11.03.2007
1960
Les matins de juin, quand mon père attend ses élèves en haut des trois marches qui montent à sa classe, un rayon de soleil arrive jusqu’à lui. Tellement pris par ses pensées que parfois il semble parler tout seul, il regarde sans les voir les enfants qui arrivent peu à peu de leurs hameaux lointains.
Ils sont venus à pied ou à vélo, traversant la campagne silencieuse. Ils sentent le lait, la crotte et le foin. Leurs joues sont rouges et leurs mains rugueuses.
En attendant le coup de sifflet qui marque l’entrée en classe, des petits groupes se forment, les garçons occupant le côté gauche de la cour, les filles le côté droit. Cette répartition géographique n’est pas due au hasard mais à l’emplacement des cabinets, ceux des filles sont à droite, ceux des garçons à gauche. Ceux des filles sont plus récents, plus propres et l’odeur qu’ils dégagent nettement moins corrosive que celle qui émane de ceux des garçons.
Annie, maman et moi, descendons dans la cour au dernier moment, avant, en attendant les vigoureux coups de brosse que ma mère donne à mes cheveux courts pour les discipliner – Madeleine la coiffeuse à déjà coupé mes boucles blondes – par la fenêtre du cagibi, j’ai regardé la cour se remplir. Je reste le nez collé à la vitre, observant d’en haut ces enfants dont beaucoup, surtout les garçons du certificat d’études, me font un peu peur.
Il faut dire que j’ai quatre ans. Je passe mes journées assise au fond de la petite classe, celle de ma mère, que je n’ose pas appeler maman devant ses élèves. Je fais des puzzles en bois, mon préféré représente une locomotive rouge qui crache de la fumée, j’enfile des perles colorées pour faire des colliers, avec la pâte à modeler je fabrique des escargots et des bonshommes qui tiennent difficilement en équilibre sur leurs grosses jambes, je passe patiemment un galon dans les trous d’un carton pour suivre les contours d’une poire jaune ou je copie des lettres dans un cahier à grosses lignes.
Ma mère ne s’occupe pas de moi, elle a une vingtaine d’élèves répartis sur trois niveaux et mène sa classe avec autorité et efficacité, on n’est pas là pour rigoler !
Je conçois probablement une vive jalousie à l’égard de ces bambins mal dégrossis qui me ravissent l’attention de ma génitrice car un soir, alors qu’elle corrige ses cahiers, assise à son bureau dans la classe désertée, mais encore imprégnée de l’odeur aigrelette des enfants mêlée à celles de la craie et de l’encre violette, et que, sa longue baguette en bois dans la main, je m’amuse à l’imiter en faisant une leçon de lecture à des élèves imaginaires, ma mère s’aperçoit que je sais lire. Tellement désireuse d’exister parmi tous ces concurrents en culottes courtes, j’ai concentré toute mon énergie sur cet apprentissage, essentiel à ses yeux. Le mécanisme de la lecture s’est si vite et si bien imprimé dans mon cerveau enfantin qu’il me semble avoir toujours su lire.
Dans mon livre préféré, un lièvre vagabond portant une redingote froissée, l’oreille pendante et les yeux tristes, se présente un soir à la porte d’une famille de lapins. Il demande l’hospitalité.
«- Ce n’est pas possible, répond papa lapin, nous sommes neuf, la maison est pleine comme un œuf !
- Oooooohhhh, soupirent la maman et les petits, déçus.
- Mais, dit papa lapin, vous pouvez dormir dans le jardin."
Le lièvre remercie et s’installe sous un arbre, de la fenêtre, les enfants lapins le regardent. Puis l’aîné lui apporte un oreiller, et un autre une couverture.
Mais voilà qu’un orage se lève, la couverture s’envole, la pluie dégringole sur le malheureux et les petits se désolent.
Alors papa lapin ouvre la porte et, à la satisfaction générale, invite le grand lièvre en redingote à dormir devant la cheminée.
Au matin, l’invité a disparu, mais sur la cheminée, bien alignés, il a laissé neuf petits paniers emplis de bonbons.
Et moi, à chaque fois que je relis cette histoire, c'est-à-dire plusieurs fois par jour, je me dis que quand je serai grande, ma porte sera toujours ouverte pour les vagabonds aux yeux tristes.
Et vous, qui passez sur ces pages, vous souvenez vous de vos premiers livres?
