10.06.2007
Le tournesol de Sara
Ma journée a plutôt mal commencé. Flânant sur le web, je suis tombée, via le très bon site rue 89, sur cette longue interview de Claude Bourguignon, un spécialiste de la microbiologie des sols, ingénieur agronome, bref, quelqu’un qui sait de quoi il parle.
Et que nous dit-il ?
« L’humus c’est le mot humanité. Nous avons surtout notre malheur en nous-mêmes. C’est notre civilisation qui est dangereuse car elle porte sa mort en elle. Elle est en train de s’autodétruire en criant un grand cocorico de victoire. La science peut nous tuer car la morale ne suit pas. Nous avons une morale biblique et une technologie du XXIe siècle. Les scientifiques sont devenus les nouveaux prêtres. au XIIe siècle ils étaient moines !! Le commun des mortels est coupé de la culture scientifique, technique et industrielle que manipulent les spécialistes distanciés. Et cela fait très peur. Regardez le pilote d’avion qui dirige sa bombe avec un laser sur des objectifs ! Il fait une guerre propre. La preuve ? Il ne voit pas le résultat de son geste sur son écran T.V. !!! La science occidentale moderne distancie essentiellement les choses. Elle le fait de tout. »
Bref, un tableau glaçant de la situation de l’agriculture dans le monde, qui, même si à la fin de l’article Claude Bourguignon propose des solutions, m’a laissée hébétée, le moral dans les chaussettes.
J’étais occupée à remuer de sombres pensées, que la lecture de certains de mes blogs préférés n’a guère éclaircies, lorsque Sara et sa fille Aurora, 14 mois, des bouclettes blondes et un sourire charmeur, sont passées nous rendre visite.
Elles m’ont offert un tournesol, beau comme un soleil…
« Et la plus grande la plus belle
Celle qui pousse toute droite sur le fumier de la misère
Celle qui se dresse à côté des vieux ressorts rouillés
A côté des vieux chiens mouillés
A côte des vieux matelas éventrés
A côté des baraques de planches où vivent les sous-alimentés
Cette fleur tellement vivante
Toute jaune toute brillante
Celle que les savants appellent Hélianthe
Toi tu l'as appelée soleil
...Soleil... »
Jacques Prévert
Sara et Aurora vivent toutes les deux dans un petit appartement. Pour passer le plus de temps possible avec sa fille, Sara travaille très peu. Ses revenus sont, par conséquence, très faibles. Qu’importe, le bonheur d’être ensemble et qui se lit dans leurs yeux, compense largement quelques inconvénients.
Pas de voiture.
Pas de dépenses inutiles.
Une vie simple.
Et de les voir si sereines, si joyeuses, mon moral est remonté.
Les temps que nous vivons sont effrayants par bien des points, mais ce n’est certainement pas en se lamentant, en se morfondant, en courbant l’échine, comme des agneaux dociles que l’on conduit à l’abattoir, que nous changerons le monde.
Ma non violence m’interdisant d’aller me friter avec les forces de l’ordre pour faire entendre mon mécontentement, il me faut trouver, et appliquer, d’autres moyens d’action.
Résister.
Par la lenteur.
Par la paresse.
Par la sourire, la joie de vivre, la gaieté.
Ne surtout pas obéir au petit homme qui veut que les français s’endettent davantage.
Qui veut que nous soyons des consommateurs effrénés pour faire tourner encore plus fort la machine sur laquelle nous sommes en train de pédaler, comme des zombies.
« Décroisser ».
En toute quiétude.
Prenons un exemple simple :
Le goûter de mon enfance était composé d’une tartine de pain, accompagnée d’un carré de chocolat. Je dévorais la tartine à belles dents, gardant le chocolat pour la fin. Parfois, délice des délices, ma mère beurrait la tartine et la recouvrait de chocolat râpé, et c’était la fête.
Que donne-t-on aujourd’hui comme gouter aux enfants ?
Une pâtisserie industrielle, contenant beaucoup de sucre, beaucoup de graisses, des émulsifiants, des conservateurs, des antioxydants… etc.
La dite pâtisserie, généralement caoutchouteuse et au goût incertain, est présentée dans un étui en cellophane individuel, lui-même rangé dans une boîte en carton, qui elle est enveloppée dans un étui en plastique.
