27.09.2006
Le problème de Pandjanadane
Il fut un temps ou Karaikal, petite ville du côtière du Tamil Nadu, était, comme Pondichéry, française.
Pandjanadane, français de naissance, y est né en 1926, en 1947, il s’est marié avec Madame et est devenu fonctionnaire chargé du contrôle des eaux des canaux.
L’eau justement a coulé sous les ponts et en 1954 les territoires français furent restitués à l’Inde. Le traité officiel de sa cession fut signé le 8 mai 1956 entre l'Union indienne et la République française.
Puis fut créé le Territoire de Pondichéry englobant les villes de Pondichéry, Karaikal, Yanam et Mahé et, en janvier 1963, plusieurs milliers de Pondichériens choisirent d'opter pour la nationalité française.
Pandjanadane, non, pas parce qu’il n’aimait pas la France, ô, non, il voue à l’hexagone un amour fidèle et respectueux, simplement, il n’a pas vu l’intérêt de demander l’exclusivité de la nationalité française, puisqu’il avait choisi de demeurer au Tamil Nadu.
Mais le temps passe et aujourd’hui, père, grand-père, arrière grand-père, Pandjanadane est soucieux de l’avenir de sa progéniture
Et il aimerait bien que ceux de ses petits enfants qui en ont le désir, ou l’urgence économique, puissent bénéficier de la nationalité française.
Or, pour que les enfants de Pandjanadane, et leurs descendants, puissent acquérir cette fameuse nationalité, il faut qu’ils soient nés d’une mère française.
Pas de problème, a pensé ingénument notre ami, Madame est née indienne, mais nous nous sommes mariés en 1947, soit 15 ans avant la restitution de Karaikal à l’Inde.
Mais rien n’est si simple et le pays de droits de l’homme, qui rechigne à reconnaître les droits de ses ex colonisés, a bloqué le dossier.
Depuis deux ans.
Pandjanadane a l’œil vif et le pied vaillant, mais il a 80 ans, autrement dit plus vraiment le temps d’attendre que l’Etat français veuille bien ouvrir son dossier. Il a pris un avocat, mais rien n’a bougé.
C’est une histoire comme tant d’autres.
Si j’en parle aujourd’hui, c’est parce que Chirac, dans un élan de charité digne d’une dame patronnesse, après que Bernadette ait versé des larmes de crocodile en regardant le film « Indigènes » (merci Jamel, même si le fait qu’il ait fallu la réalisation d’un film pour éclairer l’odieux oubli de la patrie non reconnaissante à ses soldats est choquant) et exigé réparation, a décidé de réparer l’injustice.
Au point où en est la démocratie: Bernadette, si vous passez par ce blog, il serait bien aimable de votre part de vous pencher sur le cas de Pandjanadane.
Merci par avance !
11:15 Publié dans Chronique indienne | Lien permanent | Commentaires (19) | Envoyer cette note
Commentaires
oui un autre petit problème récurent - tu ne connais pas une pondichérienne bon chic, bon genre à présenter dans les salons parisiens ?
Ecrit par : brigetoun | 27.09.2006
je peux demander à Peter "l'ange" aux dernières nouvelles il est à Paris
http://celestissima.20minutes-blogs.fr/archive/2006/07/02/si-les-anges-existent-j-en-ai-rencontre-un.html
Ecrit par : céleste | 27.09.2006
Je découvre ton blog, et tes coups de coeur et coups de gueule qui rejoignent les miens. Tout comme toi, je trouve lamentable qu'il faille un film pour qu'enfin les politiques se penchent sur un problème vieux de 60 ans.
Combien sont ces indigènes, tirailleurs, anciens de colonies, qui ont défendu une patrie qu'ils croyaient à tord la leur ?
Ecrit par : Dom | 27.09.2006
Les politiques ne s'intéressent le plus souvent qu'aux "problèmes" susceptibles d'influencer leur score aux prochaines élections. S'il n'y a pas de médiatisation (avec à la clé quelques milliers d'électeurs que ça énerve), c'est qu'il n'y a pas de problème.
Ecrit par : Swâmi Petaramesh | 27.09.2006
et mon pauvre Pandjanadane risque d'attendre longtemps! Il n'est certainement pas le seul dans son cas, mais pas de quoi en faire une cause publique.
il m'a demandé si je pouvais l'aider, mais impossible d'avoir des réponses.
Ecrit par : céleste | 27.09.2006
Mais... au fond, si on réfléchit 5 minutes, est-ce que au train où vont les choses, devenir français aura un intérêt quelconque ???
