Pourquoi je twitte?

Au début, quand, poussée par  la curiosité, je me suis inscrite sur le réseau,  je n’ai pas aimé.
Je balançais un tweet de temps en temps, comme on jette une pierre dans un puits en espérant vaguement qu’au fond il y aura de l’eau alors qu’on n’en a aucun besoin.
D’abord, j’étais incommodée par la taille des messages. Habituée au format blog, réduire une idée en 140 caractères me semblait absurde.
Inutile aussi, à quoi bon utiliser ce nouveau réseau alors que j’ai plusieurs blogs, que je communique épisodiquement sur Facebook avec 295 personnes parmi lesquelles de complets inconnus, amis d’amis d’amis rencontrés une fois, voire même jamais, où avec qui je faisais la fête il y a vingt ou trente ans et que j’avais perdus de vue, une flopée d’anciens élèves, des copines de ma fille, des blogueuses et des blogueurs et, enfin, des potes, des vrais à qui je peux aussi téléphoner, envoyer des mails ou des SMS.
Tout ça pour dire que question communication, je suis au top!

Quand le téléphone est arrivé chez mes parents, j’avais 5 ans et son usage était très limité. Il fallait décrocher pour parler à une opératrice à qui on demandait le numéro: « Le 13 à  Chaillac, s’il vous plaît, pour le 6 à Parnac! » et ça ne marchait pas à chaque fois.
Nous n’étions pas malheureux pour autant. On écrivait des lettres, on avait aussi le plaisir d’en recevoir.

Mais tout cela a changé et moi, je me suis adaptée. Je communique.

Mais que faire de ce Tweeter qui ne me plaisait pas. La chose était d’autant plus agaçante qu’il me semblait, sur la plateforme commune, que les autres membres du réseau prenaient plaisir à échanger des tweets. Quelque chose m’échappait!

Donc, têtue, j’ai persévéré et après quelques tâtonnements, ô joie, j’ai trouvé ma manière à moi d’utiliser le réseau.

Je partage. J’aime bien partager. Plusieurs fois par jours je sélectionne des articles sur les blogs et les sites, ce que je faisais déjà sur la liste de partage du blog et je diffuse.
De fil en aiguille, ma liste d’abonnés s’est fournie, je suis suivie et je suis des « tweeteurs » qui  suivent d’autres « tweeteurs » qui eux mêmes en suivent de nouveaux, ou pas car ils peuvent aussi être sur ma liste.
Bon, imaginons des ensembles qui se recoupent, vous savez, les patates. Bref, ma Timeline  (flux d’actualité dans laquelle s’affiche les Tweets des comptes auxquelles je suis abonnée)   est à l’intersection de plusieurs patates. Des patates variées, sociales, politiques, poétiques, humoristiques, ou tout à la fois. Des patates mouvantes aussi, continuellement en action, avec des flux qui passent à toute vitesse, comme des rayons laser. C’est grisant.
Bref, un afflux de tweets porteurs d’informations liées le plus souvent à l’actualité mais aussi de réflexions, certain(e)s,  maîtrisent parfaitement l’art de la concision.

Ceci dit, cette avalanche d’informations ne serait-elle pas excessive? Dispersive?
Si, certainement, c’est pourquoi je limite mon utilisation de Tweeter. Je conçois assez bien qu’on puisse y papillonner du matin au soir, attrapant les infos au vol et les renvoyant d’un coup de RT.
Il y a aussi ce plaisir d’avoir des interlocuteurs, avec qui l’ont peut, par exemple, commenter en direct un discours présidentiel. Et en rire ensemble, premier acte de rébellion.

Mais j’ai toujours présent à l’esprit que tout cela pourrait s’arrêter: Internet si facile et rapide, les blogs, les réseaux. Il suffirait de pas grand chose, de restrictions d’électricité, tout à fait envisageables dans le futur, de contrôles policiers émanant d’États de plus en plus en autoritaires et paranoïaques, de lois liberticides.

Alors, en attendant, j’en profite pour diffuser ce qui m’indigne ou qui m’intéresse, les pétitions, les appels, les analyses. Tweeter est un outil que j’utilise pour militer, comme je l’ai toujours fait. Militantisme de proximité qui consiste à ne rien laisser passer, à aider qui a besoin, à partager.

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