Célestissima sera au repos pour quelques jours, je vous souhaite à toustes de beaux moments de sérénité et de détente.
Aujourd’hui, le billet d’une invitée, Anne.
Céleste, amie blogueuse de longue date, me propose de publier ce texte qui a été censuré sur mon blog hébergé par Arte Blog au motif que celui-ci est trop agressif.
J’ai transféré à Céleste le mail d’Arte me signifiant la mise hors ligne de mon article avec le motif invoqué.
J’avais, suite à cette censure, aussitôt publié un autre texte purement informatif, sans commentaire, expliquant à mes lecteurs la raison de la disparition de cet article, mais Arte a récidivé en me le supprimant aussi d’office au motif que je n’avais pas le droit d’appeler à témoin.
Le texte censuré que Céleste me propose de publier sur son propre espace de façon solidaire fait écho au sien sur nos valeurs communes et les immigrants. Parce que nous sommes sur une mauvaise voie… si pour si peu, la parole est confisquée.
Merci à toi Céleste.
“Il gèle. Les hommes au bulldozer saccagent les fragiles cabanes des migrants, confisquent ce qui les protège du froid et les réchauds qui leur permettent de survivre, les laissent nus et vulnérables dans l’hiver, loin de leurs terres, puis les hommes au bull vont acheter leur foie gras et leur dinde pour fêter Noël en famille.
Noël… Sainte nuit. Douce nuit. Bonne année. Le gui de l’an neuf. Les bonnes résolutions. A quoi pense l’homme au bull lorsque la cabane du pauvre hère s’écrase, que les couvertures se déchirent, que le bois brûle, sans que ce migrant n’ait rien fait ni contre lui ni contre sa nation. Comment négocie-t-il ça avec sa conscience ?
Désobéir. Je désobéis. Désobéissance civile. Dire non. Être juste. Un juste. Tendre les clés du bull au col blanc. Allez-y vous-même. Allez vous faire foutre. ”
mise à jour le 30 décembre qu’ Anne vient de déposer dans le fil de com
“dernière info :
voici le mail que je reçois d’ARTEblog :
Message du 29/12/08 14:25
De : blogs@arte.tv
A : anne.bert…..
Copie à :
Objet : [blogs.arte.tv] – Mise en ligne d’un message
Bonjour,
Après seconde analyse, les modérateurs du site ont décidé de remettre le message suivant en ligne de votre blog lachattehuante :
– date : le 23/12/2008 à 13:38
– titre : l’homme au bull
– rubrique : pelote de réjections
Etant donné que j’avais mis un lien vers le blog de Céleste sur mon espace à la place de l’article censuré, je pense que c’est grâce à l’hôtesse de ce blog et vos commentaires, merci à tous donc.
C’est pourquoi il vaut mieux se battre là où la censure passe, et vaincre… que de leur abandonner la place”
Joli, non?
12 commentaires sur “Nos valeurs communes, la liberté d’expression”
Désobéissance, j’écris ton nom…
“…et les morts au matin
en étaient différents …”
..Et je viens de découvrir que j’avais toujours entendu ce vers de l’Affiche rouche Rouge de travers …
Mais je ne renie pas mon écoute 😉
Merci Celeste ….
L’hébergeur (temporaire, j’espère) du blog d’Anne prévient donc les désirs les plus fous de la clique au pouvoir: supprimer les informations qui pourraient dénoncer leurs actes.
Il se fait donc le propangandiste d’un gouvernement qui, cela doit être dit, quoi qu’en décrète le censeur, expulse des êtres humains, les jette dans des centres de détention où pratiquement personne n’a droit de regard et dépense des fortunes pour les réexpédier dans des pays où les attendent la misère et le désespoir, voire pire. Dans des pays qu’ils avaient quittés souvent pour pouvoir faire vivre toute une famille plongée dans la misère.
Parallèlement, ce gouvernement laisse condamner lourdement le DAL, qui défend le Droit au Logement pour tous pour avoir manifesté sur les Quais de la Seine.
OUI, monsieur le Censeur, quiconque s’intéresse à l’actualité peut savoir que ces faits sont exacts.
Et il est du devoir de tout citoyen, a fortiori s’il est journaliste, de dénoncer des actes qui sont contraires aux droits des êtres humains.
Et le zèle de l’hébergeur en question est non seulement choquant, mais terrifiant.
Quand toute parole critique sera muselée, nous serons totalement à la merci de l’arbitraire et de la violence d’une autocratie.
Je cite:
“Ce ne sont pas ceux qui désobéissent à une loi qui mettent en péril la démocratie, mais ceux qui sont prêts à obéir aveuglément à n’importe quelle loi ou ordre.”