Si la France a pu représenter une sorte d'eldorado pour tous les pauvres de la terre... scolarité gratuite et systématique, soins quasi gratuit, logement à vie quasi systématique pour peu que l'on soit patient, pensions et autres RMI en tout genre pour ceux qui n'ont pas honte de réclamer (et comme la plupart sont venus pour ça...), est-ce que ça va durer ? Est-ce que même ça peut durer ?
Que nous élisions l'an prochain le Chicungounia ou le Choléra... le compte en banque des français continuera à se vider, les retraites à s'amenuiser, les remboursement médicaux à se restreindre et les pensions à diminuer... et les jeunes qui ont envie de travailler continueront à fuir vers des pays où l'on peut correctement gagner sa vie.
La France glisse doucement vers le groupe des pays pauvres et l'Inde se hisse peu à peu vers le groupe des pays riches... la France actuelle n'est plus celle dont ce monsieur rêve.
Ecrit par : poilagratter | 28.09.2006
Je suis de l'avis de Swâmi. Tout se calcule en termes de bénéfices électoraux avec les prébendes et privilèges assortis. Le reste....
Ecrit par : Bluemoon | 28.09.2006
@viviane
Franchement, je ne trouve ni gênant ni choquant que votre loghorrée ait pu être censurée...
Je vous signale qu'un blog n'est pas une décharge publique et que son propriétaire reste libre d'y publier ce qu'il a envie d'y publier.
Ecrit par : poilagratter | 28.09.2006
logorrhée... pardon pour ce h mal placé, mais ça revient au même. Merci de ne pas trop gratter ici votre prurit verbal...
Ecrit par : poilagratter | 28.09.2006
"oui un autre petit problème récurent - tu ne connais pas une pondichérienne bon chic, bon genre à présenter dans les salons parisiens ?" A resituer dans le contexte
La différence entre ces propos et les vôtres est qu'ils sont dits sur un ton humoristique et badin alors que les vôtres ne dépareraient pas dans la bouche d'un ayatollah intégriste.
Par ailleurs mes commentaires et les vôtres passent très bien... je vous donne un truc, faites de temps en temps "actualiser" sur votre explorer et les décalages disparaîtront...
Ecrit par : poilagratter | 28.09.2006
Désolée de vous contredire Monsieur POIL A GRATTER, mais je peux vous assurer que pour un ivoirien, un malien, un sénégalais ou un burkinabé, la France représente et pour longtemps encore ce à quoi ils n'auront jamais droit. L'école, les hôpitaux, les structures sociales, toutes choses qu'ils ne peuvent qu'imaginer. Pourquoi croyez vous donc que les écoles coraniques aient autant de succès en Afrique de l'Ouest ? tout simplement parce qu'elles sont gratuites, et qu'une mère qui y envoie ses enfants sait qu'ils mangeront au moins une fois dans la journée. Dites vous bien que dans un pays où l'on meurt pour ne pas avoir 1 euro en poche, la France représente un véritable paradis, ce qui est bien normal. Et ce n'est pas là de changer, malheureusement pour eux.
Ecrit par : Dom | 28.09.2006
Si vous me permettez, Céleste, parce que je trouve votre histoire touchante, et qu'il est vrai que les habitants de pndichéry sont du fait de la relative richesse de cet ancien comptoir Français très ennuyés (à ce que j'ai pu lire ici et là ) par l'arrivée massive de personnes de la campagne aux croyances qui les empêchent de maîtriser leur natalité, il y a un Monsieur au Sénat qui j'en suis certaine se saisirait de ce problème, pour peu que vous preniez le temps de lui envoyer un courrier.
iI s'agit de Michel Charasse.
qui continue de s'interesser en aprticulier aux problèmes que connaissent les établissements scolaires de Pondichéry.
On a toujours tout à gagner à s'adresser au bon Dieu qu'à ses saints. je suis persuadée que cet homme là ne demandera pas mieux que de prendre le dossier en main personnellement.
Voici sa page personnelle au Sénat:
http://www.senat.fr/senfic/charasse_michel81015e.html
Et pour lui adresser un courrier papier
M Michel Charasse
Sénateur
Casier de la Poste
Palais du Luxembourg .
75291 - Paris Cedex 06
ou bien
Casier de la Poste, 15 rue de Vaugirard, 75291 Paris Cedex 06
Avec tous mes encouragements.
