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11.09.2006

Nuit blanche à Roma (suite)

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Descendus sur les berges du Tevere nous cherchons en vain un débarcadère et personne, ni les policiers, ni les tenanciers des bars ne peuvent nous renseigner. La zone est peu plaisante. De jeunes clochards, que les Italiens nomment avec mépris les « Punkabestia » car ils ont le look punk, possèdent des chiens et sont portés sur la boisson, y ont élu domicile. Nous battons en retraite.
Un bus sur le point d’éclater sous la pression des nombreux passagers, puis un métro, nous emmènent à la Piazza del Popolo où nous espérons suivre un spectacle aquatique effectué par une troupe renommée. Encore raté, nous nous sommes trompés de place !medium_roma6.jpg
Deux heures du mat’. La fatigue commence à se faire sentir, nos jambes sont lourdes et les miennes, va savoir pourquoi, couvertes de plaques rouges douloureuses (dire qu’en deux mois de voyage en Inde je me suis portée comme un charme !). Nous errons de rues en rues. Et soudain « Marcello ! Marcello ! » nous débouchons sur la Piazza di Trevi. Hélas Anita Ekberg ne se baigne plus depuis longtemps dans la fontaine et la magie de l’endroit est mise à mal par des groupes de jeunes gens ivres qui chahutent sur ses marches.
Qu’à cela ne tienne, il nous reste des musées à visiter et un spectacle sur la musique de Phil Glass.
Mais les musées sont inaccessibles, soit ils sont trop loin, soit leur visite nécessite une attente d’au moins une heure.
Encore une fois direction Piazza Venezia. La foule s’est en partie refluée, laissant sur son passage une  effarante quantité de canettes, de papiers gras et de bouteilles volontairement brisées. On marche sur le verre. Et toujours la jeunesse ivre, non pas de passion pour la ville millénaire, mais de gros rouge et de bière.
medium_roma7.jpgQuatre heures et demie, des ouvriers commencent à démonter le podium où devait avoir lieu le spectacle. La bonne humeur que la beauté de la ville et le plaisir d’être ensemble nous insufflent restée intacte malgré la chute de la température, l’apparition d’un petit vent aigrelet et la suite de ratages de la soirée. Nous nous laissons tomber épuisés sur un banc.
Cuivres et accordéons, musique de rue qui s’amplifie, et bientôt devant nos yeux fatigués défilent des saltimbanques. Masqués, juchés sur des échasses, ils avancent à grand pas, araignées géantes aux pattes démesurées… Et Fellini nous fait un dernier clin d’œil.
Mais voilà les chevaliers de l’Apocalypse, les blancs chars de la propreté urbaine qui vont devoir pendant des heures effacer les tristes vestiges de la fête.

La fête, était-ce bien une fête ?
Je n’en  suis pas sûre. Au delà de notre désastreuse expérience personnelle : nous avons parcouru plus de vingt kilomètres à pied, n’avons assisté à aucun spectacle et pas visité le plus petit musée, ou monument (à part une église où un sinistre office matinal narrant d’une voix monotone les détails sordides de la mort d’un jeune illuminé appelé Jésus a bien failli me foutre le cafard), je n’ai à aucun moment eu une impression de fête. Mais plutôt celle d’assister à un truc mal organisé (pas de poubelles ni de toilettes amovibles dans les rues), mal conçu (bus et métro bondés), proposant des spectacles et visites sans grand intérêt (le musée du Vatican, par exemple s’était bien gardé d’ouvrir ses portes).
En somme un succédané de culture gratuit pour amuser le peuple.
Et quand plus tard, dans le train qui nous ramène à Bologne, je lis sur « La Repubblica » les paroles auto satisfaites du Président de la Chambre de commerce qui s’esbaudit du montant des retombées économiques de l’opération sur les commerçants de la ville, je me dis que, tout compte fait, l’ersatz de gauche qui dirige la belle ville de Rome prend bien facilement ses citoyens pour des cons.

Et je me demande : en est-il de même à Paris ?

