Cet après-midi, nous avons emmené les enfants de la Casa delle mamme, et quelques autres, au cinéma voir un film malayalam (made in Kerala) : Ustad Hotel.
L’idée de départ était de leur faire plaisir, quitte à passer plus de trois heures enfermés dans une salle sombre, mal assis et assourdis par la sono, à regarder, sans en comprendre les dialogues, une niaiserie sentimentale émaillée de courses poursuites, de moustachus bedonnants se trémoussant pour séduire de jeunes beautés alanguies et de gags incompréhensibles.
La production cinématographique kéralaise est très importante. Les films connaissent un grand succès local mais, pour un œil occidental, offrent souvent peu d’attraits.
Pas toujours, certains, tournés dans de superbes décors naturels et évoquant la vie quotidienne, ont beaucoup de charme.
C’est donc résignés mais contents de faire plaisir que nous avons pris place dans la grande salle, miteuse, du cinéma de Negumangad.
Et, ô surprise, nous avons vu un très beau film !
L’histoire d’une relation initiatique, tendre et juste, entre un vieil homme et son petit-fils, tous les deux passionnés de cuisine.
L’histoire du retour en Inde de Faizal, un jeune homme élevé à Dubai et de son choix final de renoncer à une prestigieuse carrière de chef dans des palaces occidentaux pour reprendre le restaurant de son grand-père : l’Ustad Hotel.
Les principaux protagonistes sont soufis. Ce choix du réalisateur et de la scénariste est particulièrement intéressant, il dévoile un courant musulman ouvert, généreux, poétique.
Un film qui donne envie de sourire mais qui émeut aussi. Dans une très belle séquence, Faizal prépare un biryani géant pour des pauvres et des handicapés, exclus de la société qu’il nourrit lui-même. Il comprend alors que la bonne nourriture ne doit pas être réservée aux riches mais qu’elle doit être partagée.
Un film qui fait saliver tant les images des préparations culinaires sont appétissantes.
Une belle photo, une histoire qui ne tombe jamais dans la mièvrerie, de très bons acteurs, une agréable bande sonore.
Malgré la chaleur, intense, je n’ai pas vu passer les trois heures.
3 commentaires sur “Ustad Hotel, un après-midi au cinéma”
Je comprends si bien !
Bonjour,
Je lis votre blog depuis quelques années sans jamais avoir posté. J’en profite donc pour vous dire que votre blog fait parti de ceux que j’apprécie de lire et dont je ne me lasse pas. Je me suis prise de passion pour l’Inde et ses habitants, sans pour autant en faire un idéal de vie comme pourraient le faire certains. D’après ce que j’ai pu lire de l’Inde, il y a beaucoup de points positifs mais aussi beaucoup de points négatifs, sans compter les différences de cultures qui peuvent être difficiles à accepter ou à comprendre pour nous autres occidentaux. Mais c’est ce qui me fascine. Je pense que cela met notre tolérance à rude épreuve et permet finalement de mieux nous connaître. Je dis “je crois” car je ne suis jamais allée en Inde et j’aimerais beaucoup mais surtout pas comme une touriste pour me limiter aux sentiers battus des tours operators. Je me suis d’ailleurs mise à apprendre l’Hindi (même si je sais qu’elle n’est parlée que par 50 % de la population, mais il faut bien commencer quelque part), car comment comprendre les gens et leur culture sans en connaître leur langue ?
Tout ça pour dire que j’adore lire votre blog et lorsque j’ai voulu voir la bande annonce du film Usthad Hotel, j’ai vu que ce n’était plus possible, dommage…
Bref, je suis désolée d’avoir été un peu longue, mais, je ne sais pas pourquoi c’est aujourd’hui que je me suis décidée à poster…
Bon courage pour la suite et bonne continuation !!!
Merci beaucoup, Lilly pour ce très gentil commentaire.
Ce que vous écrivez sur l’Inde est tout à fait juste. En Inde tout peut arriver, le meilleur comme le pire.
On y côtoie sans cesse le merveilleux et le sordide.
C’est surtout un pays extraordinairement vivant, jeune, en perpétuel mouvement mais où l’histoire de l’humanité est omniprésente.
C’est une très bonne idée d’apprendre l’hindi. J’aimerais bien aussi mais dans le sud de l’Inde, là où nous allons le plus souvent, il est enseigné dans les écoles mais peu parlé. Au Kerala on parle le malayalam et au Tamil Nadu, le tamil.
J’espère que vous aurez la possibilité de venir en Inde. Si vous avez besoin d’infos n’hésitez pas à me contacter, je serai contente de vous aider.
Encore une fois merci de vos éloges, depuis quelques temps j’écris moins sur le blog, vous me donnez envie de continuer 🙂
Désolée pour le trailer!