Si l’on considère que cette pâtisserie a, de surcroit, parcouru des centaines de kilomètres, en camion, pour arriver, cabossée par le trajet final effectué au fond un cartable, dans une cour de récréation où elle sera mâchonnée, sans grand plaisir, tandis que ses divers emballages, -indestructibles s’il s’agit de papier d’aluminium - iront augmenter la hauteur de la montagne de déchets que notre civilisation produit allégrement et sans se soucier des lendemains qui risquent d’avoir du mal à chanter, un mot s’impose : GASPILLAGE !
Il y a un an, j’ouvrais Célestissima.
Pour participer.
Pour communiquer.
Mon enthousiasme et ma détermination n’ont pas changé. Au contraire, j’ai fait de belles rencontres, j’ai découvert que nous étions nombreux à aspirer à un autre mode de vie, à vouloir enchanter le monde, au lieu de le subir, et qu’Internet est un extraordinaire outil pour de futures actions.
A toutes et tous, merci, de vos visites (nombreuses ces derniers temps) et de vos coms.
On continue, fin Juin la Chronique indienne recommence.
Merci aussi à 20 minutes qui met régulièrement (comme en ce moment) Célestissima dans sa sélection de blogs.
16:00 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (24) | Envoyer cette note | Tags : agriculture, décroissance, gaspillage
Commentaires
La simplicité volontaire... Mes réflexions sur l'état de notre monde et l'écologie m'y mènent de plus en plus!
Bon voyage en Inde chère Céleste. Je t'envie! J'ai presque envie de te demander d'embrasser mes frères indiens.. Ca ferait beaucoup ;-)
Ecrit par : Sandrine | 10.06.2007
je te relirais plus tranquilement demain. Je rentre d'une journée de bureau de vote et de plus de deux heures de Roig, Roig, Roig (nom de notre autocrate umpiste locale, qui n'a même pas été fichue d'être élue au premier tour, mais de très peuu). J'essaie d'écouter quelle est l'ampleur de la défaite et je me repose
Ecrit par : brigetoun | 10.06.2007
Je préfère la fin de ton billet au début !
Oui si nous réfléchissons, les actes les plus simples de notre vie quotidienne peuvent déjà changer beaucoup de choses... Tu as raison Céleste.
Cependant, lorsque je fais mes courses, je vois que les caddies qui contiennent les plus de saloperies et de bêtises ne sont pas ceux des personnes les plus argentées... Il y a beaucoup à faire dans la simple prise de conscience, l'information, et l'action !
Ecrit par : Fauvette | 11.06.2007
tu as raison bien sur - n'empèche : je n'ai pas de voiture, quand je suis assez riche j'achète local, mon réfrigérateur et mon pc sont des concessions récentes, dues à ma faiblesse, mais je me sens coupable parce que cela ne suffira pas si on n'arrive pas à persuader les autres (et c'est le risque de se rendre casse pieds et désagréable) - comme je me sens coupable des résultats des élections
Ecrit par : brigetoun | 11.06.2007
Un an déjà, et bien bon anniversaire, et continue. Et rien à rajouter au début de ton article, rien à rajouter...
Ecrit par : Falconhill | 11.06.2007
@céleste-clo,
Je me repose d'une semaine riche avec mes étudiants pour une session destinée à leur permettre de rattraper les points perdus ou pas obtenus en géo-politique.
Une belle semaine d'échanges, d'écoute, de travail mais aussi de rires et de complicité.
Ne serait-ce que pour apprécier cela, je ne voulais pas manquer mon "au revoir" à ces jeunes qui m'apportent tant tout au long de l'année.
Ils ont deviné que je n'étais pas au sommet de ma forme -because mes problèmes de santé- malgré ma façon de masquer cette fatigue de plus en plus importante avec des sourires et un dynamisme fort prononcé pour les cours.
Avec eux, j'ai oublié l'hôpital et ce qui m'attend encore à la fin du mois.
Je suis au repos pour une semaine avant d'aller terminer mon année à France 3 formation.
Je reprends le chemin de l'univers des blouses blanches le 25 juin.
Entre l'angoisse, la douleur, les vomissements, j'ai de quoi faire...
Je voudrais pas faire pleurer derrière les écrans mais par moment je pense que cette "putana de vista" m'emmerde avec son cumul des embrouilles qu'elle me réserve.
Pourquoi, c'est encore moi, qui gagne à ce jeu tragique ?
Hier nous étions invités chez des amis -que j'adore- qui ne savaient pas comment me parler de ce crabe. La sale bête !
J'ai mis les choses à plat en abordant le sujet qui les...rongeait.
Le tournesol de Sara me rappelle les bouquets de fleurs des talus que composait Emilie. Le dernier elle me l'a offert la veille de sa mort. Je l'ai gardé très longtemps. Il était là, desséché dans un petit pot en argent.
