Le 11 juillet, à Mumbai, 7 bombes ont massacré au moins
183 personnes et en ont blessé plusieurs centaines.
Les engins mortels avaient été déposés sur les wagons de première classe
de 7 trains le long de la voie reliant Mumbai au nord de l’Inde,
télécommandés, ils ont explosé dans les gares, les uns après les autres,
semant l’horreur et la panique.
Il était environ 18 heures, l’heure de pointe, et les trains étaient
bondés.
En Inde, « bondé » a un autre sens qu’en occident, bondé veut dire du
monde partout, vraiment partout, sur les marchepieds des trains, assis
dans les couloirs ou sur les quais, des femmes, des enfants, des
personnes âgées, des hommes, pressés les uns contre les autres.
Les Indiens se déplacent en permanence, pour travailler, rendre visite à
la famille, ou aller en pèlerinage, le train, qui coûte très peu et leur
moyen de transport privilégié.
Ces bombes étaient placées exclusivement dans des wagons de première
classe, comme pour faire croire à quelque lutte sociale, quelque
révolution sanglante.
Dure période pour les habitants de Mumbai, après les pluies diluviennes
de la mousson de la semaine dernière, après les dégradations et les
émeutes causées par les excités du Shiv Sena, le mouvement radical
hindou régionaliste promarathi (le Maharasthra étant la région de Mumbay)
il y a quelques jours, arrivent les attentats meurtriers.
Pour l’heure nulle revendication, il pourrait s’agir de groupes
terroristes liés à Al Qu’aida, à moins que ces attaques ne soient liées
aux très récents attentats de Srinagar, concernant la situation du
Cachemire.
Quoiqu’il en soit, la situation est gravissime pour l’équilibre de la
société indienne, où les deux principales communauté religieuses,
hindouiste et islamiste, se côtoient en permanence, dans un équilibre
parfois périlleux.
L’Inde a ceci de particulier que la moindre émeute peut virer au
massacre généralisé, qu’en quelques jours les sourires peuvent faire
place à la violence la plus crue.
Mumbai compte 17 millions d’habitants, c’est une ville énorme,
tentaculaire, où le Shiv Sena exacerbe depuis des années la haine anti
non Maharashtrais et la haine anti musulman, ce n’est certainement pas
par hasard qu’elle a été frappée si durement hier.
India, le 12 Juillet 2006 |