Tout sur Céleste, ou presque!

J’ai été interviewée!
Adeline, journaliste pour le site psychologies.com m’a posé dix questions.

Celestissima, un regard ensoleillé sur le monde

Il est des endroits où l’on aime se lover. Où la météo n’existe plus. Où il fait simplement bon exister, quelque soit le nombre de gouttes d’eau ou de rayons de soleil au dehors. Avec le net, ces petites alcôves se sont multipliées. Ces petites bulles de vie que l’on met en commun et qui sont toujours synonymes de partage. Dans la famille de ceux qui ouvrent grands les bras, les yeux et les oreilles aux autres, il y a Céleste. Celestissima en hommage à des années de bonheur vécues en Italie. Une blogueuse qui n’aime rien tant que de rencontrer d’autres êtres humains. Et partager avec eux, avec nous, ses moments de communication intense. Posant sur le monde qui l’entoure un regarde à la fois engagé, critique et bienveillant, elle ouvre le dialogue. Et fait entrer le soleil dans la maison…

Pouvez-vous nous présenter votre blog ?

Celestissima est né il y a un peu plus de 4 ans, dans l’enthousiasme.
Le premier billet était intitulé « Participer ». Il était très bref, quelques lignes pour raconter ma découverte du web, de ses trésors et des horreurs. Autant j’étais indignée par la haine, le mépris, la méchanceté qui s’étalaient sans vergogne sur certains espaces, autant j’étais séduite par de superbes pages, écrites sans autre prétention que celle de partager une information, une analyse, une anecdote, une émotion.
« Et cela m’a donné envie d’écrire, de partager des coups de cœur ou de colère, de témoigner de la beauté du monde ou de sa laideur. »
C’était vraiment mon but, participer à cette aventure du web. Une aventure à mon sens  révolutionnaire, pour la première fois, il était possible de diffuser, de publier ses propres écrits, sans échange financier, en totale liberté. Non par écrire pour rien mais écrire pour le plaisir, écrire pour partager.
Et, presque cinq ans plus tard, mon opinion n’a pas changé. Je suis toujours aussi attachée à ces valeurs.
Celestissima est un fourre-tout, j’aborde tous les arguments qui me plaisent, j’exprime mes doutes, mes interrogations, mes nombreuses indignations.
A sa création, je vivais en Italie. J’avais envie de dépeindre la société italienne telle que je la connaissais. Je racontais très souvent des événements politiques ou sociaux italiens, je faisais beaucoup de traductions, des articles parus dans des journaux et qui n’étaient pas repris par la presse française. Je décrivais aussi mon quotidien d’enseignante. Je parlais de mes rencontres.
Depuis mon retour en France je consacre encore beaucoup de billets à  l’Italie.
Mais pas seulement. Mes sources d’inspiration sont variées. Je peux disséquer une émission de télé comme raconter un événement personnel, commenter une décision politique ou relever une injustice.
Et puis, il y a les chroniques de voyage que je publie à chaque fois que je vais en Asie, principalement en Inde. Peu de tourisme mais des anecdotes, le récit de mon expérience dans une petite structure humanitaire, des rencontres, des vidéos réalisées par mon compagnon.
J’aime dépeindre ce qui unit les êtres humains: les sentiments, les petits riens quotidiens.
Témoigner,  tout simplement.

Pourquoi vient-on sur votre blog ?

Je ne suis pas sûre de savoir pourquoi pourquoi les internautes viennent sur mon blog mais je sais que j’aime leurs visites. C’est une belle reconnaissance. Certains me lisent depuis le début, depuis le premier billet. Pour le premier carnet de voyage, en Inde, en 2006, mon blog était tout neuf. J’avais une vingtaine de visiteurs par jour et deux d’entre eux commentaient régulièrement, appréciaient ce que j’écrivais. Alors, pour eux, je me débrouillais pour trouver des points Internet, pour publier, coûte que coûte et parfois c’était vraiment compliqué!
Certains lecteurs aiment particulièrement les chroniques de voyage, d’autres les récits de faits de société, ou les indignations. Le lectorat varie suivant les sujets abordés.

C’est le désir qui rythme mon écriture. Le texte naît dans mes pensées, trotte dans ma tête jusqu’au moment où les mots veulent bien se laisser écrire. Il y a des périodes de grande inspiration, comme des urgences et des temps plus silencieux, plus lents. Des temps de réflexion ou d’apesanteur. Rien ne prend forme. Ce n’est pas le bon moment. Il suffit de faire autre chose, lire, peindre, marcher, cuisiner et puis ça revient.

On raille parfois chez les blogueurs une tendance au narcissisme. Je n’exclus pas en avoir une pointe mais peu m’importe, ce qui m’intéresse est d’apporter un témoignage. Mon parcours n’a pas été facile. J’ai connu la violence conjugale, j’ai lutté pour en sortir. Même aux pires moments, j’avais la certitude que l’issue existait et, qu’ensuite, une nouvelle page s’offrirait que je pourrais embellir à ma guise.
Si je n’avais qu’un message à délivrer, ce serait celui-ci, adressé aux femmes violentées: on peut renaître au bonheur.