Un jour, je l'ai jeté.
Les souvenirs et l'amour restent.
Les fleurs séchent, pourrissent et renaissent.
La mort d'un bouquet ou d'un être n'est pas un fin en soi.
Il faut seulement se convaincre que l'amour est plus fort que tout le reste.
Si les fleurs repoussent et jaillissent parfois au détour d'un chemin car le vent les a déposées là. Les petites filles qui meurent sont forcément quelque part.
Je sais. Pas de quoi vous fouettez le moral pour vous le mettre au beau fixe.
Aujourd'hui, ça fait treize ans que notre fille a été assassinée.
Je ne sais comment vous exprimer ce manque viscéral, cette douleur ravivée par le calendrier.
J'entends : "Ne sois pas triste, maman. Pense à toi. Tu es malade. Je ne te quitte pas. Je suis là pour t'aider à surmonter."
J'ai pour toute réponse : "Je sais mon ange mais je suis fatiguée. Je voudrais maintenant que je me suis habituée à ta mort, connaître la paix du chemin que je dois encore parcourir."
Dans le fond, je sais qu'on ne s'habitue pas à la mort.
J'ai déjà songé à ma propre mort depuis ce drame. Elle ne me fait pas peur mais je me dis que j'aspire encore à vivre de belles années.
Alors oui, Céleste, tu as raison.
Il est des odeurs, des gestes, des bruits, des timbres de voix, des airs de chanson ou de musique qui nous plongent parfois dans un voyage de souvenirs plus doux et plus inoubliables les uns que les autres.
Il ne reste que cela. Les souvenirs pour ne pas effacer définitivement celui ou celle qui a été.
"Mais le vent du Nord les emporte dans la nuit froide de l'oubli.
Non, tu vois, je n'ai pas oublié, la chanson que tu me chantais.
C'est une chanson qui nous ressemble. Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais..." Jacques Prévert.
Pardon.
Parfois ça fait du bien de partager.
Autour de moi, ils semblent avoir tous oublié. Pas un coup de fil, pas un mot, pas un signe.
L'indifférence est à ce point qu'elle creuse le chagrin que l'on croyait enfoui au fond de soi.
Alors, pardon si je vous fais mal.
Je vais aller prendre l'air du large en solitaire.
Se ressourcer devant l'infiniment grand. La mer qui console la mère...
Ecrit par : corinne | 11.06.2007
Bonjour Céleste...
Joli post (j'adore les tournesols...)
Je te recommande le site de Gilles Clément, paysagiste et penseur de la biodiversité, qui vient d'écire un petit ouvrage "manifeste du Tiers -paysage" (comme on dit du Tiers -Etat.)
Ecrit par : valdo lydeker | 11.06.2007
Notre mode de vie actuel porte en lui la mort de la planète, c'est bien certain. Si vous en avez l'occasion allez voir le film d'Al Gore. OK, c'est américain, mais c'est d'une redoutable efficacité.
Mais cette prise de conscience est également le fait de l'occident et les Etats européens de l'ouest tout du moins, se sont fixés des objectifs très ambitieux destinés à retourner la situation. Les Etats Unis commencent à y venir, il ne fait pas oublier que c'est un Etat fédéral et que chaque Etat a par rapport aux décisions de Washington une marge de manoeuvre beaucoup plus importante que la France vis à vis de celles prises à Bruxelles par exemple.
Pour travailler sur ces thèmes là à ma petite échelle territoriale, je m'inscris en faux contre le mauvais procès fait au gouvernement pour lequel au contraire, l'environnement est une vraie priorité
Je ne suis pas du tout- certaine que dans les pays émergents on ait la même prise de conscience !
Ecrit par : Annie | 11.06.2007
Résister. Rester calme. Lire le poète. Etre le fou.
Et souffler "La" bougie au champagne.
Et ne pas nous oublier pas en Inde. ;-)
Ecrit par : Marc | 11.06.2007
@sandrine
nous allons dans le sud de l'Inde, si veux que je passe saluer de ta part des amis indiens, je le fais très volontiers
@brigetoun
toi, coupable?
certainement pas. Bien au contraire, autant de nombreux cadres du PS me sont insupportables, autant j'aime beaucoup les militants qui comme toi, jour après jour, souvent humblement, par leurs mots et leurs actions luttent pour un parti digne et généreux.
