Un dimanche de mousson

Basse saison à Kovalam. Le gris du ciel annonce la pluie. L’océan gronde. Les touristes occidentaux désertent les hôtels. Ils préfèrent les jours d’hiver quand le soleil grille leurs peaux tendres et que les flots sont cléments. Quelques égarés sirotent des bières aux terrasses ou, assis devant leurs ordinateurs, dévident pensées et émotions. L’Inde ne laisse jamais indifférent.

Le maître nageur s’ennuie sous son parasol.

Les habitants du voisinage investissent la plage. Etudiants en goguette arrivés de Trivandrum, familles venues voir l’océan, tout le monde saute joyeusement dans les vagues. Les hommes sont torse nu, les femmes en sari ou churidar. Les vêtements trempés collent aux corps insouciants. Les enfants crient de joie.

Chaleur lourde, étouffante. Parfois le soleil transperce les nuages, brûle le visage.

Soudain l’air change, une brise fraîche parcourt la plage. Les restaurateurs poussent les tables, les marchands rentrent les portants de vêtements. L’horizon disparaît. La mer devenue grise émet une sourde rumeur.
La pluie avance, ses gouttes trouant l’eau.
Elle arrive, trempe le sable.
Le vent redouble d’ardeur.
Tempête.

Tout le monde s’abrite ici et là, sous les terrasses et les rebords des murs.

Le temps s’arrête. Seule, la pluie.

Rieurs, des groupes de garçons se pavanent, bravant l’ondée, trempés jusqu’aux os.

L’averse faiblit. La température remonte. Le vent se calme. La vie de Kovalam reprend.

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