17:05 Publié dans Souvenirs, souvenirs | Lien permanent | Commentaires (38) | Envoyer cette note | Tags : souvenirs, 1960, enfance
Commentaires
Céleste,
C'est plus calme ici...
Le premier livre dont je me souvienne avec le temps qui passe, c'est le journal d'Anne Frank, offert par ma grand-mère maternelle alors que j'ai tout juste 15 ans.
J'ai emporté ce livre partout où je suis allée.
Il ne m'a jamais quittée.
Il y a des livres comme ça qui s'inscrivent dans une vie.
A l'époque où je l'ai lu, je ne cessais de revenir encore et encore sur la première page intérieure du livre où le sourire d'Anne interpelait le lecteur.
Cette jeune fille qui avait mon âge quand elle a commencé à tenir son journal.
Nos rêves, nos colères se ressemblaient.
Toutes les jeunes adolescentes d'ici et d'ailleurs ont les mêmes projections pour leur avenir, les mêmes désirs.
Celui d'être aimée.
Anne n'a pas pu aller au bout de ses rêves, au terme de sa vie.
Sa vie lui a été volée par la folie des hommes.
Combien de vies emportées, détruites par l'absolue nécessité de tout posséder ?
Anne est toujours là près de moi. Elle trouve toujours une place sur les étagères de ma bibliothèque.
Un jour, mes petites-filles -peut-être- ou mes petits-fils deviendront les lecteurs, les conservateurs de ce précieux ouvrage et témoignage qui m'a été offert par la femme qui a le plus compté dans mon existence.
Ma grand-mère ; Odette-Rachel.
J'ai essayé de remonter plus loin dans ma mémoire d'enfant.
J'aimais les livres mais aucun ne m'a autant marquée avant celui-ci.
C'est l'histoire d'une adorable petite fille livrée aux mains d'un monstre.
Un peu la tienne.
Un peu la vie.
La vie où personne ne fait de cadeau à personne.
Ecrit par : corinne | 11.03.2007
oh ! les cartons à coudre ! c'est peut être ça qui m'a dégouté. Les premiers livres lus je ne m'en souviens pas. Juste avant il y avait un recueil de contes de Perrault et j'agaçais maman parce que je tenais à ce qu'elle lise le petit poucet de façon à pleurer avant qu'elle tourne la page montrant les petites filles au lit et l'ogre avec son couteau. Sans ça vers sept ans un livre sans doute assez mauvais sur une légende moyennageuse qui m'a révélé que les mots les uns à coté des autres c'était beau en plus de vouloir dire quelque chose.
Pour l'italien ce n'est pas bien, j'étais en vacance, et j'ai un cours mardi, j'ai rien fait. Demain je plonge
Ecrit par : brigetoun | 11.03.2007
moi, c'est dans le progrès du jura que j'ai appris à lire, au même âge que toi, parce que la dame qui me faisait siester l'après midi gardait aussi un grand gamin qui avait du mal à apprendre. J'étais assise sous la table de la cuisine, et c'est rentré tout seul.
Le vrai premlier livre, sinon, c'est un grand format, la Chèvre de Monsieur Seguin. On me l'avait tellement lu, que je récitais l'histoire en suivant les lignes !
Je me souviens encore du dessin de la pauvre Biquette "pleine de sang", qui se couche "et le loup se jeta sur elle et la mangea"... Tiens, je la sais toujours par coeur !
Ecrit par : fanny | 11.03.2007
Je me rappelle avec exactitude que j'ai appris a lire (j'avais 4 ou 5 ans, et je ne comprenais pas tout...) avec les traditionnels "malheurs de Sophie" de la comtesse de Ségur, les fables de La Fontaine, bien entendu, et des livres d'histoire que je trouvais dans la bibliotheque.
Ma mere était instit, pas le genre "instit rigolote", ou "mere-copine", mais plutot : "plus loin de toi je suis, mieux je me porte" ;-))
Ecrit par : Bruno Lamothe | 11.03.2007
Quel joli post, Céleste...
On a tous eu des paretns pédagos? Ça en dit long la siociologie des blogueurs de gauche, entre VLF, le DEl, chez toi, chez Bruno et chez moi!