Roma, le 10 septembre 2006

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Commentaires

A Paris, c'est pareil, en plus delanoesque. Les queues à l'entrée des musées ont de quoi rebuter le plus courageux des muséophiles. Des nichées de bobos chez qui il n'y a pas la télé pour ne pas polluer la tête des enfants, des vieilles dames emperlousées, désoeuvrées et peut-être même fauchées, des chinois égarés, le Mandarin Routard à la main, s'agglutinent en silence en attendant que le fonctionnaire de service leur délivre le laissez-passer. En toute bonne logique, devant chaque oeuvre d'art, à l'intérieur, ce doit être pareil. Il vaut donc mieux payer en catimini ses 5 Euros, un jour où il n'y a que les chinois et quelques provinciaux en goguette.

Les oeuvres d'art sont très chics et tout à fait hermétiques. Elles proviennent toutes d'artistes connus des seuls membres d'un cercle fermé, se déplaçant exclusivement en vélo, entre le 11° et le 6°, jamais au delà. La mise en scène est à la hauteur des oeuvres, glacée... mais l'ensemble a un avantage certain, faire fuir le péquenot, le ringard, le beauf... d'ailleurs ça tombe bien parce que vu que Sud et la CGT ont refusé que les agents travaillent au delà de l'horaire habituel, durement acquis par des heures de marche à pied sous des banderoles et des négociations marathon seulement arrosées d’eau minérale, et étant donné que les rues sont fermées à la circulation, Paris est inaccessible.

Mais malgré tout, pareil qu’à Rome, le représentant de la fédération des limonadiers, les brasseurs et les importateurs de boissons fortement alcoolisées se frottent les mains. C’est beau la culture subventionnée…

Ecrit par : Poilagratter | 11.09.2006

petit clin d'oeil nocturne du bout du monde où les nuits, sans être organisées, sont animées et bohémiennes..

Ecrit par : bertranD | 12.09.2006

Bertrand une fête ne peut être qu'inorganisée. La gauche parisienne : bien il semble bien que ce ne soit pas faux - remarque : je ne me suis jamais risquée dans les nuits blanches depuis que cela existe - mais ma fausse fille et mes jeunes nièces aimaient bien - et j'étais "du 11ème" ce qu'elles n'étaient pas, mais jeunes et curieuses.
Amusée par le bus bondé, j'ai le souvenir d'une soirée du 24 décembre à Rome..

Ecrit par : brigetoun | 12.09.2006

@ Celeste ,
je viens vous dire bonjour ici

Ecrit par : gillou le fou | 13.09.2006

@ Celeste ,
je viens vous dire bonjour ici

Ecrit par : gillou le fou | 13.09.2006

@ bonjour gillou le fou

et bienvenue dans mon espace

Ecrit par : céleste | 13.09.2006

@ céleste,
ça fait du bien un peu de calme et de tranquillité...
sympa votre endroit,
je vais vous indiquer le mien si vous voulez, à moins que vous ne l'ayez déjà?

Ecrit par : gillou le fou | 13.09.2006

@ Gillou le fou

je viens très volontiers dans votre endroit, je ne le connais pas, merci de mon indiquer la voie

Ecrit par : céleste | 13.09.2006

@ céleste,
il y a aussi un blog...

Ecrit par : gillou le fou | 13.09.2006

@ merci gillou le fou

j'ai ouvert et je me suis arrêtée, ravie, sur le premier nom : Lucia EtXbarria
ça commence bien, je continue

Ecrit par : céleste | 13.09.2006

@ céleste,
voilà l'autre endroit,
bonne visite

Ecrit par : gillou le fou | 13.09.2006

@ céleste: erreur de manip...!

Ecrit par : gillou le fou | 13.09.2006

encore une...!

Ecrit par : gillou le fou | 13.09.2006

ouhaou, vingt kilomètres à pied; quelle athlète... !

Ecrit par : elodietoug | 22.09.2006

Les commentaires sont fermés.

 
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