26.12.2006
A Jean-Louis
Durant toutes années, et dès que je t’ai connu, j’ai toujours su que s’il m’arrivait quoique ce soit je pourrais venir vers toi, que tu m’écouterais, que tu m’aiderais, que tu transformerais mon chagrin en éclats de rire.
Des rires, nous en avons partagés tant.
Je porte en moi, comme de précieux trésors, tous ces moments de joie et d’insouciance.
Je me revois sonnant à la porte de ton appartement de la ZUP, venant chercher de la tendresse et de l’humour, parce qu’une de mes improbables histoires d’amour avait mal tourné.
Affalés sur les coussins, on écoutait Patty Smith, on picolait un peu - une bouteille d’alcool fauchée chez Ceron - ou, si on avait de la chance, on se faisait un joint, avec des mines de conspirateurs. Et Bébert nous préparait un bon petit repas, raffiné toujours.
Puis arrivait la douce et belle Elisabeth, avec qui tu as eu le bonheur de passer ta vie, la soirée se prolongeait, on était bien.
Infini plaisir d’être ensemble, envie de jouer, comme des enfants que nous sommes longtemps restés.
Les courses de voiture dans Châteauroux, R5 contre Austin.
Les parties de tarot.
Les concours de boisson.
Le voyage en Ecosse avec Paulo et Anita, à Londres, nous avions retrouvé Elisabeth.
Et l’extraordinaire « Fraicheur de vivre, Hollywood chewing-gum » sur la plage de l’île de Ré, la R5 droit vers les vagues… yeaaaahhh !
Comme nous avons eu de la chance de vivre tout ça !
Et puis je suis partie et nous avons grandi.
Mais chacune de nos rencontres a été un moment privilégié, une parenthèse d’amitié et de joie.
Noël au Blanc, dans votre premier appartement, il faisait un froid de canard.
La plage d’Eze et Gabriel qui avait peur des vagues.
La naissance de Ghislain.
Les balades en vélo dans la Brenne.
L’île d’Aix, bien sûr et les ventrées de coquillages et de langoustines arrosées de vin blanc.
Votre venue à Bologne, les mosaïques de Ravenne.
Le temps qui est passé, inéluctable et indifférent, a fait que nous ne nous sommes pas vus ces dernières années, mais qu’importait, je savais que, là-bas, tu existais, et qu’il suffisait d’un rien pour se retrouver.
Il y a quelques jours tu nous a quittés, parti dans l’immensité d’où l’on ne revient pas.
Aujourd’hui, je ne t’accompagnerai pas dans ton ultime demeure, seules mes pensées et mes larmes le feront.
Ma peine est infinie, mais je suis riche du souvenir de tous ces moments qui ont embelli ma vie.
Elisabeth,
ma petite sœur amoureuse de mon ami, le grand, le beau Jean Louis, qui me manquera tant et que j’ai tant aimé, en qui j’avais une telle confiance, je t’envoie toute ma tendresse, je partage ta douleur, au plus profond de moi.
00:00 Publié dans Journal intime | Lien permanent | Commentaires (14) | Envoyer cette note
Commentaires
Sincères condoléances, Céleste, pour la perte de ton ami.
Je trouve ça dur, pour ma part, quand je ne peux pas accompagner à son dernier voyage en compagnie de ceux qui le pleure, celui à qui on dit adieu. Je suis moi aussi dans cette situation aujourd'hui et mon coeur est d'autant plus au diapason de ce que tu dois ressentir.
Beaucoup de pensées, avec l'espoir que l'amour aidera à surmonter le chagrin.
Ecrit par : Otir | 26.12.2006
je t'offre toute ma tendresse, une épaule pour y pleurer un peu si tu veux. N'oublie pas que la vie continue, même un peu moins gaie
Ecrit par : fanny guillot | 26.12.2006
Tu as toute ma sympathie et mon affection sincère.
Ecrit par : Olivier Bonnet | 26.12.2006
Amie lointaine,
Avec toi. Pour toi, en ligne d'amitié quelques mots tirés en souvenir d'un texte de Quint que je refaçonne.
J'aurai demain aux yeux de grands cernes noirs.
J'essaierai d'être tout ce qu'on a vécu et qui a fini en rires renouvellés dans les hêtres, les bouleaux, là-bas vers l'aube.
Je tâcherai aussi d'être toi qui n'as jamais perdu la mémoire.