Moi, j'aimais Caroline, cette blondinette en jolie slopette rouge, pas nunuche pour un sou, débarrassée de toute autorité parentale et partageant ses aventures avec plein d'animaux marrants (les chats pouf et Noiraud, le lionceau Kid, l'ours Boum...) (NOn, je n'ai pas une mémoire extraordnairie et ne suis pas en pleine régression, mais je me suis retrouvée à montrer mes albums d'enfance à mes trois neveux!
Ecrit par : valdo lydeker | 11.03.2007
C'est vrai ca... Les "parents pédagos" font-ils des enfants gauchistes ?
Ecrit par : Bruno Lamothe | 11.03.2007
J'ai reçu en cadeau lorsque j'étais enfant : "Un bon petit diable" en grand format à la couverture dorée et aux illustrations qui de fascinaient. Mme Mac Miche m'impressionnait et me faisait très peur. J'ai toujours ce livre dans ma bibliothèque.
Ecrit par : tanette | 11.03.2007
@Corinne
merci pour ce superbe com
@Brigetoun
c'est tout à fait ça, pouvoir avant le moment fatidique en sachant qu'il va arriver: goûter les larmes
@Fanny
ah la chèvre de monsieur Seguin, Blanquette, une de mes histoires préférées
j'en connais des phrases entières par coeur, et je me suis toujours sentie très proche d'elle
@bruno
"Les malheurs de Sophie" et "les vacances" par coeur aussi, et j'étais pleine de compassion pour la pauvre Sophie
@Valdo lydeker
fanny aussi a des parents pédagos, ta remarque est excellente, n'est-ce pas Bruno?
et je me souviens très bien de Caroline, superbe, que je préférais de loin à la fadasse Martine, la bonne élève, la chouchoute de la maîtresse, alors que Caroline, avec sa queue de cheval et sa salopette rouge...espiègle, c'est le mot.
pendant longtemps j'ai pensé : "Si j'ai une fille elle s'appellera Caroline", mais finalement, quand ma fille est née, j'avais changé d'avis et je l'ai appelée Cléopâtre
Ecrit par : céleste | 11.03.2007
@Tanette
et oui, encore la comtesse de Ségur, qui a fait des ravages dans la littérature enfantine.
les albums illustrés étaient effectivement magnifiques
Ecrit par : céleste | 11.03.2007
@Valdo lydeker
une question, si tu as encore les albums de Caroline: elle était française ?
je ne sais pas pourquoi, je me la rappelle américaine, parce que délurée, libre
imaginaire? l'Amérique des années 60 faisait rêver (ça a changé)
ou réel?
Ecrit par : céleste | 11.03.2007
Eh bien non! Carolins est née de l'imagination de Pierre Probst, alsacien! (merci Google)
c'est rassurant de penser que les petites filles débrouillardes et délurées ne sont pas forcément américaines (dans le genre, je me souviens de fifi Brindacier...canadienne si je ne m'abuse, ou scandinave?)
Mais dis-moi, puisque nous sommes dans les albums-culte, dis moi, Céleste, c'est bien la reine de Babar? :-) (Américaine pour le coup!)
Ça aussi, la ville des éléphants, un grand moment...
Ecrit par : valdo lydeker | 11.03.2007
@ Valdo : Scandale, honte et deshonneur sur toi pour au moins 11 générations ! Babar a été créé par Cécile de Brunhoff (parisienne) , et toute la famille du meme nom !
;-)))
Ecrit par : Bruno Lamothe | 12.03.2007
Le livre qui a le plus marqué mon enfance est "Le Serengeti ne doit pas mourir" de Bernardh Grizmeck, ancien directeur du zoo de Francfort qui a expliqué le premier pourquoi il ne fallait pas couper le Serengeti entre le Kenya et la Tanzanie afin que les animaux puissent continuer à y effectuer leurs migrations saisonnières. Et je me voyais plus tard en p'tite compteuse de gnous dans mon avion au dessus du Serengeti...
Arte a montré la semaine dernière un documentaire sur le Dr Grizmeck.
Ecrit par : amarula | 12.03.2007
Je me souviens d'un livre pour enfants dont les héros s'appelaient "Bibiche et François".
"Tout dort, soudain le chien aboie,
Et d'un coup la ferme est en joie,
Car voici Bibiche et François"
Et aussi, d'un livre de lecture (c'est pas un pléonasme?) dont le héros s'appelait Edouard, sa mère était femme de ménage. Le titre, "Au pays bleu" parce que ça se passait en Provence.
