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Rachel |
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Rachel est assise face à nous sur la terrasse fleurie
de notre hôtel cochinois. Nous ne la connaissons pas encore. Lorsque
nous avions rencontré Manju, à Bangalore, je lui avait fait part de
notre désir de connaître des jeunes filles, ou des jeunes femmes, plus
autonomes, moins traditionnelles que Priya, la fille de Daddy, ou que
Rajam, la si jolie sœur de Ventranakam, le garçon de Kumbakonam. Par
l’intermédiaire d’une amie, cadre dans une entreprise, elle nous a
déniché Rachel.
La sympathie est immédiate. Rachel est superbe, lumineuse, épanouie.
Elle porte un « churinda » (nom local de l’ensemble
pantalon-tunique-écharpe) blanc et rouge en coton léger et une simple
croix en or autour du cou.
Elle n’a que 23 ans, mais semble extraordinairement mûre et responsable.
Elle a passé ses diplômes universitaires tout en travaillant, ce qui lui
permet aujourd’hui d’occuper un poste à responsabilités dans un call
center (de plus en plus nombreux en Inde et opérants dans le monde
entier). Ce n’est par exigence économique qu’elle a travaillé pendant
ses études, sa famille vit confortablement et aurait pu assumer la
dépense, mais par choix. Bien que très attachée à ses parents, avec qui
elle vit, elle souhaitait être indépendante financièrement. Ceux-ci ont
accepté sa décision, et l’ont encouragée à obtenir ses diplômes. Elle va
et vient comme bon lui semble, ses parents lui ont toujours entièrement
fait confiance et elle s’en est sans nul doute montrée digne. Son père
et sa mère, nous dit-elle, sont très ouverts, d’ici peu son frère aîné
va épouser, tout naturellement et sans difficultés, une jeune femme
hindoue. |
Rachel |
Surprise ! Rachel est mariée. Depuis deux ans. Son mari
vit à Bahreïn où il dirige un ensemble hôtelier, d’ailleurs à la fin du
mois Rachel ira le rejoindre. Elle a déjà donné sa démission et réservé
son billet d’avion, lui de son côté à trouvé un bel appartement. Quand
Rachel parle de son mari ses yeux brillent de plaisir, elle l’adore et
compte les jours qui le séparent encore de lui. Leur mariage a été
arrangé, dans la mesure où ce sont les familles qui l’ont organisé et
négocié, mais ils se connaissaient depuis longtemps et souhaitaient tous
les deux cette union. A Bahreïn, Rachel ne travaillera pas, elle aspire
au repos. Son mari et elle désirent avoir rapidement des enfants, deux,
un garçon et une fille.
La religion tient une place fondamentale dans sa vie. Elle est très
croyante. Son mari n’est pas catholique, comme elle, mais membre de
l’église chrétienne orthodoxe syrienne, introduite au Kerala au IV par
un riche marchand syrien venu chercher (et trouver) fortune au pays des
cocotiers. Les rites diffèrent mais la base de la croyance étant la
même, les mariages entre les deux communautés ne posent pas de
problèmes.
Rachel nous explique qu’au Kerala les filles ont autant d’opportunités
que les garçons, à condition qu’elles veuillent bien les saisir. En ce
qui la concerne elle ne s’est jamais sentie désavantagée à cause de son
sexe.
A la fin de l’entretien, elle nous invite à venir chez elle en fin
d’après-midi pour nous montrer sa maison et rencontrer sa famille. Elle
y vit avec ses parents, son frère (mais qui actuellement est absent) et
une cousine qui étudie à Ernakulam.
Inutile de dire que nous acceptons l’invitation avec plaisir.
(… à suivre)
India, le 7 aout 2006 |
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Plus de photos:
Rachel and friends |
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