Venu de la lointaine Amérique par l’intermédiaire d’une association, Zak, 20 ans, étudiant en sciences politiques, a passé deux mois à Namaste. Sa tâche : enseigner l’anglais aux enfants des « house family ».
« Je pensais faire du bénévolat dans un orphelinat, je n’avais jamais enseigné. La première fois que je me suis retrouvé devant les élèves, je ne savais absolument pas quoi faire et puis peu à peu j’ai appris, maintenant ça va, je m’amuse beaucoup ! ».
Et pas seulement, il s’est révélé être un excellent enseignant, sérieux et drôle à la fois qui a enthousiasmé ses élèves.
Il dit que son séjour à Namaste lui a beaucoup apporté, qu’il a pris conscience de l’insignifiance des soucis qu’il avait jusque là connus. « Un jour, j’ai demandé à des petites filles si elles aimaient jouer à la poupée, elles m’ont regardé d’un air étonné, puis elles ont dit : no doll, no doll, alors j’ai pensé à tous les jouets que j’avais quand j’étais enfant et qui maintenant sont rangés dans des cartons ».
Il a choisi de venir en Inde car sa girlfriend est indienne, NRI, (Non Resident Indian), ils sortent ensemble depuis deux ans, en cachette des parents de la jeune fille. Elle aussi a passé l’été en Inde, dans le nord, travaillant bénévolement dans un hôpital. Il n’a pas pu la rejoindre car elle est hébergée dans sa famille. Et puis Zak est végétarien, en Inde, c’est l’idéal !
Sympathique et joyeux, il s’est facilement intégré au groupe des garçons qui vivent à Namaste pour étudier ou parce qu’ils sont social workers. Parfois ils sont farceurs. Pour annoncer que le repas est prêt, ils ont coutume de crier à la cantonade « Mangiamo ! Mangiamo ! ».
« On dit comme ça en malayalam » a précisé l’un des Namaste boys.
« Well, a répondu Zak qui ne connaît pas l’italien, enfin une parole en malayalam que j’arrive à mémoriser ! » (Je précise que le malayalam, langue dravidienne, est d’une extraordinaire difficulté. Les mots, prononcés à grande vitesse et souvent interminables, semblent collés les uns aux autres).
Tout content de lui, il a répété à ses élèves « Mangiamo ! Mangiamo ! » et ils ont éclaté de rire. Depuis, chaque fois qu’il entre dans la salle à manger, il crie « Mangiamo ! Mangiamo ! » et tout le monde rigole.
Durant cette expérience keralaise, il a aussi rencontré des Italiens et une Française. Qu’en a-t-il pensé ? « Je ne suis pas comme tous ces américains qui ont une très mauvaise opinion des Européens, je n’avais pas de préjugés. C’était très sympa de vous rencontrer. La seule chose qui m’a étonné c’est que vous fumez et que vous buvez beaucoup de bière ! ».
Hier Zak est parti, triste de quitter les enfants. Il a dit qu’il ne les oublierait jamais.
« Tu reviendras ? »
« Yes, of course ! »
Bye bye Zak ! Take care !
5 commentaires sur “Zak, from Colorado”
W Zak!!!!
Tutto vero! Zak è un grande!
Je viens de découvrir. Jean Ricchi du ca
Je viens de découvrir le site en revenant Delhi, Agra, Varanasi, des villages dans le Rajdastan et Udaipur.
Une expérience de vie, oui voyager sert à relativiser ses problèmes, j’ai pourtant pas mal bourlingué !
No doll ? oui et no pen, no book pour beaucoup d’enfants. – J’ai rencontré de nombreux Français.
@merci Lorraine de ce témoignage. La pauvreté est beaucoup plus importante dans le nord de l’Inde que dans le sud. Le Kerala, particulièrement, est un état riche.
La situation est plus difficile au Tamil Nadu mais pas comme dans certains états du nord.
par contre, peu de Français, à part dans les temples de Madurai ou Tanjavur, ou encore à Pondy ou à Kochi.
Mais là où nous allons, nous sommes hors circuit touristique.