Ecrit par : Viviane Lamarlère | 28.09.2006
@dom
Le problème, voyez-vous, c'est que la vache à lait, je veux dire le français moyen, assommé d'impôts, de taxes et de charges sociales, commence à se dire qu'il n'y a pas vraiment de raisons que lui galère pour payer à des familles entières de maliens, de congolais ou de sénégalais, l'école, la santé et le logement...
Le problème, c'est aussi que tous les indicateurs économiques sont au rouge... que la dette de la France envers ceux qui lui ont prêté de l'argent est tellement énorme que le produit de l'impôt sur le revenu ne suffit même pas à payer les intérêts, qu'il y a de moins en moins d'actifs pour cotiser aux caisses de retraite et de plus en plus de retraites à payer... et que les jeunes, diplômés ou non, partent par avions ou eurostars entiers, travailler et s'installer à l'étranger.
Alors, moi je veux bien que l'on se prenne pour Mère Thérésa (avec le porte monnaie des autres, souvent d'ailleurs), mais ne croyez-vous pas que donner des aides au développement aux pays africains afin qu'ils se prennent en charge et créent de l'emploi localement serait plus intelligent que de faire de leur population, ici, des miséreux sur qui l'on jette l'opprobe ?
Un eldorado où l'on ne peut vivre que de l'assistanat grâce au travail d'une portion de plus en plus mince de la population va à a perte... c'est une réalité tristement économique.
Ecrit par : poilagratter | 28.09.2006
Céleste, il va vraiment falloir que tu trouves un moyen de foutre cette Viviane dehors, avec toute la non-dualité dont tu seras capable, mais elle est en train de faire virer tes fils de commentaires en eau de boudin...
Un filtrage par IP, ou par mot-clé (auteur) peut-être ?
Quant à vous Viviane, croyez bien que je regrette de devoir vous le dire, bien que je ne sois pas autorisé à parler au nom de la maîtresse des lieux, et que mon avis ne représente certes que moi-même, il ne semble pas que vous apportiez quoi que ce soit sinon du bruit et de l'agacement sur les fils de commentaires de ce blog, aussi je serais personnellement très heureux que vous vous absteniez à l'avenir, et que vous alliez polluer ailleurs, laissant aux lecteurs habituels de Céleste le plaisir de fils de commentaires agréables où vous ne porteriez plus vos guéguerres stériles.
Autrement dit, et au cas où je n'aurais pas été clair : Allez vous faire pendre ailleurs, tout le monde vous en saura gré.
Ecrit par : Swâmi Petaramesh | 29.09.2006
(Je tourne sept fois ma touche "Enter" sous mon index en me rappelant très fort qu'il ne faut jamais nourrir le troll ;-)
Ecrit par : Swâmi Petaramesh | 29.09.2006
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Si au bout de soixante années et alors qu'ils sont presque tous morts, le chef de l'état décide enfin, au détour d'une petite phrase, de réparer une injustice criante ( promesse électorale ? y aura t'il rétroactivité ? Que toucherons les familles et les veuves des disparus ? quand sera voté la loi ? ......) on peut malheureusement penser que le sort de Pandjanadane n'est pas encore réglé.
Sauf à faire intervenir un Français qui soit un peu plus égaux (égo) que les autres et qui trouve dans cette action quelque bénéfices à venir.
Jaï India !!!!
Bon courage et surtout bonne chance à tous.
A ++++++++++
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Ecrit par : =^._.^=Gérard=^._.^= | 29.09.2006
@ Gérard
merci de votre visite
je me suis moi aussi posée la question de la rétroactivité, mais j'en doute...
pour Pandjanadane, je vais essayer diverses pistes qu'on m'a indiquées et on verra
seriez -vous aussi un amoureux de l'Inde?
Ecrit par : céleste | 29.09.2006
rien à voir avec Pandjanadane mais ma mère doit se prénommer Bernadette. Mais pas Chirac, Tougard ! Encore une fois les photos prises par la commanditaire sont trop bien !
Ecrit par : elodietougard | 29.09.2006
Je ne cherchais en aucun cas à alimenter un débat sur le bien-fondé de l'immigration, juste à souligner, sans me prendre pour Mère Théresa, que la réalité dans les pays dits emergeants fait que de là -bas, quel que soit le niveau de notre économie, structure, pour eux, représentera pour longtemps un paradis inaccessible. Désolée, Viviane, si j'ai mis ma plume où il ne fallait pas.
Cordialement
Ecrit par : Dom | 30.09.2006
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