@Fauvette
tu as parfaitement raison. les moins pauvres, qui ont accès à l'information, qui surfent sur internet, sont beaucoup plus conscients des problèmes de la planète que ceux qui n'ont ni l'argent ni le temps pour s'informer, et qui se laissent enjôler par les sirènes qui les poussent à consommer.
@falconhill
merci, tu es la preuve que l'on peut être de droite tout en étant ouvert et respectueux des idées des autres;
@Corinne
merci ma belle, pour ces confidences bouleversantes, que tu égrènes sur ces pages, comme de petits cadeaux.
je suis de tout coeur avec toi.
mais les mots sont bien pauvres pour soulager ta douleur;
@valdo
merci pour le site, je vais de ce pas, le chercher.
@annie
il est vrai que les pays émergeants, je pense à lInde, semblent peu conscients des enjeux climatiques. mais ce n'est totalement vrai non plus, il y a ici et là, dans certains états, des expériences très intéressantes de culture biologique.
ne pas oublier non plus, qu'à l'heure actuelle, la majorité des indiens vit de façon très simple.
@marc
le blog continuera pendant le voyage. j'ai déjà noté dans mon carnet l'adresse de la maison de Madurai ou Sri Ramana Maharshi a connu la révélation et le nom de l'ashram d'Uttarkashi (je te demanderai un peu plus de précisions avant le départ)
Ecrit par : céleste | 11.06.2007
Bonsoir Céleste, je sors de ma retraite pour célèbrer l'anniversaire de célestissima.
Bon séjour sur ces belles contrées indiennes et que l'enthousiasme et les émotions que tu nous as communiqués tout au long de cette année ne se tarissent pas.
Ecrit par : Mohamed | 11.06.2007
@céleste et tous,
J'aurais aimé hier qu'on me dise quelque chose.
Comme tous les ans, j'ai attendu.
Quelqu'un qui aurait quelque chose à me dire pour la circonstance.
On ne parle jamais tant qu'aujourd'hui avec nos nouvelles technologies, et l'on ne sait pas avoir un mot de réconfort.
Je sais qu'on est seul face à un chagrin tel que celui-ci.
Je sais qu'il n'y a pas de mots, comme tu le dis, Céleste.
Quatre petits mots : Je pense à vous -toi-.
Mes proches ont zappé depuis un bail.
Peut-être nous reproche-t-on ce chagrin qui ne disparaît pas ?
Peut-être ne veut-on pas le réveiller ?
Je crois que les êtres qui nous entourent sont lâches, en plus d'avoir la mémoire sélective.
Qu'ils se rassurent. J'y retourne à ma vie, à mon quotidien, mes rires, mes larmes, mes coups de tempête, mes amours, mes amitiés.
J'ai l'avantage de passer l'éponge pour tout.
Je ne suis pas rancunière, ni aigrie.
C'est là-dessus que compte ce petit monde qui se cache à chaque date douloureuse.
C'est moi qui doit revenir à chaque fois, comme avant, avec le sourire aux lèvres. Les larmes dans ma poche, bien recouvertes d'un épais tissu.
Il faut faire semblant.
La peine ne doit pas faire semblant d'être ou d'avoir été.
Ma peine a été et reste malgré la reconstruction et la joie de vivre.
Je regrette que personne -en dehors de mon mari- ne la partage davantage.
Je saurais la partager dans la joie et l'allégresse.
On ne sait pas.
Nous devrions jeter nos portables, nos ordinateurs, nos téléphones pour réapprendre à communiquer comme des humains.
Nous étreindre, nous embrasser, nous écrire avec une jolie plume à la main, dictés par nos coeurs.
Ecrit par : corinne | 12.06.2007
@Céleste : Bon anniversaire à ton blog et merci pour ce nouveau billet aussi intéressant que les précédents. Je suis souvent d'accord avec ce que tu dis mais ne sais pas aussi bien l'exprimer. Continue s'il te plaît et bon séjour en Inde, je suivrai ton périple.
@Corinne : J'ai lu avec attention tes commentaires ci-dessus. L'expérience m'a malheureusement appris que lors du départ d'un enfant ou (d'une maladie grave le concernant) on ne peut pas compter sur le geste ou les mots venant de l'entourage proche pour vous "remonter", on se retrouve seul face à notre peine, pourtant, un signe si petit soit-il serait le bienvenu. On a l'impression d'être pestiféré alors qu'on ne demande pas grand chose. Je t'embrasse très fort et te souhaite beaucoup de courage.