Ecrit par : mc | 12.03.2007
Mes premiers livres, c'était les albums de Martine et en particulier "Martine part en voyage". Peut-être un signe prémonitoire de ma vie future, j'aimais beaucoup cette histoire où Martine entreprend un long voyage avec son amie noire, Cacao (ok ils ne se sont pas foulés au niveau du prénom ...)
Ensuite, j'ai dévoré "La petite maison dans la prairie" ainsi que la série des "Heidi". Je vivais alors en plein coeur de la Forêt Noire et je m'identifiais à cette petite fille des montagnes qui comme moi, dévalais les pentes sur sa luge en bois. Et puis, "Le club des 5", "Alice détective" et "Les 6 compagnons"
Ecrit par : Fiso | 12.03.2007
j'aime bcp ce billet céleste parce que le premier livre c'est aussi important que le premier amour, parfois encore plus
les livres avant de savoir lire, je les regardais, les feuilletais en me demandant quel mystère il y avait derrière toutes ces lettres et ces mots encore illisibles pour moi
puis le soir, j'allumais ma lampe de poche sous mes draps et je tachais de déchiffrer avec ce que mon frère me disait de la lecture, et ce que j'apprenais à l'école
mon premier souvenir à 5 ans et demi / 6 ans, quand victorieuse je me suis relevée très tard pour bondir dans le salon en criant maman je sais lire ça y est
c'était oui-oui....
après j'ai lu tous les jours, tout comme une boulimique, une malade en manque
encore aujourd'hui
Ecrit par : lesyeux | 12.03.2007
j'ai bien reçu votre mail mais je n'arrive pas à y répondre, je ne vois pas votre adresse mail, merci de me l'écrir en gros ! pardonez moi encore TESSA !
BONJOUR Madame, je viens de recevoir votre gentil mail, Mon mari est de pondycherry, nous partons normalement été 2008, mais de nombreux événements arrive en ce moment... Ce qui ne remet pas à plus tard le voyage, mais demeande un peu plus de préparation, en Novembre peut être l'arrivé d'un enfant .. Je me pose des questions sur l'hygiène, ou alimentaire ou corporel ... et au niveau des médecin, leurs compétences ... Vous me comprenez je pense, mais je suis très heureuse d'être avec mon époux ! nous avons ouvert un resto sur Lyon si cela vous intéresse ! D'où este vous en France? Merci à bientôt, Céline !
Ecrit par : tessa | 12.03.2007
Il y avait aussi Aggie -je me suis creusée la tête depuis...- la reporter au
look de styliste avec ses copines.
C'était toutes les semaines en kiosque.
Ca ne brancherait pas les ados d'aujourd'hui mais moi j'aimais bien.
Je crois qu'on n'en trouve plus.
Peut-être chez les bouquinistes ?
Ca ne nous rajeunit pas tout cela...
Ecrit par : corinne | 12.03.2007
Sociologie. Mes parents ouvriers. Moi, pédago Freinet.
De bouquins-souvenirs. Point. On n'en avait pas.
Mais le premier que l'on m'ait donné se trouve encore dans ma bibliothèque. J'avais 9 ans, à peu près. Le Petit Prince m'a accompagné, m'a fait rêvé. Je me mettais sur les marches hautes de l'escalier qui menaient à la cuisine dans la petite "maison" que nous habitions. Seul endroit de silence et de courant d'air.
Et je lisais, et relisais. Ce seul livre. Choyé, même pas corné.
Il est destiné dans cette sorte de relais de sensations à ma première petite fille Célia qui a 5 ans1/2 et qui lit maintenant.
J'aime cette idée que le témoin va être passé.
Cours enfant, chante, danse et régale toi des mots, des idées, des frissons et des sensations.
Le monde s'ouvre dans chaque feuillet.
Voilà
Ecrit par : GPMarcel | 12.03.2007
je réponds, dans l'ordre:
@valdo lydeker
Céleste bien sûr! d'où mon pseudo.
mais je ne lisais pas Babar quand j'étais enfant; je l'ai lu après, à mes enfants petits, le soir avant de dormir, ils aimaient beaucoup et moi aussi, c'est à cause de ces beaux et tendres souvenirs que j'ai choisi d'être céleste on the web.
il y a une deuxième raison, dans mon prénom : claudine, on entend "clos", fermé, alors que dans Céleste on entend "leste", vif, coquin;
ça change tout!
enfin, céleste, le ciel (mais rien de religieux)
fifi brindacier est suédoise, créée par Astrid Lindgren, qui a aussi écrit Zozo la tornade, qui plaisait beaucoup à mes enfants.
