06.12.2008
Italie, le Superenalotto, un indicateur cruel
Très souvent, lorsque je rentre dans le bar tabac du coin de la rue, elle est là. Immobile et le regard fixe, comme hypnotisée. D’un geste mécanique elle glisse des jetons dans la machine à sous.
Celle-ci, négligemment, crache parfois quelques rondelles métalliques. La femme les récupère dans un gobelet en plastique et les réinsère, patiemment, inexorablement dans la fente de la machine.
Je ne saurais déterminer son âge mais je vois la modestie de ses vêtements. Son manteau, dont elle ne défait que le col, est de piètre qualité et ses bottes sont éculées. Un reste de teinture rousse se devine sur les pointes de ses cheveux bruns. Concentrée sur sa tache répétitive elle semble indifférente aux allées et venues des clients, aux rires et aux plaisanteries du serveur.
Elle est un bloc de souffrance, cherchant désespérément un réconfort illusoire dans les aléas de ce qu’elle croit être le destin et qui n’est qu’une machine à plumer le moineau avec sa propre complicité.
Si elle n’a pas, comme souvent, assez de jetons pour décrocher le jackpot, elle perd sa mise et s’en repart encore un peu pauvre, encore un peu plus triste.
J’ai pensé à elle tout à l’heure...lire la suite
18:34 Publié dans En Italie | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : italie, société
Les commentaires sont fermés.