicales.
Le père Mussie Zerawi, président de l’association des droits de l’homme Habeshia est en contact téléphonique avec certains otages, les témoignages qu’il rapporte sont glaçants:
« Ils ne nous donnent pas d’eau potable » raconte une femme, nous sommes enchainés comme des animaux » et encore « Certains d’entre nous sont grièvement blessés, ils ont besoin d’être immédiatement soignés, ils ont la tête fracassée et les membres rompus. L’autre soir, quatre d’entre nous qui n’ont aucune famille pouvant payer la rançon ont été emmenés. On va leur prélever un rein pour le vendre. D’autres ont été marqués au fer rouge pour les obliger à téléphoner à leurs familles pour demander de l ‘argent. L’ultimatum est pour dimanche, après, ils nous ferons disparaître. » «Nous sommes enchainés, depuis trois jours nous n’avons rien à manger. Sauvez-nous!»
Finalement EveryOne, une organisation de défense des droits des humains a fait savoir à l’ONU qu’elle avait déterminé le lieu où sont détenus les otages. Le Rapporteur de l’ONU chargé de lutter contre le trafic des êtres humains a confirmé que ce drame serait traité en priorité. D’après l’Ansa, le Mossad aurait aussi été alerté afin d’éviter que les ravisseurs empruntent les tunnels qui joignent l’Egypte et la Palestine.
source: Il Fatto Quotidiano, la Repubblica, Everyone, Tolerance, Fortress Europe, Diritto di critiqua , Informare per resistere
A lire en complément un billet très complet sur le site café musique.
5 commentaires sur “Les prisonniers du Sinaï”
Quelle horreur, l’humanité n’a d’humaine que le nom.
L’homme est pire qu’un animal qui lui, ne tue que pour se nourrir, à ce que je sais.
Au premier degré. L’homme avec sa distanciation et ses “degrés” fait ce genre de chose.
Trop calculateur la bête humaine, trop.
Elle en oublie qu’elle est une bête et traite ses semblables pire qu’une bête traite ses non semblables.
Les mots manquent… Quelle honte, les gouvernements n’ont plus de mémoire…
Et voici, en commentaire, des témoignages qui font froid dans le dos. http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=18383
Homo sapiens, sale bête …
J’espérais trouver dans la presse, surtout italienne, de nouvelles infos sur ces malheureux otages, mais rien…silence, horrible silence…
Le monde, égoïste, regarde ailleurs.
Armand Farrachi dans Les ennemis de la Terre :
“ce qu’il y a de terrible dans la misère
ce n’est pas la pitié qu’elle provoque
mais la révolte qu’elle n’engendre pas…”
@emcee
en fait cette réponse, terrible a été publiée comme billet comme billet sur un blog. j’ai mis le lien en fin de mon texte!