C’était à Bundi, une petite ville du Rajasthan. De la terrasse de l’hôtel, je la regardais et nous échangions des sourires mais la différence entre nos situations était cruelle, douloureuse. Elle, les mains plongées dans l’eau bouillante, courbée au-dessus d’une bassine, lavant du matin au soir les vêtements que portaient les clients à la petite “laundry” que visiblement elle tenait seule et moi, sirotant mon thé paisiblement assise.
Une fillette, douze ans peut-être, qui dormait avec son petit frère sous la bâche de l’échoppe, qui travaillait, regardait passer les touristes, me faisait de joyeux signes de la main quand elle me voyait.
Et mon sentiment d’impuissance.
Je lui ai porté des vêtements à laver, j’ai payé dix fois plus que le tarif, une goutte d’eau…
Je ne l’oublie pas, je ne peux oublier ni son sourire, ni son regard triste, ni sa fatigue.
Alors je me dis que ce que je ne peux pas faire pour elle, je le fais pour d’autres enfants, ailleurs au Kerala.
Et qu’aider les enfants misérables, exploités, contraints à travailler, où qu’ils soient dans le monde, est la moindre des choses.
2 commentaires sur “Un sentiment d’impuissance”
impuissance que l’on rencontre sans cesse, et qui ne finira pas
ne pouvoir qu’une obole minuscule avec honte, un peu, ne pouvoir qu’un sourire qui se veut fraternel avec en même temps le sentiment qu’on est par là en surplomb, en place de pouvoir offrir (et inconsciemment d’attendre réponse pour panser notre impuissance)
Coucou Brigetoun, j’écris un texte, tu commentes, c’est retour vers le passé 🙂
Merci de ta visite et de ton commentaire