Et:
« Ce n’est pas le respect de la loi qui est un absolu, mais celui du Droit » (Paul Ricoeur), c’est-à-dire des droits humains fondamentaux.
Voir également ce billet sur la désobéissance civique écrit par Madame Evelyne Sire- Martin, magistat, membre de la LDH.
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1241
On y trouve, entre autres:
“Contester la loi, quand elle n’est pas légitime, est un devoir dont chaque citoyen, y compris les magistrats, porte la responsabilité. Le juge ne peut pas s’exonérer des contingences historiques et se déresponsabiliser politiquement en feignant d’ignorer les conséquences humaines de l’application formelle de la loi.”
Et puis, une histoire de Justes parmi tant d’autres: http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2712
Ce sont ceux-là que les citoyens libres devraient honorer. Ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui.
Il y a quelques années, assez longtemps je crois, sur les bords de l’Isère, à Grenoble, je passais souvent près d’une sorte de campement… bah, pourquoi ne pas utiliser le mot juste, un bidonville. Un peu en contrebas du quai Claude Bernard ou peut être du quai de la Graille.
Un matin, pfuit, plus rien. Quelques décombres. Qu’étaient devenus les hommes qui vivaient là? Comment savoir, à qui en parler? C’est resté dans un coin de ma tête, le récit d’Anne l’a fait ressortir.
Et sa conclusion, nette et sans concession, est parfaite. Trouve un autre lieu d’expression, Anne, et continue.
merci jardin…je me rends compte surtout que d’empêcher le simple fait de pouvoir parler de ceux que l’on humilie en voulant les éliminer d’un coup de talon, comme pour se débarrasser d’une fourmi ou d’un rat, le simple fait de confisquer ces mots qui ne prétendent qu’attester de l’existence de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants me laisse dans l’effroi.
Comment peut-on interdire sur un espace géré par un média qui devrait être un porte voix (Arte en l’occurrence), la publication d’un texte aussi peu subversif que celui-ci ?
C’est cela qui me glace et me met hors de moi, parce qu’alors, tu penses bien qu’on est à des années lumières d’une amélioration de la situation de tous ces migrants, qui deviendront toujours plus nombreux, entre ceux qui ont faim, ceux que l’on massacre ou persécute, et ceux qui seront chassés par les bouleversements climatiques…si on n’est même pas fichu d’accepter d’en parler …c’est la négation de leur existence, c’est pour moi aussi grave qu’un génocide…c’est un génocide moral, on élimine ainsi l’existence de ces gens en les privant des mots qui les font survivre, au moins dans un quelque part virtuel.
Ce qui me gêne également est que cette confiscation de la parole n’est pas argumentée, elle est autoritaire et injustifiée. Pire que policière…
Mais non mais non, ce n’est pas parce que Anne a crié sa révolte que son texte a été censuré, c’est juste parce qu’elle a dit un gros mot à la fin !
Tt, il ne faut pas dire de gros mots ! Il ne faut pas !
Alores, pArtez, madame, chez nous on est de gens comme il faut !
Pcc : Arte blog.
Ben oui, c’est bien la preuve que c’est chacun pour sa peau.
C’est vrai qu’user de pareil gros mot à la fin…
Anne, enfin, quoi, vous vous rendez compte?
Oser parler de “conscience”…
Il y a des limites, tout de même.
je suis stupéfait qu’un tel billet puisse être censuré… décidémént le beau pays de Nicolas et Carla nous en réserve de belles…
moi aussi, cette censure et le qualificatif appliqué (à la fois le fait son usage et son application sont deux scandales) me remplissent de dégoût, et d’inquiétude. Si on en arrive là ça sent mauvais !
dernière info :
voici le mail que je reçois d’ARTEblog :
Message du 29/12/08 14:25
> De : blogs@arte.tv
> A : anne.bert…..
> Copie à :
> Objet : [blogs.arte.tv] – Mise en ligne d’un message
>
>
> Bonjour,
>
> Après seconde analyse, les modérateurs du site ont décidé de remettre le message suivant en ligne de votre blog lachattehuante :
> – date : le 23/12/2008 à 13:38
> – titre : l’homme au bull
> – rubrique : pelote de réjections
étant donné que j’avais mis un lien vers le blog de Céleste sur mon espace à la place de l’article censuré, je pense que c’est grâce à l’hôtesse de ce blog et vos commentaires, merci à tous donc.
c’est pourquoi il vaut mieux se battre là où la censure passe, et vaincre… que de leur abandonner la place