30.08.2007
Casa delle mamme (suite) : les Sims
Afin de ne pas perdre une minute nous proposons à Sunitha et sa belle-mère de nous accompagner dès maintenant pour leur montrer la « Casa delle mamme » et leur présenter ses habitantes.
Elle acceptent avec enthousiasme, et, pendant qu’à l’intérieur de la masure elles troquent leurs pauvres vêtements contre des saris, je les entends rire et plaisanter.
Et, dans la nuit tombante, nous reprenons tous ensemble le long sentier de terre ocre.
A la « Casa delle mamme », on nous accueille avec la joie habituelle, et (le discours de ce matin aurait-il déjà porté ses fruits ?) l’ambiance entre les mamans semble nettement plus chaleureuse.
Nos nouvelles recrues ouvrent de grands yeux ravis, nul doute que cet habitat de pierre, spacieux, propre et lumineux, ne leur paraisse aussi somptueux qu’un palace.
Nous faisons les présentations et expliquons aux mamans la difficile situation de Sunitha, malheureusement proche de celles qu’elles ont connues, avant. Je leur demande leur aide pour faire en sorte que Sunitha, Vineeth et Vivek, se sentent bien dans la maison.
Elles acquiescent en souriant.
La découverte de la cuisine enchante Sunitha et sa belle-mère et leurs visages s’illuminent.
Pendant que Fabiolino s’amuse avec les fillettes (quel gamin celui-là !) je montre à ses futurs occupants le reste de la maison, et surtout, leur chambre. Ils dormiront tous les trois ensemble, ce qui est ici est normal, sur un lit recouvert d’une natte, entre des draps propres et ils auront à disposition des toilettes et une salle de bains où il suffira de tourner un robinet pour se laver. Ce qui pour nous représente le minimum vital est pour eux un luxe jusqu’alors inespéré.
Les mamans ont préparé le thé et ouvert un paquet de rondelles de bananes séchées. Une gentille discussion s’installe, où il apparaît que Susheela et la belle-mère de Sunitha (honte à moi je ne suis pas parvenue à mémoriser son prénom) se connaissent.
Ensemble, nous convenons que Sunitha et les petits viendront s’installer lundi, c'est-à-dire dans deux jours.
Il fait nuit noire quand nous les déposons au bord de la route défoncée. Dans une obscurité qui me serait ô combien hostile si je devais avoir à la traverser, pas une lumière ne brille. Mais eux s’engagent d’un pas joyeux sur le sentier. Avant de nous séparer la belle-mère de Sunitha prend doucement ma main, la porte à ses lèvres pour exprimer sa reconnaissance et l'émotion me monte aux yeux.
Dans le van qui nous ramène à Namaste, va savoir pourquoi, je pense à ce fameux jeu, les Sims, où des occidentaux nantis, se prenant des dieux, manipulent les destinées de tristes personnages fictifs.
09:35 Publié dans Nouvelle chronique indienne | Lien permanent | Commentaires (3) | Envoyer cette note | Tags : Inde, Kerala, case delle mamme
Commentaires
tu sais trouver les mots, admirables de simplicité et de justesse, pour dire l'évidence qui, hélas, n'est pas de ce monde,
comment s'extraire de cette culpabilité?
comment agir sans imposer,et à notre niveau ?
que de questions tu soulèves implicitement..
bisous,Céleste, bon retour et bonne rentrée avec le coeur encore plus gros de mille émotions partagées!
Ecrit par : Cat | 30.08.2007
décidément je suis une sauvage al dégrossie. Je ne connaissais pas ce jeu. Pas très sure d'en avoir envie ni d'en savoir plus
Ecrit par : brigetoun | 30.08.2007
Superbes photos de toi et Fabio.
Merci pour ce beau moment de fraternité.
Ecrit par : Fiso | 03.09.2007
Écrire un commentaire
NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.