Ecrit par : tanette | 12.06.2007
@très chère Corinne
Encore une fois ton commentaire me bouleverse. J'ai beaucoup pensé à toi et à Emilie après avoir lu celui d'hier.
J'ai écrit que les mots sont pauvres face à la douleur, mais tu as raison, ils sont pauvres, mais ils existent, ils reconnaissent la souffrance.
Le silence l'annihile, la nie, la gomme.
C'est bien pire.
Dans la société occidentale nous ne savons gérer ni la mort, ni la maladie, ni la souffrance d'autrui.
Nous ramenons tout à nous même, et incapables de faire face à notre propre désarroi face à l'horreur - la mort de son enfant est notre pire cauchemar, elle est injuste, absurde, inconcevable- nous nous voilons la face, nous nous taisons et détournons les yeux, nous sommes égoïstes et lâches, abandonnant ceux qui souffrent à la solitude.
Il parait que notre civilisation est particulièrement avancée, c'est faux sur beaucoup de plans.
La mort, la maladie, la vieillesse, nous effraient tellement que nous vivons comme si elles n'existaient pas, alors que nous devrions vivre avec, non pas dans l'angoisse, mais dans l'acceptation de l'inéluctable.
Que dire, je suis infiniment triste pour toi, même si je sais que demain, et le jour d'après, et toujours, tu sauras sourire et rire, et apporter à autrui ce que d'autres ne t'apportent pas.
@Tanette
merci beaucoup pour ton com et pour ce que tu écris à Corinne.
Je sais que toi aussi tu souffres pour ton enfant et je suis sûre que Corinne appréciera cet élan d'affection d'une mère à une autre.
@Mohamed
quel plaisir d'avoir ta visite!
la réponse au questionnaire est en cours (je suis décidément très lente parfois)
Ecrit par : céleste | 12.06.2007
@céleste,
Je me suis plongée tout l'après-midi dans les corrections à rendre pour la fin de la semaine.
Je viens faire un tour chez toi avec un thé.
J'ai su très vite que tu croyais aux mêmes choses que moi.
J'ai su très tôt que nous ferions la route ensemble plus loin que notre rencontre --sur et grâce- au DEL.
J'aime la paix que tu nous apportes ici.
J'aime ta douceur, ta lucidité, ton humour.
Maintenant que nous nous connaissons, j'aime ton sourire -le même que sur les photos du blog-, ta voix qui chantonne.
Je regrette de ne pas être plus près de toi.
Tu fais partie de ces êtres avec qui tout semble simple et facile à dire, à vivre.
C'est ce que j'exige maintenant depuis le départ d'Emilie -j'écris volontairement "départ" car je sais qu'elle est ailleurs, que de temps en temps, elle vient souffler dans mon cou pour y déposer un baiser-, des relations sincères et désintéressées.
@tanette,
Merci. Je devine que tu souffres aussi.
La vie en a décidé ainsi. Disons à la vie qu'elle nous fait mal en faisant qu'elle soit malgré toute la douleur, plus belle.
Nous ne sommes pas sans ressources.
Notre devoir est d'améliorer notre vie. De faire en sorte qu'il y règne une certaine harmonie, le calme.
J'ai investi mon coeur à travers l'âme d'Emilie.
Seule une maman en souffrance peut réellement comprendre le sens de la phrase ci-dessus.
"Je me tiens la tête entre les mains.
Non, je ne pleure pas.
Je me tiens la tête entre les mains
pour réchauffer ma solitude-
des mains qui protègent,
des mains qui nourrissent,
des mains pour empêcher mon âme
de rester plus longtemps en colère."
"Call me by my true names", un poème extrait d'un livre de Thich Nhat Hanh.
Je suis devenue solide en continuant d'être libre et joyeuse mais aussi libre d'exprimer ma tristesse plutôt que de la mettre derrière moi.
Bises à vous.
Ecrit par : corinne | 12.06.2007
Corinne ,reçois toute la douceur et la beauté de cette sonate
de Mozart que j'écoute .
Reçois le parfum du bouquet de roses près de moi .
Je pense à toi , je partage ta peine .
Ecrit par : Vic | 12.06.2007
@vic,
Merci.
C'est mercredi, mon fils dort encore.
Le ciel est dégagé -j'évite de dire bleu, le bleu passe mal en ce moment...-, un soleil radieux m'a invitée à ouvrir les fenêtres et porte-fenêtres.
Je ne me lasse pas d'admirer le jardin de la maison d'en face. Un luxe !
Une maison de ville qu'on croirait tout droit venue de chez nos amis anglais et avec leurs secrets pour réussir toutes les plantations de fleurs.