@amarula
beau souvenir, dommage que le docu sur Dr Grizmeck soit déjà passé.
@mc
"Tout dort, soudain le chien aboie,
Et d'un coup la ferme est en joie,
Car voici Bibiche et François"
ça fait tout à fait années 60
" le pays bleu", ça me dit quelque chose, de très lointain.
@Fiso
Heidi! que de souvenirs!
avec son grand-père dans le chalet sur la montagne, les chevrettes, et la pauvre Claire qui était dans un fauteuil roulant que ce coquin de Pierre a jeté dans le précipice par jalousie!
un must qui a alimenté mes rêves pendant des années.
et le "Club des 5" de cette chère Enyd Blyton, tous lus et relus et encore relus:
Mick, Annie, Claude......il me manque l'autre garçon, quelqu'un s'en rappelle?
François peut-être
et le chien Dagobert.
et Alice détective, bibliothèque verte
@lesyeux
comme toi lire m'est essentiel, depuis que je sais lire, depuis toujours.
j'ai lu des tonnes de livres, des bibliothèques entières, et ma mémoire associe toujours les livres et les endroits où je les ai lus.
lire est un de mes plus grands plaisirs (mais j'en ai d'autres)
par contre, bien sûr je suis devenue beaucoup plus difficile.
@Tessa
Pondichéry est une ville superbe, si tu cherches sur le blog, à Chronique indienne, tu trouveras plusieurs textes que j'ai écrit sur cette ville
mon email : claudinet@fabionik.com
écris moi si tu veux plus de détails
malheureusement je ne suis pas à Lyon, je vis en Italie, à Bologne
@Corinne
Aggie bien sûr, mais je crois que je préférais Lily, qui était aussi en bande dessinée.
elles, pour le coup elles étaient américaines (Bruno, une opinion?)
@GPMarcel
mes parents étaient instits Freinet.
ils avaient une très belle vision de leur profession et ont fait beaucoup pour le village où nous habitions;
J'ai relu il y a peu Le Petit Prince, c'est un livre magnifique, certains chapitres m'ont particulièrement touchée...la rose, par exemple.
mais quand j'étais enfant j'avais très peur du serpent, que je voyais comme un ennemi terrifiant.
c'est vraiment un livre qui a plusieurs niveaux.
voili voilou
merci à tous, j'adore ces discussions entre nous!
Ecrit par : céleste | 12.03.2007
@ Celeste : Je pense pouvoir me faire le porte-parole de tous les lecteurs et intervenants pour te dire que le plaisir est tout au moins partagé ! ;-)))
Ecrit par : Bruno Lamothe | 12.03.2007
Un dictionnaire illustré, plus large que haut, et lourd, lourd, avec de trains et des avions à hélice, et des papillons sur la couverture et des coccinelles rouges à points noirs; puis des "Tout connaître" avec Galilée, l'oeil dans une lunette de cuivre pointée vers les planètes et enfin "le Club des cinq joue et gagne" avec Dagobert, le chien, et Claudine le garçon manqué et François, toujours trop sérieux; et puis il y a eu Invanhoé... Avant cela, maintenant je me rappelle, il y a eu Blanche neige et les sept nains (j'ai joué le rôle de dormeur à l'école primaire) et puis et puis... voilà je pourrais ne plus m'arrêter...
Merci, Céleste, d'avoir ouvert la boîte aux beaux souvenirs avec des lièvres cigales et de lapins fourmis et des mamans je t'aime...
Ecrit par : Marc | 12.03.2007
Je me souviens bien de ce livre maintenant. J'aimais bien aussi "j'ai un sou à dépenser" ou quelque chose d'approchant... mais à ma grande honte j'ai complètement oublié de quoi ça parlait !
Je me souviens aussi de la caisse de livres qui arrivait direct de Chateauroux... en bois blanc, pleine de trésors à dévorer pour la semaine, le mois, je ne sais plus. Je me ruais sur les contes de fées, j'adorais ça... les méchantes marâtres, les princesses planquées sous des peaux d'âne, les princes grenouille, les amours impossibles des sirènes et des hommes, les bons qui souffraient en silence, les mauvais éjectant de leur bouche des serpents et des crapuds à chaque parole prononcée, les faibles, le destin qui rétablissait l'ordre quand ça lui chantait... j'adorais.... j'adore toujours d'ailleurs.