Quel est votre rapport aux commentaires ?

La quantité de commentaires est fluctuante. Il y a deux ou trois ans, à chaque billet, il y en avait beaucoup, maintenant moins, pourtant, le nombre de visiteurs a augmenté. C’est un phénomène général. De la lassitude peut-être, ou l’apparition de nouveaux supports, plus réactifs, plus rapides.

Quelques commentateurs sont devenus des amis. On se rencontre de temps en temps et toujours avec plaisir. Il faut dire que, politiquement parlant, mon blog n’est pas neutre, qui le suit s’en aperçoit vite, alors, lorsque naissent des amitiés, elles sont basées sur une vision commune du monde. Nos aspirations sont semblables ou compatibles.
Dans la vie réelle, c’est complètement différent. On est séduit parce que l’on voit d’une personne, ce que l’on ressent en sa présence, les idées, on les découvre plus tard!

Dans les fils de commentaires, il y a aussi des disputes, parfois bénignes, dues à des incompréhensions, des « mal-lus » ou des imprécisions, parfois profondes, donnant lieu à des invectives, des insultes. Je me souviens d’un discussion infernale au sujet de Françoise Dolto, dont j’apprécie beaucoup les travaux et à qui j’avais consacré un billet. Des détracteurs sont arrivés, féroces. Il s’en est suivi une bataille acharnée qui a dégénéré de vilaine façon.
Je réponds toujours aux propos des contradicteurs mais j’élimine les insultes.

Quel est le mot, l’expression qui revient le plus souvent sur votre blog ?

J’hésite entre solidarité, liberté, humanité, ces valeurs essentielles qui sont constamment menacées, traînées dans la boue, galvaudées. Nous vivons une époque troublée. Fragilisée par la crise la société, appauvrie, se fendille. La peur engendre le repli communautaire, la haine. La parole raciste s’est considérablement libérée ces dernières années. Elle s’affiche sans complexe.

Et, nous les femmes, qui pensions avoir gagné bien des batailles, sommes encore et toujours victimes du sexisme, certains de nos droits sont menacés. La femme consommatrice, constamment  soucieuse de séduire le mâle, est le modèle que proposent les publicités, les magazines. Quand les emplois disparaissent, les femmes sont les premières victimes du chômage. Je crains une sorte de retour à l’ordre patriarcal: la mère gardienne du foyer comme le préconisent les religions dominantes en occident et qui elles aussi, relèvent furieusement le col dans leurs versions les plus obscurantistes, et le père chef de famille.
Au fond, une société facile à contrôler. Les périodes de crise ont souvent débouché sur des régimes autoritaires.
Alors, la  vigilance s’impose

C’est aussi pour cela que je blogue, pour  militer, ce militantisme de proximité que j’ai toujours pratiqué et qui consiste à ne rien laisser passer, à aider qui a besoin, à partager.
Idéaliste? Certainement, ce sont ses rêves qui ont aidé l’humanité à progresser.

Si je vous dis “ego”, à quoi pensez-vous ?

Aaaahhh! L’ego!
Le mien fut longtemps ratatiné, fragile, torturé par les doutes et les complexes.
Il faut du temps pour devenir qui on est, de la patience, de la générosité envers soi-même. Ce qui n’est pas toujours évident. Savoir connaître ses particularités, vivre avec sans en souffrir et sans les utiliser, comme des armes, contre les autres.
Oui, j’aime les compliments, en donner comme en recevoir. Flatté, mon ego ronronne. Pourquoi refuser ou nier cette petite satisfaction?
Le blog me permet de publier mes écrits, ils sont appréciés, tant mieux, ils sont violemment critiqués, tant pis! Les invectives virtuelles glissent, comme une goutte d’eau sur une vitre. Elles émanent de gens que je ne connais pas.
« Blanc sur blanc, c’est comme si vous n’existiez pas »  disait Delphine aux bœufs dans les « Contes du chat perché » de Marcel Aymé.
Dans la vie réelle, même si  mon ego, rassuré, s’est depuis longtemps décontracté, je suis plus susceptible. Des remarques blessantes de la part de mes proches – heureusement très rares, les expériences négatives aident à savoir éviter les situations de souffrance donc à éloigner les prédateurs psychiques – peuvent m’atteindre durement et réveiller des angoisses.
Mais sur Internet je suis sereine.

Mon indignation, ma colère, je les réserve à ceux qui créent la misère, qui provoquent des guerres, qui détruisent, qui discriminent, qui affament, qui frappent l’humanité.
Et dans mes luttes, je suis intraitable.

Je suis toujours du côté des humbles, du côté de ceux qui souffrent. Ce n’est pas une posture. Du plus loin que je me souvienne, j’ai été sensible à la douleur d’autrui. Enfant, certaines lectures, comme « Sans famille », me faisaient pleurer.

Si mon regard est bienveillant pour les victimes, il est très dur pour leurs tortionnaires

Quel rapport entretenez-vous avec votre double virtuel? Votre avatar ?

Pourquoi Celestissima? Parce que Céleste. (…)

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15 commentaires sur “Tout sur Céleste, ou presque!”