Lundi 14 juillet
5 h 30 : beaucoup de monde à l’aéroport de Bologne, des vacanciers, en groupe ou isolés et des hommes d’affaires en costume cravate, résultat nous devons faire la queue au contrôle. Les brides de mon sac et de mon ordinateur me scient l’épaule. J’avale mes cinq premières gouttes de Frontal.
8 h : l’aéroport de Bruxelles est 100% non fumeur mais, pour Fabio, il
est hors de question de renoncer à la cigarette matinale. Nous partons à la
recherche d’une sortie. Après une interminable succession d’escaliers
roulants, de halls et de couloirs nous atteignons enfin la zone des arrivées
et sa porte ouvrant sur un tunnel où se succèdent les taxis et voitures avec
chauffeurs.
Les chauffeurs, justement, attendent à l’intérieur, chacun arborant sur un
carton le nom de qui il est venu chercher. L’un deux attend Arma Brestovic.
Je ne la connais évidemment pas mais, comme le chauffeur que je vois suivre
les femmes des yeux, j’essaie moi aussi de deviner qui elle est.
Plusieurs familles de juifs intégristes, perruques, papillotes et longs
vêtements noirs palabrent sur le trottoir.
Arma Brestovic arrive et nous entamons le retour vers la zone départ.
Le sac et l’ordi pèsent décidément très lourd, j’ai dû, une fois encore,
exagérer sur la quantité de choses, plus ou moins utiles, à emporter.
9 h : de retour dans la zone départ nous constatons, ébahis, que sur le
tableau d’affichage la mention « cancelled » est apposée à côté de notre
vol.
Supprimé, le vol Jet Aiways sur Chennai, éliminé, radié.
Et nous alors ?
9 h 30 : une charmante hôtesse de la compagnie nous explique que notre
vol a bien été « cancelled » mais, qu’à cela ne tienne, nous rejoindrons
notre but via New Delhi. Un vol partira vers 14 heures et arrivera à Delhi à
minuit. Suite à quoi, deux heures plus tard, un autre avion, affrété
spécialement pour les passagers du vol annulé, nous portera à Chennai où
nous atterrirons aux alentours de 7 heures du matin.
Conclusion, en deux minutes notre voyage vient de s’allonger de 8 heures.
9h45 : afin de digérer la nouvelle nous décidons de retourner en griller une dans le tunnel de la zone arrivée. Je traîne la patte à l’arrière et Fabio se charge de l’ordi (en plus de la caméra vidéo).
10h 30 : nous patientons dans différentes queues pour faire le check in du nouveau vol. Une certaine confusion semble régner dans le staff de Jet Airways.
15 h : affamés, nous décollons enfin, direction New Delhi, c’est-à-dire à plus de 2000 km de notre destination finale. J’ingurgite une bonne rasade de Frontal.
Assommée par l’absorption des gouttes, je dors.
23h30 : en traversant une zone de turbulences, l’avion dégringole longuement dans un trou d’air. Cris d’effroi. Le mien est un éclat de rire (ou presque), merci le Frontal !
Mardi 15 juillet
00h30 : aéroport de Delhi. Très brièvement traversé, juste le temps de récupérer nos valises (ouf, elles sont là). Puis on nous oriente dans une cour peu éclairée. Il fait chaud. Il pleut. Nous déposons nos bagages à l’arrière d’un camion. Sur le toit de la cabine un homme dort, paisiblement. Fabio demande bien poliment à un policier s’il est possible de fumer et, bonne nouvelle, celui-ci répond d’un hochement de tête affirmatif.
00h55 : nous sommes toujours dans la cour, nos valises aussi.
1h35: on nous propose de monter dans un autobus. Je me précipite sur un siège, pas de chance, il est exactement sous la sortie d’air conditionné, glacé. Je grelotte.
2h30 : au terme d’une promenade en autocar dans la banlieue de Delhi nous arrivons à l’aéroport national, donc à l’avion qui doit (espérons-le) nous emmener à Chennai.
3h15 : alors que nous sommes occupés à subir un énième check in dans le hall de l’aéroport – « font chier ces indiens » grommelle le jeune franco pondichérien d’un charmant petit couple qui partage notre infortune - nous voyons, avec ravissement, passer nos deux valises.
4h30 : l’avion décolle, et j’engloutis cinq gouttes.
6h50 : atterrissage sans encombre sur l’aéroport de Chennai.
7h10 : ô merveille, nos valises sont elles aussi arrivées à bon port.
8h30 : la réceptionniste de l’hôtel nous informe que notre chambre n’est pas prête. Trop fatigués pour lui rétorquer qu’elle aurait dû être prête il y huit heures nous allons prendre un café.
Premier café indien.
8h30 : chambre 1240, enfin seuls !