On vivait quand même au bout du bout du monde...
Bises
Ecrit par : Annie | 13.03.2007
Aussi loin que je puisse fouiller aux tréfonds de ma mémoire, me reviennent les lectures joyeuses des bandes dessinées de Hergé ou les lectures vagabondes du club des cinq ou des livres dont on est le héros. Et pourtant, mon goût de la lecture s'est affiné au contact des oeuvres de romain gary. Pourquoi lui, peut-être par ce qu'il était un étranger de l'intérieur sur la côte d'azur de l'après guerre et qu'il essayait malgré tout de devenir un citoyen à part entière. Mais aussi sans doute du fait que sa mère étant omniprésente, il devait composer avec cet amour superbe et étouffant à la fois, cet amour de ces femmes déracinées qui reportent sur leurs enfants tous leurs espoirs de réussite sociale. "La promesse de l'aube" est un livre emblématique de cet état d'esprit.
Ecrit par : mohamed | 13.03.2007
Merci pour ce beau billet, si bien écrit. (Au fait est-ce que tu as envoyé ta photo enfant à Traou pour sa photothèque des blogueurs et blogueuses enfants ? tu devrais y figurer).
Je ne me souviens pas d'avoir lu des livres destinés aux enfants dans ma petite enfance. Ceux de l'école racontaient la vie des martyrs.
Plus tard des copines m'ont prêté les fameux Club des 5, les Alice.
En fait, je lisais les romans photos de ma mère, je crois que je vais en faire un billet !
Ecrit par : Fauvette | 13.03.2007
Le nostalgique pathologique que je suis ne devrait pas venir ici, sous peine de se voir une nouvelle fois crouler sous les souvenirs. Et les odeurs de vieux livres sortis de la cave, avec les pages jaunes, que je lisais dans mon petit lit avc une couverture peluchée orange, et la petite lampe sur ma petite table de chevet à coté...
Non, il est magnifique ce billet. Il est vraiment magnifique.
Mon premier bouquin ? Aucune idée... Des Pif Poche. Et puis à la fin de la primaire, les premiers bouquins qui m'ont fait drole. Un Prosper Mérimée du programme de 5eme qui m'avait laissé une belle impression d'un livre qu'on ne fait pas que nous imposer, la trilogie de Jules Valles que j'avais lu à cette même époque et qui m'avait scotché devant ma petite lampe de chevet. Enfin, un bouquin offert par une amie de ma grand mere, à la même époque, le titre était "la pourpre et l'olivier". L'auteur ? aucune idée. Je me souviens simplement d'un bouquin qui se passait en Rome Antique. Et je me souviens que ce fut, à 12 ou 13 ans, un chouette moment...
Et entre Pif et ça, sans doute les bibliothèques roses que j'ai retrouvé ce weekend pendant mon déménagement. Avec un souvenir moindre tout de même.
Merci du billet Celeste
Ecrit par : Falconhill | 13.03.2007
superbe Céleste, tu t'adresses à mon coeur...ces photos en noir et blanc,
mon père était instit aussi et directeur de l'école, nous habitions dans l'école, un logement de fonction, trop grand et qui faisait peur,
mon père, issu de la campagne, type très droit et consciencieux qui prenait son métier très à coeur,
moi, comme toi, dans sa classe : une horreur, il fallait que je sache lire et écrire avant tous les autres (pour lui faire honneur,sans doute), en plus, j'étais gauchère et il fallait que je sois droitiere, car c'était un défaut d'être gaucher!
Je garde le souvenir de quelques séances musclées d'apprentissage de la lecture, pas comme toi!:-)
tu m'as fait revivre des choses confuses mais merveilleuses aussi,
mon père a cassé sa pipe quand j'avais 8 ans, la tuile...
alors, de te lire, c'est beaucoup d'émotions...
merci Céleste
Ecrit par : Cat | 14.03.2007
je rejoins Falconhil..., c'est superbe, Céleste, merci,
tu éveilles en moi aussi de merveilleux souvenirs,
même époque, même encre, encriers renversés, les blouses de la rentrée...