Bises
Ecrit par : GPMarcel | 26.12.2006
ne lis pas tout de suite - avec le temps il fera partie de ce panthéon tendre mais toujours présent qui nous accompagne et se peuple au cours de notre vie.
pour le moment c'est la petite soeur qui compte
Ecrit par : brigetoun | 26.12.2006
je partage ta peine, Celeste, c'est tellement dur de perdre un être cher dans ces moments où tous se rejouissent pour les fêtes.
Toute mon amitié et mes condoléances t'accompagnent
Ecrit par : irene | 26.12.2006
Pour Jean-Louis et pour les siens,
"Personne ne peut m'arrêter maintenant, j'ai des ailes."
Christian Bobin
Céleste,
C'est toujours insupportable, triste, injuste de perdre un être cher mais il suffit d'en parler dans le bonheur et la joie pour le faire revivre à chaque fois.
C'est pour cela que ceux que nous avons aimés ne nous quittent vraiment jamais.
A toi.
Bises
Ecrit par : corinne | 27.12.2006
Pensées ...
Je t'embrasse.
Ecrit par : Sophie Ménart | 27.12.2006
Celeste, je mesure combien mon commentaire est totalement incongru, mais je veux te dire simplement, que quand je passerais dans le monde des morts, je voudrais tant que quelqu'un me rende un si brillant hommage.
Je vais me permettre de te lire une citation, sur le mur d'entrée d'un cimetiere, et que je trouve superbe :
"Nous avons été ce que vous etes,
Vous serez ce que nous sommes"
Toutes mes condoléances.
Ecrit par : Bruno Lamothe | 27.12.2006
« L’éblouissement s’éteignit. Jonathan le Goéland s’était évanoui dans l’espace.
....
Fletcher le Goéland se hissa dans le ciel face à un groupe d’élèves nouveaux, impatients de prendre leur première leçon.
- Tout d’abord, leur dit-il en appuyant sur les mots, il vous faut comprendre que le goéland n’est que l’image d’une liberté sans limites créée par le Grand Goéland et que votre corps perceptible, d’un bout d’aile à l’autre, n’existe que dans votre conscience. »
(Jonathan Livingstone le goéland, Richard Bach, J’ai lu, pp. 121 & 123)
Voilà. Pour te dire que j'ai versé une larme ce soir.
Ecrit par : Marc | 28.12.2006
merci pour lui.
j'ai publié cet hommage car je suis heureuse et fière d'avoir été son amie
un homme parmi les autres
qui irridiait de joie et d'amour
qui était à l'écoute
que tous ceux qui l'ont connu ont aimé
un mec bien
"Mais moi j’ suis pas un dégonflé
j’ suis un routard un dur un vrai
Moi j’en fous j’ vis hors du système
Chou bidou bidou ouah
Juste pour Vichnou et celle que j’aime
Chou bidou bidou ouah (...)
T’as pas cent balles un ticket d’ métro,
Une clé d’ douze ou un esquimau ?"
Imago
Ecrit par : claudine | 29.12.2006
Je ne trouve pas les mots, quels mots d'ailleurs ?
Toute mon affection.
Ecrit par : Dom | 29.12.2006
Mes sincères condoléances. Je partage ta douleur, mes sentiments les meilleurs t'accompagnent.
Ecrit par : mohamed | 30.12.2006
J'ai habité à la ZUP moi aussi, plus exactement allée A. Dumas de 1967 à 1971 année où je me suis mariée.
J'avais aussi un ami auquel j'étais très attachée, pas un flirt non un ami et j'ai appris son décès en rentrant de chez le coiffeur un soir d'octobre en 1991. J'ai fait le voyage de Paris à Châteaurous pour l'accompagner à sa dernière demeure. Je l'avais revu le 27 février de la même année dans le Cher où j'habite désormais et où à l'époque ce n'était qu'une maison de campagne. Il y était venu avec sa femme et ses 3 enfants, une azalée blanche, un énorme gâteau, et une bouteille de vodka en souvenir du bon vieux temps en 1970.
Je l'ai revu la dernière fois ce jour là, sans le savoi,r en lui promettant de nous revoir plus souvent étant maintenant un peu plus posée et surtout moins loin de Châteauroux. Son dernier au revoir fut un signe, de l'arrière de la voiture où il était assis. Il avait simplement fait comprendre, à table sans s'y attarder, qu'il ne fumait plus car le docteur lui avait déconseillé. De là à imaginer que...
Je pense très très souvent à lui. Il s'appelait Claude comme mon mari.
Ecrit par : Mère mi | 18.03.2007
Écrire un commentaire
NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.