Je savais pourquoi j'étais mal en début de semaine.
Je sais pourquoi, je vais de l'avant dans un élan d'amour.
Ceux qui passent un tiers de leur vie à se demander pourquoi ils n'ont pas été heureux ou trop malheureux peuvent se dire qu'ils ont passé trop de temps à persévérer dans leurs erreurs.
La mort ne nous a pas fait de cadeau en prenant notre fille mais la vie est un cadeau.
Un cadeau flamboyant.
PS : Ici, on adore Mozart.
Ecrit par : corinne | 13.06.2007
La vie tout simplement!
bon voyage,Céleste,tes écrits vont me manquer!
reviens vite!
Ecrit par : Cat | 13.06.2007
@Vic, merci de ta visite et du joli message que tu adresses à Corinne
@Corinne
superbe, tout simplement :-)
@Cat, merci
nous partons fin Juin mais j'emporte mon mini ordi portable et je continuerai à publier au moins un jour sur deux, comme je l'ai fait l'année passée. en Inde on trouve facilement des internet café, et j'aime beaucoup partager le plaisir du voyage ; je l'ai fait l'été dernier et c'était vraiment bien.
sans le blog, je n'aurais jamais tenu un journal de voyage, Celestissima me motive énormément, à faire quelque chose (écrire) que j'aime mais que sinon, sans lecteurs, je ne fais pas.
en gros, j'aime écrire, mais j'aime bien aussi être lue, et pour ça le blog c'est génial!
Ecrit par : céleste | 13.06.2007
bonjour à tous!
j'avais découvert "le blog de céleste" en cherchant des infos sur l'inde, et savoir que tu y pars bientôt m'enchante!
merci de m'avoir fait aimer ce beau pays au point d'y aller moi même en janvier (températures plus clémentes qu'en juillet!) avec ma petite fille de 5 ans.
devant la réjouissante perspective de vivre les 5 prochaines années dans un pays d'extrème droite, nous avons décidé de demander l'asile politique à pondichery. adieu la france et ses 53% d'abrutis, si j'avais 20 ans je serais entrée en résistance, mais là je n'ai plus la force de me battre contre des moulins à vents, et mon petit doigt me dit que ça ne va pas s'arranger...
je suivrai tes aventures avec plaisir, en me délectant de ton style et de ton humour, surtout ne change rien!
Ecrit par : bibou | 13.06.2007
merci bibou
je suis ravie d'avoir contribué à te donner envie d'aller en Inde.
sur la saison tu as entièrement raison, si tu en as la possibilité c'est mieux d'y aller en janvier février, surtout avec une petite fille de 5 ans.
si tu veux je peux te donner l'adresse de la "Casa delle mamme"
http://www.fabionik.com/mamme/
et de Namaste, l'association qui nous aide.
c'est au Kerala, et je pense que pour ta fille et vous ce serait un bon moyen de connaitre des enfants indiens.
Ecrit par : céleste | 15.06.2007
Mes amis sont dans le nord... merci pour la proposition. Et donne nous des nouvelles!
Ecrit par : Sandrine | 16.06.2007
Bonsoir à tous et toutes,
Je passe sur la pointe des pieds pour vous faire un coucou amical. Tous ces messages magnifiques et si humains m'ont beaucoup émue.
Céleste, ton blog est un havre de paix et, le temps d'une visite, on se prend à oublier qu'on vit une période bien difficile.
@ Corinne, ce n'est pas, me semble-t-il, l'indifférence qui empêche les gens de communiquer leur empathie.
C'est la peur. La peur de commettre un impair, de ne pas savoir exprimer ses sentiments, de ne pas être à la hauteur mais aussi et surtout, cela nous renvoie à notre propre peur de ne pas pouvoir faire face si un malheur s'abattait sur nous.
Et également la difficulté de s'exprimer avec des gestes, des mots, des cris, des rires et des pleurs dans une société "lisse" et puritaine où les effusions spontanées sont réfrénées - car considérées comme incongrues.
Céleste, j'attendrai avec impatience tes récits (et tes photos) de ton voyage en Inde. Tu sauras nous enchanter encore, comme tu l'as fait pour celui de l'an dernier.
Buona fortuna e buon viaggio!
Et bon anniversaire à ce blog pas comme les autres.
Ecrit par : emcee | 16.06.2007
@merci emcee pour ce gentil et pertinent commentaire.
Grazie e baci!
Ecrit par : céleste | 17.06.2007
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NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.