mon père aussi était instit (et directeur) de l'école; moi aussi j'ai été dans sa classe, il fallait que je sois la meilleure (la 1ere) et comme j'étais une "gauchère contrariée" et que j'avais 5ans en CP (il fallait que je sois un petit génie), je galèrais,
mon père était issu du monde rural de chez rural( dans l'Indre, à côté d'Argenton), très droit, très consciencieux,
il a cassé sa pipe quand j'avais 8 ans, ...la tuile,
tu comprends que tes mots ont une résonnance très particuliere et très forte,
merci Céleste
Ecrit par : Cat | 14.03.2007
@cat
extraordinaire, moi aussi je viens de l'Indre, à côté d'Argenton, où vivaient mes grands parents
Plus précisément à Parnac, petit village à côté de Saint Benoît du Sault
et toi?
nous avons vraiment des souvenirs en commun!
Ecrit par : céleste | 14.03.2007
Une gauchère contrariée avec 1 an d'avance, fille d'instit, quelque part autour d'Argenton, ma ville de naissance (on a mis une plaque au fait ?), c'est moi !!!!!!!!!
Non, je plaisante, un clone... mais c'est assez incroyable.
Ecrit par : Annie | 15.03.2007
PS : I am the sister of Celeste...
Ecrit par : Annie | 15.03.2007
Annie, ma jumelle !
Papa et maman t'ont révelé notre "petit " secret de famille, au moins ? :-)))
pour info à ceux qui l'ignorent: le Berry est peuplé de sorcieres,
pas vrai les filles?
Ecrit par : Cat | 15.03.2007
on fait un concours avec les corses, même de hasard ?
Ecrit par : brigetoun | 15.03.2007
Visiblement, le fait régional n'est pas mort ! ;-))
Ecrit par : Bruno Lamothe | 15.03.2007
Je me souviens du conte de la petite poule rousse, cela devait être dans le livre où j'ai appris à lire. Ensuite, parmi les premières lectures qui m'ont marquée pour que j'en revois l'image de couverture, il y a Le Dernier des Mohicans, et cependant, à part revoir ce livre dans ma mémoire, je serais bien incapable de le raconter.
Sinon, ton billet, comme toujours était émouvant et ton évocation si présente. Merci !
Ecrit par : Otir | 16.03.2007
@Marc
c'est vrai, les dictionnaires! chez mes parents il y avait une encyclopédie, fascinante, avec des planches d'illustration, des tableaux
@Annie
j'attendais toujours avec impatience l'arrivée de la caisse de livres, c'était une ouverture extraordinaire sur le monde; vers 10 ans j'aimais surtout les romans un peu niais
on était bien au bout du monde
@Mohamed
la promesse de l'aube est un très beau livre, un portrait de mère émouvant.
@Fauvette
ma mère à moi n'était pas du genre à lire des romans photos, qu'elle fustigeait sans arrêt, je devais les lire en cachette chez ma grand-mère quand une voisine lui en prêtait. Et j'adorais!
@Falconhill
Pif, incontournable, avec le Pif gadget, je l'achetais pour mes enfants, ça existe toujours?
@Otir
La petite poule rousse est un grand classique, mais je ne me souviens pas l'avoir lu enfant, par contre c'est encore une histoire que je lisais aux miens
merci à toutes et tous, et puisque c'est le matin, bonne journée!
Ecrit par : céleste | 16.03.2007
C'est assez incroyable comme l'appel aux souvenirs a du succès.
Comme Mohamed, j'aime beaucoup Romain Gary. Je comprend ce qu'il veut dire par rapport à "La promesse de l'aube", dans le même genre, il y a un autre livre magnifique, c'est "Le livre de ma mère".
"Chien blanc" de Gary m'a marquée aussi.
Moi aussi j'ai une maman bonne chérie ... heu berrichonne ... et un peu sorcière mais c'est une gentille sorcière qui en accroche dans sa maison (tradition ramenée d'Allemagne où c'est un porte-bonheur).
Merci Céleste pour ce beau billet :)
Ecrit par : Fiso | 16.03.2007
bonsoir
je me souviens d'un livre dont la couverture était rose je pense. C'était une maman qui racontait une histoire à son fils à partir d'une question de ce dernier ou une remarque. Pour citer un exemple, il trouvait le charbon sale et la maman lui a expliqué le cheminement du morceau de b ois au morceau de charbon.
J'aimerais retrouver ce livre. Si quelqu'un peut m'aider....
merci d'avance
Ecrit par : bea | 19.11.2008
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