« La précarité, c’est comme une balle de ping-pong qui va de l’école au monde du travail. Ils veulent précariser notre vie pour mieux nous commander »
« Je suis dans la rue parce qu’aujourd’hui ce n’est pas seulement une question syndicale mais aussi politique et culturelle. Ça concerne le modèle de société dans laquelle nous vivons. Je pense qu’il faut se rebeller, la modernité doit prévoir le droit au travail »
Ces paroles sont de Nichi Vendola, le Président des Pouilles, venu soutenir les métallos qui ont défilé dans les rues de Rome samedi 16 octobre
La FIOM, fédération des employés et ouvriers métallurgistes, branche la plus radicale de la CGIL, principale confédération syndicale d’Italie, est en lutte contre FIAT qui veut réformer les conditions d’organisation du travail dans ses usines pour accroître leur rendement.
Ils ont été des milliers à répondre à l’appel, à scander « “Il lavoro è un bene comune” (Le travail est un bien commun)
La semaine dernière ce sont les lycéens, les étudiants et les parents d’élèves qui ont sillonné les rues pour exprimer leurs nombreux désaccords avec Maria Stella Gelmini, la calamiteuse ministre de l’Éducation Nationale.
En écho aux jeunes Français qui ont choisi d’agir contre la réforme des retraites.
Pas dupes, ces derniers ont bien compris quel type de société on voulait leur imposer.
La précarité généralisée, les petits boulots et au bout, pas de retraite.
Lucides, ils voient chaque jour les difficultés auxquelles sont confrontés leurs parents.
Le gouvernement s’indigne et hurle à la manipulation, ce qui en plus d’être grotesque – peut-on imaginer les lycéens suspendus aux ordres de Ségolène Royal?- est parfaitement hypocrite.
En France, à 13 ans, un jeune est responsable pénalement et peut encourir une peine de prison, à 16 il peut devenir auto entrepreneur et son âge ne le protège ni des tirs de flash-balls ni des coups de matraque!
Un pays qui a peur de sa jeunesse n’a pas d’avenir.
De l’autre côté des Alpes, dans le sud de l’Italie, Nichi Vendola ne considère pas les jeunes comme un problème à résoudre mais comme une ressource et il finance leurs projets.
Résultat, ils sont nombreux à participer à la « fabrica di Nichi », un réseau de soutien extrêmement actif qui regorge d’informations, de projets, d’analyses.
C’est la preuve qu’une autre forme de politique est possible. Pour cela il faut d’abord virer du pouvoir les profiteurs, les incapables, les conservateurs aigris, les irresponsables, les arrogants laquais des nantis, bref, toute cette faune avide qui ne songe qu’à défendre les intérêts de sa caste.
En finir avec la triste soumission à un ordre injuste et enchanter nos vies.
“La poésie est dans les faits” (Nichi Vendola)
Vidéo de la manifestation du 16 octobre à Draguignan by Fabio.
5 commentaires sur “Manifestations des deux côtés des Alpes”
Sur le fond, bien sûr, on ne peut que souhaiter que notre société devienne moins injuste, qu’elle soit réorganisée de fond en comble et que soient mis en oeuvre de vrais moyens pour éradiquer la misère.
Mais, pour le moment, le dérapage vers la violence qui est entrain de s’instaurer fait le jeu du gouvernement. Pour une poignée de casseurs ou de lycéens (qui ne vont d’ailleurs même pas voter), il y a des millions de gens qui ne vont pas tarder à en avoir ras le bol et qui n’ont aucune envie de voir le pays à feu et à sang.
Or, pour “virer” les membres des pouvoirs actuels, il y a un moyen très simple : ne pas voter pour eux !
Belle vidéo et chaude ambiance! Je n’y étais pas mais j’espère bien être à la prochaine!
Quant au reste, il n’est pas certain que ce mouvement, s’il durait, ne puisse pas se diffuser ailleurs en Europe… Je crois qu’un peu partout la question sociale revient en force d’autant plus que la crise économique à montré les tares du néo libéralisme: Des pays qui croyaient atteindre le ciel, l’Irlande ou l’Espagne, plongent. D’autres, même l’Angleterre avec pourtant un conservateur à sa tête, redécouvrent la nécessité d’un peu plus d’égalité et de justice! La politique française est à contre courant et ne fait qu’attiser un mécontentement qui ne fera que s’accentuer bien au-delà de la seule réforme des retraites!
@Annie
c’est bien la-dessus que compte un gouvernement sourd, aveugle et pyromane…depuis ce matin les médias répètent à l’envi que les vacances sont menacées…comme si tous les Français avaient la possibilité de partir!
Mais jusqu’à aujourd’hui l’opinion publique est majoritairement favorable au mouvement.
@Hermès
Je suis tout à fait d’accord avec toi!
Cette réforme passera probablement mais désormais la lutte a pris forme et pourrait bien s’étendre à d’autres pays.
J’en parlais hier avec une amie italienne (syndicaliste il est vrai), la détermination des Français est observée avec espoir.
Souvenons de 68 (même si il y a beaucoup de différences entre les deux mouvements) , ce ne fut pas, et loin s’en faut, un mouvement uniquement français.
justement, en parlant des réactions à l’étranger
http://antennerelais.canalblog.com/archives/2010/10/21/19388703.html
« Je lutte des classes… Tu luttes des classes… Elle lutte des classes. »
Avec une opinion à la masse
Un pouvoir à la ramasse
Et la sourde menace
De se retrouver dans l’impasse.
Je lutte des classes…Tu luttes des classes…elle lutte des classes
Tous et toute de guerre lasse…Une fois… hélas !
http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Balle%20de%20classe